Peut-on considérer l'être humain comme un animal créateur d'oeuvre d'art ?
Publié le 04/01/2005
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Aristote dans le Politique considère l’homme comme un animal politique. En somme, c’est ce qui fait la spécificité de l’être humain par rapport aux autres animaux, ce qui en donne une meilleure définition. Aussi, il s’agit de se demander, si l’art peut être considéré comme une spécificité humaine essentielle pour le définir en tant que tel. Ou en d’autres termes, si on peut concevoir l’homme sans l’art. Il faudra percevoir la nécessité que peut avoir l’homme de produire des œuvres d’art, quelle est la raison de ce besoin de produire des œuvres d’art.
«
inauthentique.
Il incarne l'universel dans l'individualité absolument libre et sereine : le symbole en est l'individualitéapollinienne, perfection d'harmonie et de forme, sérénité conquise sur la douleur.
En un sens, cette beauté idéaleest hors du temps et de l'histoire, symbole de l'éternité.
Si cet idéal de beauté est désormais révolu, alors qu'ilculminait dans l'art grec, c'est que l'organisation sociale et la production économique sont devenues prévalentes,soudant les individus dans des rapports de besoin, d'échange et de travail complexes et étroits.
L'Idéal ne peut pluss'incarner dans l'art, il s'est incarné dans l'État et la politique à la fin du xixe siècle et au cours du xxe siècle.
Onpeut toutefois remarquer qu'à notre époque présente, ces deux formations ne semblent plus animées par lesaspirations spirituelles les plus hautes des individus et de la collectivité.
Nous vivons dans l'ère du nihilisme queNietzsche avait diagnostiquée à la fin du xixe siècle.
Il faut trouver un compromis entre le désir d'expression personnel et la société.
Jean Dubuffet, artiste de l'art brutécrit : « Il n'y a pas plus d'art des fous que d'art des dyspeptiques ou des malades du genou ».
La fonction d'artétant partout la même, chez l'aliéné comme chez l'individu réputé normal, encore que chez ce dernier elle trouverarement à s'exercer hors de toute contrainte sociale et sans référence à quelque règle ou modèle culturel que cesoit, libre cours étant laissé à une impulsion, à une nécessité qui ne saurait se satisfaire que des inventions les pluspersonnelles, les moins prévisibles.
On comprend que l'art n'est pas éliminable de la société et de la vie desindividus.
3) On ne peut se passer de l'art pour des raisons métaphysique.
L'œuvre d'art, qui communique à un large public cette connaissance, vautdonc non pas en tant que création (qui ne serait qu'exaltation de la volonté),mais comme la possibilité d'une expérience métaphysique qui nous délivremomentanément de la « roue d'Ixion » de la causalité phénoménale .
Qu'il s'agisse d'un spectacle naturel, d'un monument, d'un tableau peint, d'unpoème, le plaisir pur, désintéressé, est à la fois affranchissement du sujetconnaissant et jouissance intuitive de la chose même. D'ailleurs, il existe un art capable d'atteindre directement la volonté elle-même, sans passer parl'objectivation de l'idée : « La musique nous donne ce qui précède touteforme, le noyau intime, le cœur des choses.
» Elle est le plus profond , le pluspuissant de tous les arts.
Nul mieux que Schopenhauer n'a justifié lasignification universelle du génie de Mozart et de Beethoven.
Bien au-delàd'une sentimentalité individuelle, c'est le monde même, comme volonté, quiest répété dans ses harmonies et ses dissonances.
En dehors de toutconcept, le langage immédiat de la musique est « un exercice métaphysiqueinconscient ».
De même La Naissance de la tragédie de Nietzsche se donne pour but une redéfinition fondamentale de l'art, ce dernier étant l'activitéproprement métaphysique de l'homme.
Rappelons que pour Nietzsche,l'existence du monde n'a de justification que comme phénomène esthétiqueCe livre ne reconnaît qu'un dieu purement artiste, dénué de scrupule et demoral, à qui bâtir comme détruire, faire le bien comme le mal, procure le mêmeplaisir et sentiment de toute-puissance.
Un dieu qui : « qui se débarrasse, en fabriquant des mondes, du tourment de sa plénitude, de son excès de plénitude .
» Il se délivre en somme de la souffrance des contraires accumulés en lui-même.
Le monde n'est qu'une libération à chaque instant obtenue dedieu en tant que vision éternellement changeante de celui qui supporte les plus grandes souffrances, les contrairesles plus opposés« et qui ne sait se libérer que dans l'apparence. »
SCHOPENHAUER : [...] L'objet que l'artiste s'efforce de représenter, l'objet dont la connaissance doit précéder et engendrer l'oeuvre, comme le germe précède et engendre la plante, cet objet est une Idée, au sens platonicien dumot, et n'est point autre chose ; ce n'est point la chose particulière, car ce n'est point l'objet de notre conceptionvulgaire ; ce n'est point non plus le concept, car ce n'est point l'objet de l'entendement, ni de la science.
Sansdoute l'Idée et le concept ont quelque chose de commun, en ce qu'ils sont tous deux des unités représentant unepluralité de choses réelles ; malgré tout, il y a entre eux une grande différence [...].Le concept est abstrait et discursif ; complètement indéterminé, quant à son contenu, rien n'est précis en lui queses limites ; l'entendement suffit pour le comprendre et pour le concevoir ; les mots, sans autre intermédiaire,suffisent à l'exprimer ; sa propre définition, enfin, l'épuise tout entier.
L'Idée, au contraire, que l'on peut à la rigueurdéfinir le représentant adéquat du concept, est absolument concrète ; elle a beau représenter une infinité dechoses particulières, elle n'en est pas moins déterminée sur toutes ses faces ; l'individu, en tant qu'individu, ne lapeut jamais connaître ; il faut, pour la concevoir, dépouiller toute volonté, toute individualité, et s'élever à l'état desujet connaissant pur ; autant vaut dire qu'elle est cachée à tous, si ce n'est au génie et à celui qui, grâce à uneexaltation de la faculté de connaissance pure [...], se trouve dans un état voisin du génie ; l'Idée n'est pointessentiellement communicable, elle ne l'est que relativement ; car, une fois conçue et exprimée dans l'oeuvre d'art,elle ne se révèle à chacun que proportionnellement à la valeur de son esprit ; voilà justement pourquoi les oeuvresles plus excellentes de tous les arts, les monuments les plus glorieux du génie sont destinés à demeureréternellement lettres closes pour la stupide majorité des mortels [...]..
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