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Peut-on dire que tout amour de soi constitue un obstacle à la connaissance du Moi ?

Publié le 27/02/2008

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amour
Selon Rousseau, dans l'état de nature, l'homme est gouverné par deux principes, l'amour de soi et la pitié. L'amour de soi et l'amour naturel que chacun porte à sa propre personne afin de se conserver. Il ne pousse pas à l'égoïsme. Mais cet amour se transforme en amour propre sous l'influence néfaste de la société.. L'homme se prend comme fin et cherche à avoir l'avantage sur les autres auxquels il se compare. L'amour propre conduit à se comparer aux autres, de substituer l'apparaître à l'être, et nous éloigne inévitablement de nous-mêmes. Est-ce que cela signifie pour autant que toute forme d'amour de soi conduit nécessairement à une méconnaissance de soi? Le moi n'est-il pas de toute façon une évidence première qui nous assure la certitude de notre existence et de celle du monde? Mais l'amour de soi ne conduit-il pas nécessairement à nous éloigner de nous-mêmes dans sa tendance à se faire centre de tout? Et d'ailleurs cette tendance à se faire centre de tout consubstantielle à la condition humaine n'est-elle pas le signe de notre vacuité? Puisqu'en se faisant centre de tout, il tente de masquer un vide? Dés lors ne faut-il pas plutôt conclure que ce qui rend difficile la connaissance de soi ce n'est pas tant un quelconque amour de soi, mais notre incapacité à nous saisir nous mêmes?
amour

« Pour Pascal, l'homme est double.

De cette duplicité le pêché originel et la chute rendent compte.

Qu'est-ce que l'homme avant la chute? « Le cœuraime l'être universel naturellement, et soi-même naturellement », ( Pensées , fragment, 423, Lafuma ).

Avant le péché, la créature peut s'aimer et aimer Dieu, elle s'aime en Dieu, à travers le regard aimant du créateur, Qu'est-ceque le péché? Choisir de s'aimer contre Dieu et par là, se faire centre: « Vousavez rejeté l'un et conservé l'autre ».

Tel est le moi, haïssable parce qu'il sefait centre de tout: « Il est injuste en soi, en ce qu'il se fait centre de tout; ilest incommode aux autres, en ce qu'il les veut asservir: car chaque moi estl'ennemi et voudrait être tyran de tous les autres » ( Pensées , fragment, 597). Tel est l'amour-propre.

Le malheur est que l'amour propre se convertit aussitôten haine de soi, car le moi qui se prend pour Dieu ne peut manquer de voir samisère et de s'en exaspérer ( Lafuma , 978).

Quand la créature s'éloigne de l'être universel elle se fait centre et s'anéantit.

Au centre il n'y alors quenéant. L'amour propre nous éloigne de nous mêmes, et déguise le vide du moi quel'homme ne saurait assumé, par des artifices.

Or, ce qu'il y a connaître del'homme c'est le vide.

C'est donc que l'homme n'est que déguisement, cedéguisement recouvre le fond de l'homme qui n'est pas réellement un fondpuisque il est vide.

Ou pour parler comme Montaigne: « Je ne suis que vent et fumée ».

L'origine de cette perversion qui fonde l'identité humaine, c'est le péché originel.

Par le péché, ens'affirmant s'est nié, il a fait que voulant se posséder il s'est perdu; il voulait s'affirmer, il s'est nié.

Pascal suggèrepar là que le moi n'a pas d'identité sans l'autre, qu'il n'est lui-même que devant Dieu. L'amour de nous-mêmes nous conduit inévitablement à une méconnaissance de nous-mêmes. Le moi n'est pas connaissable en soi Si le sujet est vide, et que toute forme d'amour de soi est déguisement, n'est-ce pas que le moi n'est pas de toutefaçon connaissable? A l'encontre de Descartes qui pose l'identité du moi comme réelle et fait de la conscience une choses, Kantmontrera que cette identité n'est elle-même que le résultat d'une activité, autrement dit que je est une fonctionnécessaire de la pensée mais ne me livre pas pour autant la connaissance de moi-même comme substance.L'identité du moi suppose en effet un pouvoir préalable d'identification.

Identifier c'est établir une relation entre desobjets saisis parce qu'ils sont saisis ensemble par une conscience.

Qu'il s'agisse de l'unité des représentations dumonde extérieur ou de l'unité des représentations à l'intérieur d'une conscience dans les deux cas il faut supposerl'unité plus originaire d'une conscience de soi, d'un « je » qui accompagne toutes mes représentations et leurconfère leur unité.

Sans cette unité originaire de la conscience de soi qui procure aux représentations leurcohérence, non seulement le monde serait un chaos, mais au lieu d'une conscience une et identique, j'aurais un moiaussi divers et d'autant de couleurs qu'il y a des représentation dont j'ai conscience.

Le monde ou le « moi » nesont par conséquent des objets de connaissance possible que sous la condition préalable du pouvoir de synthèsed'un sujet.

Réciproquement d'ailleurs, si le sujet est un pouvoir de synthèse, il ne peut prendre conscience de lui-même qu'à travers son activité.

La conscience de soi n'est pas et ne peut être connaissance de soi. Le sujet ne saurait donc se connaître car il ne peut réellement faire retour sur soi en faisant de la conscience de soiun objet, ni même un objet de connaissance.

D'autre part l'expérience de l'inconscience psychique, du caractèreparfois involontaire de nos pensés, et de nos actions montre que le moi n'est pas maître de lui-même.. »

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