Peut-on concilier les exigences de la liberté avec celles de l'égalité?
Publié le 26/02/2005
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ÉGALITÉ (lat. de aequare, aplanir, rendre égal à)
Math. Caractère des grandeurs ou quantités substituables l'une à l'autre. Dr. L'égalité de droit ou juridique est le principe selon lequel tous les individu quelles que soient leurs particularités empiriques (naturelles ou culturelles) sont égaux devant la loi. Ainsi, l'identité des droits se fonde sur une identité ontologique entre les hommes (tous les hommes ont la faculté de penser) qui transcende les différences naturelles (sexe, force...) et culturelles (religion, langue...). L'égalité de droit ne se fonde pas sur une égalité de fait : être égal en droit n'est pas être identique en fait. Ce principe suppose une conception universaliste du droit. Tous les hommes en tant qu'hommes se valent : ils ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. personne. Pol. L'égalité politique est le principe selon lequel « tous les citoyens sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics selon leur capacité » (Déclaration des droits de l'homme, 1789). Les seules différences reconnues ne sont pas celles dont on hérite mais celles qu'on mérite. Soc. L'égalité sociale est le principe selon lequel les avantages sociaux sont répartis en proportion des mérites. Il s'agit de légitimer les différences, non de les nier. équité.
LIBERTÉ (lat. libertas, condition de l'homme libre)
Gén. La liberté au sens primitif s'oppose à l'esclavage et se définit alors négativement comme absence de contrainte extérieure. On appelle ordinairement liberté physique le fait d'agir sans entrave ou de suivre spontanément les lois correspondant à sa nature propre comme le fait une plante qui se développe sans tuteur. Appliquée à l'homme, cette expression semble inadéquate sauf à désigner strictement la possibilité matérielle de faire. Car, pour qu'un homme soit libre, il faut non seulement qu'il puisse matériellement, mais encore qu'il veuille : l'homme peut toujours s'interdire à lui-même de faire ce qu'il peut faire. Mor. État d'un être qui se décide après réflexion, en connaissance de cause, qu'il fasse le bien ou le mal. La liberté, au sens moral, caractérise l'homme en tant qu'être responsable. Ainsi, Kant distingue la volonté libre, qui suppose que celui qui agit sait ce qu'il veut et agit conformément à des raisons qu'il approuve, et l'arbitraire, qui ne suppose pas l'existence de la raison. La liberté morale est donc autonomie, obéissance à la loi de la raison (pouvoir de se déterminer par soi-même) et non soumission aux penchants de la sensibilité». Cependant, la liberté semble ici se confondre avec la Raison. Descartes, au contraire, considérait que la liberté se manifeste déjà dans tout acte de choisir, distinguant ainsi la liberté éclairée (qui sait ce qu'elle veut) de la liberté d'indifférence (définie comme l'indétermination de la volonté relativement à ses objets). On peut toujours choisir entre deux solutions alors même qu'on est indifférent. Pour Descartes, la liberté n'est donc pas toujours responsabilité, mais d'abord libre arbitre qui, en son plus bas degré, se définit comme simple puissance d'agir sans aucune raison ou sans autre cause que l'existence même de cette puissance de choisir arbitrairement.
PEUT-ON: Ce genre de sujet interroge sur la capacité, la faculté, la possibilité de faire ou de ne pas faire quelque chose, d'être ou de ne pas être. Il faudra distinguer la possibilité technique et la possibilité morale.
Tout le monde peut-il être libre en même temps, ou bien la liberté exige-t-elle une inégalité ? Les hommes doivent-ils choisir entre les deux ? Autrement dit, est-on soit libre, soit égaux. En effet, il semble difficile d’être les deux en même temps, car les exigences de chacune s’opposent frontalement. La liberté échappe à toute contrainte, elle engendre donc un déséquilibre entre les hommes, car pour faire tout ce que l’on veut sans obstacle, il ne faut pas se soucier d’autrui. Aucune sorte de soumission n’est possible : il n’y a donc pas égalité. L’égalité, quant à elle, exige que tout le monde soit contraint de la même manière. Autrui étant mon égal, je m’en soucis comme de moi-même. Tout le monde est soumis de la même manière aux lois, il ne semble donc pas y avoir de liberté possible. Cependant, ces deux notions sont nécessaires à l’homme civil. Quelles concessions faire, pour que ces deux-là soient compatibles ? Par ailleurs, une concession est-elle possible sans pour autant les dénaturer ? Et sont-elles vraiment essentiellement antinomiques ?
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