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Peut-on dire que être c'est désirer ?

Publié le 21/07/2005

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Il n'y a que les âmes de feu qui sachent combattre et vaincre ; tous les grands efforts, toutes les actions sublimes sont leur ouvrage : la froide raison n'a jamais rien fait d'illustre, et l'on ne triomphe des passions qu'en les opposant l'une à l'autre. Quand celle de la vertu vient à s'élever, elle domine seule et tient tout en équilibre. Voilà comment se forme le vrai sage, qui n'est pas plus qu'un autre à l'abri des passions, mais qui seul sait les vaincre par elles-mêmes, comme un pilote fait route par les mauvais vents".  3. TRANSITION : le problème est ici de savoir ce qu'il faut faire de ce qui donne comme désir en nous et voir si un tel désir n'est pas au service de la positivité de l'être. III. éducation du désir 1. Les principes qui régissent les désirs. Texte :  FREUD, Introduction à la Psychanalyse, IIe partie, chapitre 14. Le désir doit être éduqué : principe de réalité et principe de plaisir "En ce qui concerne les tendances sexuelles, il est évident que du commencement à la fin de leur développement, elles sont un moyen d'acquisition de plaisir et elles remplissent cette fonction sans faiblir.

Longtemps méprisé, condamné, le désir est présenté comme l'origine de la souffrance et des troubles dans l'âme.

 Le désir tout comme le corps  ont vécu dans une forme d'indifférence et de rejet illustrés par l'histoire de la philosophie depuis Platon jusqu'à Descartes.

Aussi on ne peut dire  que désirer soit synonyme d'être car le désir dans toute son histoire est de l'ordre du négatif, du non être, de ce qui doit être  éradiqué en nous. Dans  quelles perspectives peut on dire qu'être c'est désirer?  Être signifie déployer  son essence, développer ses potentialités.

L'acte de désirer est-il lié à celui d'être? Désirer me fait- il être? Comment réussir à penser une positivité du désir qui serait aussi la positivité voire la puissance d'être par excellence? Faut-il repenser, voire éduquer le désir pour que celui-ci participe de mon être le plus entier?

 

« Texte : Spinoza, Appendice à l'Ethique "Ceux qui ont écrit sur les Affections et la conduite de la vie humaine semblent, pour la plupart, traiter non dechoses naturelles qui suivent les lois communes de la Nature mais de choses qui sont hors de la nature.

En vérité,on dirait qu'ils conçoivent l'homme dans la Nature comme un empire dans un empire.

Ils croient, en effet, quel'homme trouble l'ordre de la Nature plutôt qu'il ne le suit, qu'il a sur ses propres actions un pouvoir absolu et ne tireque de lui-même sa détermination.

Ils cherchent donc la cause de l'impuissance commune de la Nature, mais dans jene sais quel vice de la nature humaine et, pour cette raison, pleurent à son sujet, la raillent, la méprisent ou le plussouvent la détestent : qui sait le plus éloquemment ou le plus subtilement censurer l'impuissance de l'Ame humaineest tenu pour divin.

Certes n'ont pas manqué les hommes éminents (au labeur et à l'industrie desquels nous avouonsdevoir beaucoup) pour écrire sur la conduite droite de la vie beaucoup de belles choses, et donner aux mortels desconseils pleins de prudence ; mais quant à déterminer la nature et les forces des Affections, et ce que peut l'Amede son côté pour les gouverner, nul, que je sache, ne l'a fait.

A la vérité, le très célèbre Descartes, bien qu'il aitadmis le pouvoir absolu de l'Ame sur ses actions, a tenté, je le sais, d'expliquer les Affections humaines par leurspremières causes et de montrer en même temps par quelle voie l'âme peut prendre sur les Affections un empireabsolu ; mais, à mon avis, il n'a rien montré que la pénétration de son grand esprit comme je l'établirai en son lieu.Pour le moment je veux revenir à ceux qui aiment mieux détester ou railler les Affections et les actions des hommesque les connaître.

A ceux-là certes il paraîtra surprenant que j'entreprenne de traiter des vices des hommes et deleurs infirmités à la manière des Géomètres et que je veuille démontrer par un raisonnement rigoureux ce qu'ils necessent de proclamer contraire à la Raison, vain, absurde et digne d'erreur.

Mais voici quelle est ma raison.

Rienn'arrive dans la Nature qui puisse être attribué à un vice existant en elle ; elle est toujours la même en effet ; savertu et sa puissance d'agir est une et partout la même, c'est-à-dire les lois et règles de la Nature, conformémentauxquelles tout arrive et passe d'une forme à une autre, sont partout et toujours les mêmes ; par suite, la voiedroite pour connaître la nature des choses, quelles qu'elles soient, doit être aussi une et la même ; c'est toujourspar le moyen des lois et règles universelles de la Nature.

Les Affections humaines donc de la haine, de la colère, del'envie, etc..., considérées en elles-mêmes, suivent de la même nécessité et de la même vertu de la Nature que lesautres choses singulières ; en conséquence, elles reconnaissent certaines causes, par où elles sont connues, et ontcertaines propriétés aussi dignes de connaissance que les propriétés d'une autre chose quelconque, dont la seuleconsidération nous donne du plaisir.

Je traiterai donc de la nature des Affections et de leurs forces, du pouvoir del'Ame sur elles, suivant la même Méthode que dans les parties précédentes de Dieu et de l'Ame, et je considérerailes actions et les appétits humains comme s'il était question de lignes, de surfaces." 2.

Texte de Jean-Jacques ROUSSEAU, La Nouvelle Héloïse, VIII in Oeuvres complètes, t.

II, Paris, Gallimard, Bibl.

dela Pléiade, p.

493. Texte : "Comment réprimer la passion même la plus faible, quand elle est sans contrepoids ? Voilà l'inconvénient des caractères froids et tranquilles : tout va bien tant que leur froideur les garantit des tentations ; mais s'il en survientune qui les atteigne, ils sont aussitôt vaincus qu'attaqués ; et la raison, qui gouverne tandis qu'elle est seule, n'ajamais de force pour résister au moindre effort.

Je n'ai été tenté qu'une fois, et j'ai succombé.

Si l'ivresse dequelque autre passion m'eût fait vaciller encore, j'aurais fait autant de chutes que de faux pas.Il n'y a que les âmes de feu qui sachent combattre et vaincre ; tous les grands efforts, toutes les actions sublimessont leur ouvrage : la froide raison n'a jamais rien fait d'illustre, et l'on ne triomphe des passions qu'en les opposantl'une à l'autre.

Quand celle de la vertu vient à s'élever, elle domine seule et tient tout en équilibre.

Voilà comment seforme le vrai sage, qui n'est pas plus qu'un autre à l'abri des passions, mais qui seul sait les vaincre par elles-mêmes,comme un pilote fait route par les mauvais vents".

3.

TRANSITION : le problème est ici de savoir ce qu'il faut faire de ce qui donne comme désir en nous et voir si un tel désir n'est pas au service de la positivité de l'être. III.

éducation du désir 1.

Les principes qui régissent les désirs. Texte : FREUD, Introduction à la Psychanalyse, IIe partie, chapitre 14. Le désir doit être éduqué : principe de réalité et principe de plaisir "En ce qui concerne les tendances sexuelles, il est évident que du commencement à la fin de leur développement,elles sont un moyen d'acquisition de plaisir et elles remplissent cette fonction sans faiblir.

Tel est également, audébut, l'objectif des tendances du moi.

Mais sous la pression de la grande éducation qu'est la nécessité, lestendances du moi ne tardent pas à remplacer le principe de plaisir par une modification.

La tâche d'écarter la peines'impose à elles avec la même urgence que celle d'acquérir du plaisir ; le moi apprend qu'il est indispensable derenoncer à la satisfaction immédiate, de différer l'acquisition de plaisir, de supporter certaines peines et de renonceren général à certaines sources de plaisir.Le moi ainsi éduqué est devenu "raisonnable", il ne se laisse plus dominer par le principe de plaisir, mais se conformeau principe de réalité qui, au fond, a également pour but le plaisir, mais un plaisir qui, s'il est différé et atténué, al'avantage d'offrir la certitude que procurent le contact avec la réalité et la conformité à ses exigences.

Le passage. »

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