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Peut-on convaincre autrui qu'une oeuvre d'art est belle?

Publié le 06/01/2005

Extrait du document

Convaincre signifie : amener quelqu'un à partager la même opinion. Cela ne signifie pas enseigner, transmettre un savoir établi avec certitude. La beauté est une appréciation subjective.C'est un sentiment.

• « Qu'est-ce que le beau ? « pose la question de la contemplation esthétique, et de l'universalité du beau. • Ce que je ressens comme beau, puis-je le faire partager en prouvant la valeur de cette belle œuvre d'art ? • Ce sujet demande si l'on peut, par le raisonnement (une preuve est un raisonnement), démontrer la beauté d'un tableau, par exemple. • La raison peut-elle communiquer ce sentiment qui m'envahit à la vue d'un tableau de Nicolas de Staël, de Vermeer, de Cézanne ?

Suis-je en mesure de communiquer rationnellement mon sentiment de satisfaction devant une belle œuvre ? Le beau n'est-il beau que pour moi ?

  • I) Est-il rationnellement possible de convaincre autrui de la beauté d'une oeuvre d'art ?

 

  • II) La beauté se prouve-t-elle ou s'éprouve-t-elle ?

 

  • III) Le point de vue d'autruiest un enrichissement de mon goût esthétique.

« L'oeuvre s'adresse à nos sens, elle les séduit ou les active agréablement.

Une sensation se vit, dans l'instant, elle sesuffit à elle-même. On ne cherche pas à comprendre ses sensations, d'abord on les savoure.

"C'est beau" dit cela : nos sens ont trouvéune terre d'accueil. Ce bien-être nous referme sur nous-mêmes, nous jouissons de nous-mêmes. 2.

L'oeuvre fait naître une interprétation Une fois comblée, la sensibilité engendre la réflexion : "quelles sont les raisons de cette fascination ?" Chacun se lance dans un travail d'interprétation.

Avec sa pensée et son expérience propres, chacun donne un sensà l'oeuvre. Il s'agit donc d'une lecture subjective de l'oeuvre.

Il est donc difficile de communiquer une sensation et uneinterprétation subjectives. Dans ce cas, la difficulté de convaincre est éclatante, puisque la communication en est la condition. Cependant, on se dispute souvent, on cherche à convaincre autrui. Kant dira: « Est beau ce qui plaît universellement sans concept ». Ø « Ce qui plait universellement »: Le fait que cette satisfaction soit universelle, valable pour tous découle de la première définition.

En effet nous avons vu qu'être sensible à la beauté relève d'une sensibilité purifiée de laconvoitise, de la crainte, du désir, du confort ...

bref de tous les intérêts particuliers.

Ce plaisir éprouvé n'estdonc pas celui d'un sujet enfermé dans sa particularité et ce dernier peut à juste titre dire: « c'est beau », comme si la beauté était dans l'objet.

Il peut légitimement s'attendre à ce que tout autre éprouve la mêmesatisfaction. Ø « sans concept »: « L'assentiment universel est seulement une Idée ».

Il n'y a pas de preuve pratique ou conceptuelle de la beauté.

On juge et on sent que cette musique ou cette montagne sont belles mais on nepeut le prouver.

Il n'y a pas de règles a priori du beau.

En langage kantien, le sujet esthétique n'est paslégislateur.

En science le sujet légifère, retrouve dans la nature les règles nécessaires, universelles qu'il y amises pour connaître quelque chose.

En art le sujet ne peut légiférer car le jugement porte sur un objet singulier,telle fleur, telle oeuvre musicale.

S' il veut trouver quelque chose d'universel dans cette rose-ci, il faudra qu'ill'envisage sous l'aspect du règne végétal ou de la fleur en général; s'il veut trouver quelque chose d'universeldans une musique, il faudra qu'il l'envisage sous l'angle des règles de composition.

Il aura des concepts maispoint de beauté: « quand on juge des objets simplement par concepts toute représentation de la beauté se perd ».

C'est ce qui peut arriver quand un traque d'art explique un poème...

Comme la beauté est toujours saisie sur un objet concret, matériel, singulier, il n'y a pas de règles universelles du beau.

Le jugement de goût n'estpas un jugement de connaissance. On estime spontanément que ça doit être possible.

Il nous semble trop important d'y parvenir. B - ON PEUT DISCUTER DE LA BEAUTE La qualité des oeuvres d'art, leur génie, sont des sujets d'échange entre les hommes. 1.

Nos sentiments puisent à une source commune Nous sommes le fruit de la communauté : elle nous a appris à user de notre corps, à interpréter ses mouvementsintérieurs. Nos sensations et nos sentiments sont construits en partie par la culture que nous partageons, de fait, etimmédiatement avec autrui. Nos sensations sont donc en partie communicables ; nous pouvons nous appuyer sur elles pour convaincre autruide l'efficacité d'une oeuvre d'art. 2.

L'oeuvre d'art stimule une pensée, qui s'exprime en des termes et des formes communes.

Chacun tient un discours sur l'oeuvre. Ainsi il essaie de connaître et de maîtriser l'effet, parfois violent, de l'oeuvre sur soi. Ce faisant, il utilise le langage commun et donc les idées communes que le langage recouvre.. »

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