Peut-on dire que le monde est hors de moi ou que je construis mon monde ?
Publié le 06/11/2022
Extrait du document
«
Dissertation : Philosophie : Conscience :
Peut-on dire que le monde est hors de moi ou que je construis mon monde ?
Par définition, le monde désigne, d’une part, l’enveloppe de tout ce qui existe, de
l’ensemble des êtres vivants.
D’autre part, nous pouvons également définir le monde
comme étant la manière subjective dont chacun perçoit et conçoit sa vie.
Le terme « Moi »,
par ailleurs, désigne la conscience humaine, psychologique, qui correspond elle-même au
savoir immédiat ou réfléchi que l’Homme à de lui-même et qui se reconnait comme étant
situé dans le monde.
Partant de la définition la plus simple du terme « hors » qui est « à
l’extérieur de », il apparait tout d’abord clair que le monde est hors de moi, externe à ma
personne : il ne m’appartient pas.
En effet, l’expression « rencontrer du monde », par
exemple, renvoie à la rencontre d’autres personnes, qui sont extérieures à moi.
Si cette
conception peut paraître à première vue évidente, elle peut entrainer un paradoxe.
En effet,
si le monde est hors de moi, ne fais-je pas tout de même partie du monde ? Nous avons en
effet souligné précédemment que l’Homme se reconnait comme étant situé dans le
monde… En outre, nous pouvons avancer les questions suivantes : mes actions n’ont-elles
aucune répercussion sur mon environnement ? N’ai-je pas ma propre perception du
monde ? De plus, partant de la deuxième définition du monde, citée plus haut, le monde est
une perception subjective, propre à chaque individu.
Nous serions donc lié au monde.
Ainsi
nous pourrons nous demander si le fait d’appartenir au monde et construire mon propre
monde sont compatibles.
Tout d’abord, nous allons nous interroger sur l’indépendance de
l’Homme par rapport à son monde, puis nous étudierons la perception subjective et la
construction du monde par l’Homme et enfin nous analyserons l’existence essentielle du
monde pour l’Homme.
Tout d’abord, il apparait évident que le monde ne m’appartient pas et qu’il est à
l’extérieur de moi.
La nature, par exemple n’a pas besoin de ma personne pour exister.
Le
monde est un phénomène objectif : les éléments de mon environnement ont une forme propre,
une couleur propre que je ne peux pas modifier, qui sont extérieurs à moi.
Le décor qui
m’entoure est quelque chose de physiquement en dehors de moi.
De plus, le monde et
constitué d’autrui, terme qui vient du latin « alter » et qui désigne bel et bien des personnes
différentes de moi-même.
En outre, le monde étant vaste, l’Homme ne serait en fait qu’une
simple fourmi dans une fourmilière et ses actions seraient donc sans conséquences.
Ainsi, le
monde semble bel et bien hors de moi.
De plus, il semble clair que ma conscience ne nécessite personne d’autre que moimême pour exister.
En effet, notre sentiment d’identité serait fondée à partir de notre propre
conscience et non par le monde qui nous entoure.
Par exemple, Descartes, dans son œuvre
Discours de la méthode de 1637, met en évidence l’idée que notre conscience n’est
aucunement le reflet de notre environnement.
En effet, il met en place un raisonnement, le
cogito, par lequel il démontre l’existence de soi, soi-même, par le fait de penser.
Pour cela, il
établit un doute hyperbolique, méthodique et provisoire.
Il en résulte que la seule chose dont il
ne peut pas douter, c’est qu’il doute et donc qu’il pense.
Ne pouvant penser sans être, il en
déduit donc qu’il existe, d’où la célèbre formule « je pense, donc, je suis ».
Descartes
démontre ainsi que l’existence de la conscience et de l’existence de soi peut être prouvée par
soi-même.
La conscience ne serait donc que le reflet de notre intériorité et non du monde qui
nous entoure.
Enfin, nous pouvons également avancer la théorie du déterminisme qui correspond au
fait que chaque action est déterminée par les circonstances.
Partant de cette théorie, l’idée
selon laquelle le monde parait être hors de moi, que je ne peux pas le modifier, ne peut qu’être
qu’affirmée.
En effet, cette conception du monde est notamment visible dans la série télévisée
Loki de Michael Waldron dans laquelle il n’existe qu’un seul flux temporel.
Le personnage
éponyme se retrouve être un variant après un retour dans le temps non maitrisé, après avoir
fait quelque chose qui n’était pas « écrit », quelque chose qui n’était pas prévu à l’avance.
Cette action bouleverse donc le flux temporel, l’unique univers qui existe.
Partant de cette
théorie, nous pouvons avancer le fait que l’Homme n’a fondamentalement aucun pouvoir de
changer, construire son monde.
Ainsi, selon le déterminisme chacun aurait un destin propre à
lui-même, le monde serait donc hors de notre portée.
Pourtant, si l’on peut affirmer que le
monde qui nous entoure n’a pas d’impact sur notre conscience, n’avons-nous pas nous-même
un impact sur le monde qui nous entoure ?
En effet, nous pouvons tout d’abord affirmer que nous avons, d’une part, notre propre
perception du monde.
Notre conscience a effectivement une vision subjective de ce qui nous
entoure.
Par exemple, à la vue d’un même et seul tableau, plusieurs personnes qui vont le
regarder vont éprouver des émotions différentes : de la joie, de la tristesse, de la mélancolie
ou encore même de l’indifférence.
En outre, les personnes daltoniennes n’ont pas la même
perception du monde qu’une personne dont la vue est normale.
Ainsi, bien que le monde soit
hors de moi et qu’il s’agit d’un environnement objectif (un arbre est vert), je peux le ressentir
différemment qu’une autre personne (j’aime ou je n’aime pas le vert).
L’imagination peut
également participer à la création d’un monde propre à un individu .
Un enfant, par exemple,
peut à travers ses yeux, vivre des expériences différentes en inventant un monde imaginaire.
Cette subjectivité des expériences que l’on expérimente participe en quelque sorte donc à la
construction d’un monde qui n’est que perceptible par moi.
D’autre part, nous pouvons dire que l’on construit notre propre monde par nos choix.
En effet, par mes choix, je peux changer mon monde, ce qui touche à mon quotidien.
Je
décide, par exemple de ce que je vais manger, je peux choisir mon entourage, je peux décider
de ce que je veux faire dans l’avenir et donc me projeter dans le futur.
En outre, dans son
ouvrage L’existentialisme est un humanisme de 1946, Sartre affirme que « l’existence précède
l’essence » : tout d’abord, j’existe, je nais comme un individu semblable à tous les nouveaunés.
Puis, je deviens qui je suis, je me démarque des autres et forme mon essence par mes
choix du quotidien.
Je choisis qui je veux être et construis moi-même ma vie, mon monde.
Cette conception de l’existence est notamment visible dans le roman jeunesse Harry Potter et
la Chambre des Secret écrit par J.K.
Rowling.
Les jeunes sorciers entrant dans l’école de
sorcellerie de Poudlard sont répartis dans différentes maison déterminées par le choix d’un
chapeau magique.
Alors que le personnage éponyme se questionne sur son appartenance à sa
maison Gryffondor qu’il trouve injustifié, le chapeau lui ayant avoué que ses qualités
représentaient celles d’un Serpentard, le directeur le rassure en affirmant que : « Ce sont nos
choix qui montrent ce que nous sommes vraiment, beaucoup plus que....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- FICHE DE LECTURE : LE MONDE OUVRIER DE 1870-1914
- Le théâtre a-t-il pour fonction de tout dire, de tout expliquer au spectateur de la crise que vivent les personnages? - Par quels moyens et quelles fonctions Juste la Fin du monde est une pièce qui nous retrace la crise de cette famille?
- Galilée: Dialogue sur les deux grands systèmes du monde
- LE TIERS-MONDE : INDÉPENDANCES, CONTESTATION DE L'ORDRE MONDIAL, DIVERSIFICATION
- LE MONDE EN 1945 (cours)