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Peut-on dire qu'il existe une logique des événements historiques

Publié le 23/03/2015

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PLAN

Introduction : ambiguïté du « logique

I — De la cohérence des événements au sens de l'Histoire

a) L'inconsistance du vécu et du fait divers b) La contingence de l'événement c) La logique propre à la connaissance de l'historien est celle de l'interprétation et du dialogue

Transition : et pourtant, quelle logique, quel sens, l'historien peut-il bien trouver à une histoire qui nous offre le spectacle de l'injustice et des souffrances injustifiables de l'humanité ?

II — De la logique ou du sens de l'Histoire

a) Le logique ou le rationnel ne se réduit pas au cohérent et à la compréhensibilité des actions humaines du point de vue de leurs motivations : la question du sens

b)    La logique cauchemardesque de la misère et de la violence dont l'histoire nous offre le spectacle

c)     Passage à la logique de l'histoire comme idée destinée à orienter l'agir des hommes

Transition : mais que reste-t-il alors de l'événementialité de l'histoire ? Il faut revenir au concept d'événement

III — La logique de l'événement

a) La détermination par l'événement d'une époque comme défi, injonction adressée à cette époque (le logos comme parole) b) La remémoration de cette parole

Conclusion : cohérence, sens, ou injonction ?

« 52 L'HISTOIRE l - De la cohérence des événements au sens de /'Histoire a) La double méconnaissance de l'événement réduit au vécu immédiat ou au fait divers, (cf.

Nora, Baudrillard).

La logique des événements doit être cherchée dans l'époque à laquelle ils appartiennent, et cette logique est non donnée, mais construite.

b) Mais cette reconstruction oblige en fin de compte à admettre ce qu'il y a en eux d'irréductiblement contingent.

L'événement, par exemple la Révolution de 1789, est précisément ce qui surgit de façon imprévisible.

En d'autres termes, le monde historique relève de ce qu'Aristote appelait déjà le monde sublunaire, car seules les utopies constituent des mondes cohérents, mais des mondes dans lesquels il ne se passe précisément rien, puisque ce qui caractérise l'utopie, c'est son an-historicité (le logique et l'historique s'excluent-ils ?).

c) Néanmoins, la question est-elle bien là? Car la valeur du travail de l'historien, ce n'est pas qu'il parvienne à saisir une pure cohérence logique entre des événements, mais à les comprendre.

Cela signifie d'une part que la logique cherchée par l'historien est une logique de la compréhension impliquant une interprétation, et dans laquelle intervient l'imagination de l'historien (cf.

Collingwood).

Et, d'autre part, que cette logique est celle d'un dialogue à établir entre le passé et le présent (cf.

l'exemple donné par Finley du dialogue à instaurer entre démocratie moderne et antique).

Il -De la logique ou du sens de /'Histoire a) L'examen de l'histoire révèle-t-il plus qu'une logique des passions, qui peut certes avoir sa cohérence et dont on peut également comprendre les ressorts ? Car la nécessité d'un enchaînement (comme la rigueur mathématique ou celle d'un processus de production) ne suffit pas à penser le logique si l'on entend par là le rationnel.

Le logique est ce qui nous paraît doué de sens, et c'est pourquoi un mécanisme obéissant à une logique peut très bien être par ailleurs absurde.

b) Or le bruit et la fureur de l'histoire, ce « long rêve, le songe lourd et confus de l'humanité» (Schopenhauer), ne devraient-ils pas nous conduire à considérer la logique de l'histoire comme celle d'un cauchemar ou d'une névrose ? Les théodicées de l'histoire relèveraient ainsi de l'incapacité à soutenir l'absurde, comme le suggère Le Mythe de Sisyphe de Camus, c'est-à-dire de l'une des formes possibles du « suicide philosophique », ou, dans les termes de L'insoutenable légèreté de l'être de Kundera, de l'incapacité à soutenir la légèreté de l'être, incapacité qui conduit à cette forme de mensonge métaphysique ou existentiel qu'il appelle le« kitsch ».

c) Si cette logique est donc douteuse ou incertaine, si nous ne pouvons prétendre parvenir à un savoir théorique de celle-ci, si elle ne peut être découverte, ne doit-on pas néanmoins poser ou parier ou encore, en langage. »

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