Peut-on considérer les beaux-arts comme un langage ?
Publié le 23/03/2015
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PLAN
Introduction : la demande de sens, indice d'inculture. Le paradoxe
d'une communication non conceptuelle.
I — Les beaux-arts sont un langage
a) Le modèle hégélien : une esthétique du contenu
b) Le modèle de la représentation : académisme du signifié
c) De Cassirer à Panofsky, la notion de forme symbolique
II — Question de goût
a) La beauté, liée à une signification définie, « adhère «
b) La beauté pure et le primat du signifiant
c) Mais l'exemption du sens est-elle possible ?
III — L'analogie. Les voix du silence
a) La métaphore du langage : le fictionnement de l'art
b) L'idée esthétique irréductible à tout concept
c) Le paradigme du langage
Conclusion : « Au commencement était la fable « (Valéry)
«
52 L'ART
I - Les beaux-arts sont un langage
a) Une sculpture de Picasso peut ressembler à une statue africaine mais
c'est au prix d'une totale méprise.
L'histoire de l'art aussi bien que la
classification des beaux-arts ne sauraient donc être fondées sur des
considérations uniquement formelles : elles doivent être rattachées, pour
devenir intelligibles, à l'histoire des civilisations dont elles sont la
manifestation sensible.
Ces formes d'expression trouveront leur vérité dans
la langue explicite du concept qui est celle de l'esthétique.
b)
Parce que les beaux-arts ont été généralement pensés en référence au
modèle de la peinture-fenêtre (figurative ou représentative), cette
esthétique du contenu a été entièrement ordonnée à la transcendance du
signifié et a provoqué une occultation de la matérialité du signifiant.
c) Il est donc possible, dans ces conditions, de faire parler les images, de
dégager le
logos de l'icône.
C'est ce qu'a fait l'iconologie de Panofsky en
rapportant les motifs
à la mentalité de base d'une société et d'une époque.
Il
n'y a pas en effet d'œil sauvage, voir c'est toujours savoir et dans l'image
tout est déjà histoire et tradition.
Mais tous ces discours qui prolifèrent autour des œuvres pour leur faire
rendre sens transforment l'art en un chapitre de l'histoire des idées.
II -Question de goût
a) Le sujet d'une œuvre d'art offre peu d'intérêt pour l'homme de goût.
Il
faut « se rappeler qu'un tableau, -avant d'être un cheval de bataille, une
femme nue ou une quelconque anecdote -est essentiellement une surface
plane recouverte de couleurs en
un certain ordre assemblées» (M.
Denis).
b) La recherche du sens est ce qui nous sépare de la vie et nous tient en
esclavage.
Quand
Proust (La Recherche ...
, Pléiade, III, 873, 895) parle de
cette
« minute affranchie de l'ordre du temps » et de la « vraie vie » que la
littérature dévoile, il nous fait comprendre qu'il n'y a rien d'autre à
«chercher» que ce qui nous est déjà donné ici et maintenant et que l'art
seul manifeste : la vie sans promesse
ni sens qui est la vie éternelle.
c) Mais pourquoi un tableau ne pourrait-il être
à la fois un objet de
connaissance et de délectation, se donner à lire et à voir
?
III -L'analogie.
Les voix du silence
a) La forme n'est pas indifférente au contenu, le signifiant au signifié,
on peut donc, en un sens, parler de langage
à propos de l'œuvre d'art et.
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