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Peut On Désirer Sans Souffrir ?

Publié le 20/09/2011

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Le désir est une tendance qui espère combler un vide ressentit par l’âme dans le corps : il s’agit de souhaiter posséder quelque chose qu’on ne possède pas et qui nous manque. Le manque peut être très ardu, c’est ainsi que la notion de souffrance est souvent accolée à celle du désir. Cependant, si l’on se pose la question « peut-on désirer sans souffrir «, c’est qu’il se peut que la réponse soit négative. La souffrance est par définition l’opposé du bonheur ou de la tranquillité. Est-il alors possible d’être à la fois un être désirant et un être heureux ? Le désir peut-il être dissocier de la souffrance, et si oui, par quels moyens ? Cette question du rapport entre le désir et la souffrance est très importante car elle repose sur plusieurs paradoxes ; l’un d’eux serait de savoir comment l’homme peut aspirer à ce qu’il désire le plus, c’est-à-dire le bonheur, la paix de l’âme ou encore l’absence de troubles, si il est par essence un être de désir et si le désir est justement manque et douleur ? Nous tenterons d’apporter une réponse au problème posé en nous demandant : qu’est ce que le désir ? Est-il possible et bénéfique de le maîtriser ? Comment ôter de sa définition la notion de souffrance ?

« DEUXIEME PARTIE Nous sommes, dans un premier temps arrivés à la conclusion que désirer fait souffrir.

Faut-il pour autant chercher àmaîtriser ces désirs ? L'aspiration du sage est l'ataraxie, la paix de l'âme.

On peut penser que pour être heureux,l'homme cherche à satisfaire l'objet de ses désirs, à combler le vide en lui qui le tenaille et le fait souffrir.

C'est dumoins l'image que nous renvoie nos sociétés modernes, où la notion de bonheur s'apparente à la satisfaction, etimmédiate, de nos désirs.

C'est la génération de l'enfant roi, où les parents cèdent aux moindres caprices, et doncdésirs, de leurs rejetons, cette même génération qui, gouvernée par les médias, nous vante des désirs de jeunesseéternelle à travers des publicités pour crèmes rajeunissantes et où l'on clame des slogans tels « Rêver, et on fera lereste ».

C'est de cette manière qu'on en arrive à un consensus réglé dans lequel désirer quelque chose, c'estpouvoir l'avoir facilement, et donc être heureux.

Par exemple, les années soixante, qui ont vu célébrer la libérationsexuelle, ont réveillé dans la conscience nationale l'idée qu'il ne fallait surtout pas réprimer les désirs, mais plutôt lesécouter et les suivre.

Ce que l'on oublie peut être, c'est que quelques siècles plus tôt, les philosophes se sontpenchés très sérieusement que la question du désir, et beaucoup d'entre eux ont jugé nécessaire de les maîtriser,en vue justement d'ôter de la vie humaine un peu de sa souffrance.

Comme nous aujourd'hui, ils se sont sûrementdemandés si l'on pouvait désirer sans souffrir, et ont cherché la réponse en eux.L'une des solutions les plus radicales proposées pour ne plus souffrir de ses désirs est de les tuer : c'est ce qu'onappelle le « nirvana » dans la religion bouddhiste.

Cette doctrine, très critiquée dans le monde de la philosophie,n'est applicable dans l'immédiat que pour des dieux, l'homme étant imparfait et désirant.

Les stoïciens eux, voientdans le désir une maladie à éradiquer.

Ils sont à l'image de ces prêtes qui parlent de maladie mortelle pour le désir dechair.

La métaphore de la maladie est si forte, que la douleur engendrée par le désir semble inévitable.

Les désirsrendent inquiet.

Quelqu'un peut très bien désirer fumer une cigarette, mais aussi rester en bonne santé.

On se senttyrannisé par nos désirs, c'est pour cela qu'on cherche à en être maître.

Les stoïciens cherchent à être leur propremaître, ce qui paraît impossible si l'on désire perpétuellement ce que l'on ne possède pas.

Plus le désir d'être heureuxest fort moins on parvient à l'être, car le désir est inquiet et le bonheur est quiétude.

La solution pour vivre entrouble, même si elle naît d'un paradoxe, semble être le désir d'en finir avec tout désir quel qu'il soit.

Pourtant,renoncer à un désir ne suffit pas à le supprimer : renoncer à un rêve d'immortalité, n'enlève pas en nous ce désir quireste dans la mémoire et existe en nous notamment dans nos fantasmes les plus secrets (on retrouve cette notiondans la thèse freudienne).

Tuer le désir en nous, c'est tué ce qui fait que l'on est.

A l'opposé, vouloir combler tousses désirs, nous explique Platon est impossible, car se serait comme tenter de remplir un tonneau parsemé de trousavec de l'eau.Dans l'antiquité, Epicure s'est inventé tout un art de vivre dont le but ultime était l'absence de souffrancescorporelles et de troubles de l'âme.

La vie de l'homme se résume à une succession de plaisirs et de souffrances, etplus son désir est grand et plus grande est la souffrance.

Epicure a cherché une vie de tranquillité qui s'oppose àcelle, malheureuse, où l'homme n'atteint pas le bonheur, pour accéder à un équilibre des plaisirs.

Pour cela, l'hommedoit apprendre à mesurer ses désirs.

Epicure a pour cela établit une classification des désirs qui fait la part desdésirs à éviter et des désirs à prescrire.

Il nous apprend qu'il faut parfois renoncer à des plaisirs si nous savons qu'ilsseront suivis par des douleurs plus grandes et, inversement, qu'il faut parfois accepter la douleur si elle se trouvesur le chemin qui mène à un plaisir qui la surpasse.

On distingue donc les désirs naturels et nécessaires, les naturelset non nécessaires, enfin ceux qui ne sont ni nécessaires ni naturels.

Les derniers sont vains donc à proscrire, lesdeuxièmes à éviter et les premiers à satisfaire pleinement car ce sont des plaisirs corporels élémentaires (dormir parexemple).

Epicure cherche ainsi un plaisir calme et stable, une sérénité de l'âme.

Devant chacun de nos désirs, nousdevons nous interroger sur leur nature, et adopter les règles en conséquence.

Un désir vain, comme par exemple, undésir d'immortalité, doit être refoulé car il mène irrémédiablement à la souffrance de par son caractère purementimaginaire.

L'intérêt consiste ainsi à supprimer toute douleur, en conservant notamment le bien-être du corps et laliberté de l'esprit.

Les désirs ne se distinguent pas par leur principe, qui réside dans la recherche de satisfaction,mais dans leur utilité.

Comme disait Epicure, « à propos de chaque désir il faut se poser cette question : quelavantage résulterait-il pour moi si je le satisfais, et qu'arrivera t-il si je ne le satisfais pas ? » TROISIEME PARTIE Si les hommes à toutes époques ont cherché à philosopher, c'est bien pour tenter d'améliorer la condition humaine.Ils ont ainsi cherché des moyens de rendre leur vie plus agréable, en adoptant des arts de vivre visant le bonheur.

Apartir du moment où le désir semble source de souffrance, il est légitime d'adopter en conséquent une position quinous immunise de celle-ci.

Si nous désirons ce qui nous manque, et que nous souffrons de cette absence et del'incertitude d'obtention, pour ne plus souffrir, il suffirait d'apprendre à désirer ce que nous avons la certituded'acquérir.

Si je ne désire pas devenir président de la république, je ne souffre pas de ne jamais le devenir.

Ainsi plusaucun désir ne peut être manque, et plus aucun désir ne peut être à l'origine de souffrance.

De plus, cettephilosophie prônée notamment par René Descartes, est même créatrice d'un certain bonheur, puisque qui peut êtreplus rempli de plénitude, que celui qui ne désire que ce qu'il possède ? Quel homme plus heureux que celui qui désireêtre lui-même ? Evidemment l'exercice est très difficile, mais on peut tout au plus essayer d'accepter les chosescomme elle nous arrive.

Le meilleur moyen de ne pas souffrir par le désir, est de désirer ce qui nous arrive, les désirsdans ce cas ne dépendant que de nous.Est-on maître du désir ou le désir est-il maître ? Le sujet amène à se poser cette question, car dans le verbe« peut-on » apparaît la notion de possibilité.

Lorsque l'on donne au désir une dimension de puissance, il n'est plus vucomme une source de souffrance, mais au contraire il concrétise l'effort de vivre et célèbre l'existence humaine.Spinoza, le premier, définit en effet le désir comme l'essence même de l'homme.

Cette définition repose sur celle du. »

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