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Peut-on considérer l'art comme un langage ?

Publié le 27/04/2012

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langage

C’est dans sa proximité à l’art que le langage peut retrouver sa dimension réelle. L’art n’est pas une sous-catégorie du langage, il est le langage authentique et c’est bien plutôt le langage qui doit se hisser à l’art pour avoir un sens.

L’art ne peut pas être considéré comme un langage au risque de laisser place à des moyens verbeux beaucoup plus performant. Il n’y aurait plus de poésie, si elle consistait à une transmission de message ; plus de photographie d’art, si elle tenait lieu de mémoire ou de reportage, etc. Pour reprendre l’expression de Walter Benjamin, “à l’époque de la reproductibilité technique”, l’art est l’affirmation de se propre dimension esthétique sans renvoie à un sens déterminé. Il n’y a pas de contenu cognitif, ni d’émotion particulière, pas plus de fonction en dehors de l’expression de l’œuvre. Si l’œuvre d’art est indissociable du langage c’est parce qu’elle donne sens au langage ordinaire, elle donne sens au discours qui l’explicite.

Le langage désigne ou dénote des états du monde, dans un rapport à la vérité (dire ce qui est) ; il est ce sans quoi il  n’y a aurait pas de manifestation de la pensée... 

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« Il y a une communication qui s’instaure entre un émetteur, un récepteur, le code et le message circule par l’intermédiaire d’un matériau.

Ce sens doit être compris par le récepteur.

Le langage humain dispose d’un dictionnaire ou chaque mot à un sens plus ou moins large mais fixé par l’usage.

Lorsque nous abordons une œuvre, c’est son ouverture à une mulplicité de sens qui nous frappe.

L’ œuvre donne à interpréter et le dernier mot n’est jamais dis.

Le sans du langage ordinaire est rapidement identifié si le locuteur s’exprime clairement et honnêtement.

Par contre, le sens d’une œuvre donne lieu à des interprétations infinies.

Il y a donc bien un sens facilement élucidé d’un coté et un sens inépuisable de l’autre. Une œuvre na donc pas de valeur de vérité, elle est bien un signe dans la mesure où lui est reconnue une signification (même si cette dernière reste obscure) mais le signe n’a rien d’arbitraire, il y a bien une certaine lisibilité de l’ œuvre mais elle reste polysémique. Faut-il en tirer la conclusion que si l’art est un langage, il est un langage inférieur, confus? Ou bien ne devons-nous pas explorer une autre hypothèse: comprendre que ce qui fait son l’identité d’une œuvre d’art c’est justement ce qui la distingue du langage. L’art est peut-être une forme de langage inférieure mais ce n’est pas le fait d’être une sorte de langage qui le constitue comme art. L’art ne se réduit pas à une activité cognitive de compréhension de son sens.

Son énoncé n’est d’ailleurs jamais transparent car il touche avant tout notre sensibilité, notre subjectivité et renvoie à des expériences, à du vécu..

Au contraire, l’ œuvre signifie par sa matérialité même.

Le matériau de l’ œuvre n’est pas transparent.

C’est le matériau même qui fait sens Les couleurs, les sons,, les formes, les notes ne renvoient à rien d’autre qu’à eux-mêmes.

L’artiste fait être une œuvre qui se suffit à elle-même.

On peut citer l’exemple dans la littérature du XX° siècle, de l’absurde où le langage ne signifie rien.

on peut avoir ainsi des textes dénués de sens au sens linguistique du terme amis qui pourtant font sens: le monologue de Lucky dans En Attendant Godot de Beckett en est un exemple: le langage dérape jusqu’à ne plus rien signifier.

Mais le monologue est signifiant dans l’ œuvre.

On peut aussi évoquer les multiples tableaux C’est le non-sens, l’absence de sens qui fait œuvre.

On peut citer aussi les tableaux non figuratifs de Kandinsky intitulés “sans titre” qui ne “disent rien”, pas même un nom. L’œuvre est une présence immédiate, elle n’est pas proposée à un discours susceptible de la déchiffrer.

le langage suppose à l’inverse un décodage, la médiation d’une réflexion pour savoir ce qui nous est dit ou montré ou signifié.

L’ œuvre ne dénote pas un sentiment comme un mot ou un signe.

Elle est avant tout sensation, rencontre “entre sentant et sensible” dira Merleau-Ponty.

Une œuvre d’art a une dimension esthétique. L’œuvre se donne aux sens, elle se donne dans une présence immédiate.

Le langage suppose un décodage, une discursivité, une articulation bien mise en évidence par Aristote.

Il n’est jamais immédiat.

C’est dans sa présence immédiate que l’ œuvre nous affecte. L’art n’instaure pas une communication par concept mais par la sensibilité.

Ce n’est pas un accord sur le sens à donner à l’ œuvre qui fait l’unanimité de la reconnaissance des œuvres mais la capacité des jugements de goût à partager, sans connaissance, un plaisir sensible.

Pourtant, le beau n’est pas l’agréable, le beau n’est pas subjectif.

On vise bien à travers nos jugement quelque chose de proprement humain, un accord universel dans le rapport esthétique à l’objet.

Ce n’est pas le sens de l’ œuvre qui crée l’accord, mais le plaisir désintéresse qu’elle nous procure.

L’ œuvre est le moyen d’instaurer une relation esthétique et d’établir une communication avec l’humanité. Le langage ordinaire porte sur un aspect du monde au-quel il correspond.

Il décrit des phénomènes.

L’ œuvre dit autre chose que le langage: Bergson dans La Perception du. »

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