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Peut-on dire de l'artiste qu'il travaille ?

Publié le 12/12/2005

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2. Le travail artistique est avant tout création libératrice La notion de création dénote avant tout et en premier lieu la création divine celle que nous présente la Genèse. Par extension le concept de création subsume aussi l'idée de création artistique. Il apparaît comme la représentation d'un monde à travers une subjectivité particulière. Le travail de l'artiste apparaît comme libérateur à la fois pour celui à qui il s'adresse, et à la fois pour celui qui crée. La création artistique comme libération d'un monde pensé sous le seul mode de l'utilité. BERGSON, La pensée et le mouvant « Remarquons que l'artiste a toujours passé pour une « idéaliste ». On entend par là qu'l est moins préoccupé que nous du côté positif et matériel de la vie. C'est au sens propre du mot « un distrait ». Pourquoi étant plus détaché de la réalité, arrive-t-il à voir plus de choses ?

Par définition l’art est la recherche de la beauté : il se définit à travers sa dimension esthétique. C'est-à-dire qu’il vise à dessiner la beauté, à s’en rapprocher et de cette manière à susciter une sensibilité esthétique chez celui qui reçoit les œuvres. Mais, la recherche de la beauté est-elle nécessaire à l’individu : en d’autres terme, l’art est-il utile ? Si la question de l’utilité de l’art est soulevée c’est pour en apprécier les rapports qu’il entretient avec la notion de travail. En effet, le terme travail désigne dans son sens ordinaire, l’ensemble des activités humaines en vue de produire ce qui est utile.  Quel lien peut-on faire entre l’art et le travail ; l’artiste doit-il travailler ?

« Plan I.

L'artiste n'est ni ouvrier, ni artisan, il est inspiré. II.

Néanmoins l'inspiration de l'artiste ne supprime pas toute forme de travail. III.

Cependant le travail de l'artiste se distingue du travail aliénant – il est création. L'artiste n'est ni ouvrier, ni artisan, il est inspiréI. 1.

L'artiste n'est pas l'ouvrier Ceci peut paraître évident mais pourtant le langage quotidien peut parfois prêter à confusion.

On parle toutautant de production sidérurgique, que de production artistique.

Cependant il faut distinguer.

Si l'ouvrierparticipe au processus de production, l'artiste lui crée une oeuvre.

En effet la production artistique n'est pas lacréation artistique.

La production d'un artiste n'est pas le fruit de l'artiste mais le fruit de techniciens.

Ainsi ilest nécessaire de distinguer l'activité même de l'artiste qui est création de la production de l'ouvrier.

Unedistinction essentielle surgit, celle de l'oeuvre et celle de la production.

L'oeuvre est un produit qui a pourfinalité de se fixer dans le monde (et / ou de plus en plus dans la mémoire avec le land-art) dans la durabilitéalors que la production, elle, se fixe bien plutôt sur la consommation massive et immédiate.

Blédina produit despetits pots pour bébés mais Zola crée l'Oeuvre qui est une oeuvre littéraire. H.

ARENDT, Condition de l'homme moderne , Calmann-Lévy, p.142 « Les idéaux de l'homo faber, fabricateur du monde : la permanence, la stabilité, la durée, ont été sacrifiés àl'abondance, idéal de l'animal laborans.

Nous vivons dans une société de travailleurs parce que le travail seul, parson inhérente fertilité a des chances de faire naître l'abondance ; et nous avons changé l'oeuvre en travail.

» L'ouvrier à la différence de l'artiste participe au processus de production.

En effet il ne crée pas l'objet en sonentier, il participe à la production.

Ex : le travail à la chaîne.

L'ouvrier va peindre la portière droite de toutes lesvoitures qui passent sur la chaîne alors que l'artiste lui est l'instigateur de l'objet en question.

Moins que laproduction ce qui lui importe c'est la conception.

Ainsi même si l'image traditionnelle de l'artiste est le peintre,son chevalet, et sa palette, de plus en plus il devient plus concepteur que producteur.

Ainsi les land-arts etcertaines formes d'art contemporain qui porte plus sur le plan conceptuel que sur le plan de la réalisation.

Eneffet ce n'est pas M.

Duchamps qui a produit l'urinoire, mais c'est lui qui avec Fontaine entre autres a préparé ce qu'on appelle l'art conceptuel.De plus l'ouvrier produit en grande partie pour recevoir en contre-partie son salaire ce qui lui permettra devivre.

L'artiste en revanche crée pour créer.

C'est ce qu'on appelle l'art pour l'art.

En effet le processus decréation apparaît comme désintéressé.

En effet même si parfois il arrive à l'artiste de gagner beaucoupd'argent, l'idée qu'on se fait de l'artiste est plus celle d'un créateur désintéressé dans son principe même s'ils'intègre parfois dans l'économie.

D'où l'image de l'artiste maudit, vivant dans la plus grande pauvreté. 2.

L'artiste n'est pas non plus l'artisan . A nouveau il va être nécessaire d'affiner nos distinctions.

Pour l'instant nous disions de l'artiste qu'il créait desoeuvres.

Cependant il faudrait préciser que si l'artisan produit des oeuvres, l'artiste lui produit des oeuvresd'art.

Quelle est la différence entre l'artisan et l'artiste ? L'artisan, en fait, serait le juste milieu entre l'artisteet l'ouvrier.

L'artisan posséderait une technique qui reposerait sur le savoir faire, serait confronté à unecontrainte relative, produirait en son entier un objet mêlant à la fois utilité et esthétisme, et s'adressait àl'homme de goût.

L'artiste lui en revanche ne viserait pas l'utilité, viserait l'esthète, ne connaîtrait pas decontraintes extérieures outre celles qu'il s'impose de lui-même, et son art plus précisément son oeuvre d'art neserait pas le fruit d'un savoir faire. 3.

La source de l'artiste et de son oeuvre d'art : l'inspiration et le génie Pour l'inspiration, nous renvoyons au texte de Platon, L'Ion « Ce n'est pas en effet par art, mais par inspiration et suggestion divine que tous les grands poètes épiquescomposent tous ces beaux poèmes ; et les grands poètes lyriques de même.

Comme les Corybantes nedansent que lorsqu'ils sont hors d'eux-mêmes, ainsi les poètes lyriques ne sont pas en possession d'eux-mêmes quand ils composent ces beaux chants que l'on connaît ; mais quand une fois ils sont entrés dans lemouvement de la musique et du rythme, ils sont transportés et possédés comme les bacchantes, qui puisentaux fleuves le lait et le miel sous l'influence de la possession, mais non quand elles sont de sang-froid.

C'estle même délire qui agit dans l'âme des poètes lyriques, comme ils l'avouent eux-mêmes.

» Pour le génie, nous renvoyons au texte de Kant, La critique de la faculté de juger : « Le génie est le talent (don naturel), qui donne les règles à l'art.

Puisque le talent, comme faculté. »

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