Peut-on dire : «je n'ai pas d'inconscient»?
Publié le 25/01/2020
Extrait du document
• La position de Popper renvoie elle-même à un présupposé : toute théorie devrait être évaluée suivant la norme des sciences exactes. Or l'intérêt de la psychanalyse est de proposer un modèle de compréhension de l'être humain qui échappe en partie à cette norme. La théorie de l'inconscient est indissociable de la pratique de la psychanalyse, c'est-à-dire de la cure par la parole : dispositif où il ne s'agit pas d'objectiver un patient pour traiter sa pathologie comme on agirait sur un processus naturel, mais de voir en lui un être de parole, de le traiter comme un sujet, c'est-à-dire d'arriver à ce qu'il formule de lui-même une vérité sur son symptôme et ses problèmes. Il s'agit de faire en sorte que le sujet se réapproprie ce qui se passe en lui pour le comprendre comme un élément de sa propre histoire qu'il ne rejette plus.
• La phrase : «je n'ai pas d'inconscient» prend une autre résonance : elle veut dire que l'inconscient n'est pas quelque chose que l'on posséderait, comme on possède un cœur ou une maison. Avoir un inconscient, ce serait faire de l'inconscient une partie bien délimitée de soi : la possession est une forme de la maîtrise. Ou bien encore, ce serait en faire une pièce rapportée, dont on pourrait un jour se débarrasser. L'inconscient est plutôt un être qu'un avoir : nous ne pouvons l'objectiver à distance. «Je» est en partie inconscient, plutôt qu'il a un inconscient.
«
Dieu si l'on y croit, par exemple.
Or c'est ce qui se passe avec la
théorie freudienne : elle explique à l'avance toutes les objections
qu'on peut lui opposer, en les interprétant comme des résistances et
1- des symptômes du refoulement.
Toute objection à la théorie est
~ donc une nouvelle preuve de la validité de la théorie!
:J •Pour Popper, c'est comme si la théorie était «immunisée» contre
lll toute critique : cela veut dire qu'elle ne parle pas du réel, mais
Ill constitue plutôt un système explicatif global de l'univers, sans .J validité objective précise.
On reconnaît là une idéologie : système
•
d'idées qui ne veut pas se confronter au réel.
Pourquoi, dès lors, ne
pas admettre la légitimité d'un contre-exemple possible? «Je n'ai
pas d'inconscient» voudrait dire: cela ne marche pas, les explications
données par Freud de la vie psychique ont une limite de validité.
Ill.
Être ou avoir?
• La position de Popper renvoie elle-même à un présupposé : toute
théorie devrait être évaluée suivant la norme des sciences exactes.
Or
l'intérêt de la psychanalyse est de proposer un modèle de compré
hension de l'être humain qui échappe en partie à cette norme.
La
théorie de l'inconscient est indissociable de la pratique de la psycha
nalyse, c'est-à-dire de la cure par la parole : dispositif où il ne s'agit
pas d'objectiver un patient pour traiter sa pathologie comme on
agirait sur un processus naturel, mais de voir en lui un être de parole,
de le traiter comme un sujet, c'est-à-dire d'arriver à ce qu'il formule
de lui-même une vérité sur son symptôme et ses problèmes.
Il s'agit
de faire en sorte que le sujet se réapproprie ce qui se passe en lui
pour le comprendre comme un élément de sa propre histoire qu'il ne
rejette plus.
•La phrase : «je n'ai pas d'inconscient» prend une autre résonance :
elle veut dire que l'inconscient n'est pas quelque chose que l'on
posséderait, comme on possède un cœur ou une maison.
Avoir un
inconscient, ce serait faire de l'inconscient une partie bien délimitée
de soi : la possession est une forme de la maîtrise.
Ou bien encore, ce
serait en faire une pièce rapportée, dont on pourrait un jour se
débarrasser.
L'inconscient est plutôt un être qu'un avoir : nous ne
pouvons l'objectiver à distance.
«Jen est en partie inconscient, plutôt
qu'il a un inconscient.
> Flash bac p.
35
.
j 1.
»
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