Peut-on croire en l'existence de la matière ?
Publié le 22/02/2004
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2. L'immatérialisme
Lorsque je dis que la table de travail existe, je veux dire que je la touche ou la vois, ou bien la toucherais et la verrais si j'étais dans mon bureau. L'esprit ne connaît que des idées.
* Parce que nous ne connaissons les choses que par idées, elles n'existent que comme nos idées, c'est-à-dire nos sensations.C'est une opinion étrange, inspirée par le préjugé des idées abstraites, qui nous fait croire qu'il existe autre chose que nos perceptions, imperceptible, et qui les provoque : la matière. Être, c'est être perçu ou percevoir : il n'existe que des idées, et des esprits pour les percevoir.S'il y avait des corps extérieurs à notre perception, nous n'en saurions rien ; s'il n'y en a pas, cela ne change rien. La matière existe si l'on entend par là ce que nous percevons ; mais elle n'existe pas si l'on entend par là ce que nous ne percevons pas en soi, mais qui provoque nos perceptions.
Rien ne m'autorise à imaginer, par abstraction, de soi-disant objets matériels existant en dehors de mes états de conscience. Pourtant, voici une porte haute et solide, peinte en vert, à laquelle je me suis cogné douloureusement.
- I) La réalité de la matière est une évidence indubitable.
a) La matière se touche, s'expérimente. b) Pourquoi douter de l'existence de la matière ? c) La perception me donne les choses elles-mêmes.
- II) La matière n'a pas d'existence indépendante de l'esprit qui la perçoit.
a) La matière n'existe pas. b) La seule réalité de la matière est d'être perçue. c) Le monde matériel n'existe plus en delors de la pensée.
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inconcevables si on ne les associe pas à des choses particulières.
L'étendue, le mouvement, la figure n'existent pashors de l'esprit.
Donc, en donnait des noms à ce qui n'existe pas, nous commettons un abus de langage qui nousfait croire que la matière existe.
"Esse est percipi" («être, c'est être perçu»), écrit Berkeley.
La matière n'a aucune autre réalité que celle de messensations.
Je ne dois pas dire que j'ai une ou plusieurs idées d'une chose quelconque comme si elle avait uneexistence autonome.
La chose n'est qu'un ensemble d'idées: sa forme, sa couleur, son étendue, son contact nesont que des sensations ou des états de conscience.
Selon Berkeley, théoricien de l'immatérialisme, les choses sensibles ne sont pas issues d'une substance matérielleextérieure à notre esprit, mais elles proviennent de la substance divine qui assuré la cohérence de nos perceptions.La matière n'a donc aucune existence réelle.
L' idée de matière est obscure et confuse ; de là vient que la philosophie qui l'examine, alors qu'elle devrait levertous les doutes, nous plonge dans le scepticisme.
L'existence de la matière n'est qu'un préjugé : le détruire, c'estruiner le scepticisme, l'athéisme, et établir la vérité.
C'est la doctrine de l'immatérialisme.
1.
Les faux principes de la connaissance humaine
A.
La doctrine des idées abstraites
On présuppose que l'esprit a un pouvoir d'abstraction qui lui permet, d'une part, de concevoir séparément lesdifférentes qualités d'un objet (couleur sans étendue par exemple), d'autre part, de former des idées généralesabstraites, en retenant ce qu'il y a de commun entre plusieurs idées (ainsi, l'idée générale de couleur).
Il est possible d'imaginer les parties d'une chose indépendamment du reste, comme la seule tête d'un cheval ; maison ne peut imaginer une couleur qui n'appartienne pas à un objet dans l'espace, ou une couleur générale, qui nesoit ni rouge ni jaune, etc., mais tout cela à la fois.
Toutes les idées que l'esprit forme sont particulières etconcrètes.
Lorsque nous raisonnons en général, nous nous appuyons sur une idée particulière qui représente les autres idéesdu même genre.
Pour raisonner sur les propriétés du triangle en général, il faut concevoir un triangle particulier ; ilsuffit de ne pas prendre en compte ses propriétés particulières dans la démonstration pour que celle-ci vale aussipour tous les triangles.
B.
Le voile des mots
Le préjugé des idées abstraites et générales vient de l'usage du langage.
Un mot nous semble désigner une idéegénérale abstraite, puisqu'il s'applique à une foule de choses semblables.
Nous croyons sa signification unique, alorsqu'elle est multiple, signifiant autant de choses qu'elle en peut désigner.
Le langage a été fait pour la pratique ; c'est son détournement dans un but théorique qui entraîne bien des erreursdans la pensée.
Ainsi, Berkeley veut écarter le voile que les mots ont mis entre nous et les choses, et raisonner sur les idées nues,afin de mettre à bas les préjugés qui dépendent du langage, et d'établir la vérité.
2.
L'immatérialisme
Lorsque je dis que la table de travail existe, je veux dire que je la touche ou la vois, ou bien la toucherais et laverrais si j'étais dans mon bureau.
L'esprit ne connaît que des idées*.
Parce que nous ne connaissons les chosesque par idées, elles n'existent que comme nos idées, c'est-à-dire nos sensations.
C'est une opinion étrange, inspirée par le préjugé des idées abstraites, qui nous fait croire qu'il existe autre choseque nos perceptions, imperceptible, et qui les provoque : la matière.
Être, c'est être perçu ou percevoir : il n'existeque des idées, et des esprits pour les percevoir.
S'il y avait des corps extérieurs à notre perception, nous n'en saurions rien ; s'il n'y en a pas, cela ne change rien.La matière existe si l'on entend par là ce que nous percevons ; mais elle n'existe pas si l'on entend par là ce quenous ne percevons pas en soi, mais qui provoque nos perceptions..
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