Peut-on concevoir une société sans historiens ?
Publié le 23/03/2015
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«
Dissertations 55
stationnaires, sociétés chaudes/froides).
Quelle est d'une part, la nécessité de
l'écriture que dit l'étymologie de historiographie et la représentation de Clio, la
muse de l'histoire, tenant un rouleau de papyrus ?
S'il est difficile de penser ce
qui reste
de l'histoire indépendamment de la connaissance que nous en avons,
l'écriture permet de prendre une certaine distance par rapport à l'immédiateté du
vécu, et ainsi sa critique.
Pourtant, on admet souvent seulement de façon relative
que le
« père de l'histoire », Hérodote, est un historien, car il n'y aurait de
véritable historiographie
que« scientifique».
Il faudra donc, d'autre part, éclairer
le propre de ce savoir.
b) Mais, et d'un autre côté, loin de devoir imaginer
d'« autres» sociétés pour
se représenter la possibilité
de sociétés sans historiens, le sens même de l'histoire
telle que la pensent par exemple Marx et Lénine, et qui se résume à la lutte des
classes, n'est-il pas dans l'avènement d'une société post-historique,
société sans
classes
? Tant que dure la lutte des classes l'histoire des historiens est seulement
celle de la classe dominante, c'est-à-dire une
histoire idéologique, et, une fois
cette histoire accomplie, on ne voit pas quel serait l'intérêt ou le rôle de
l'historien.
Est-ce à dire qu'une société sans historiens nous oblige à examiner
des sociétés pratiquement disparues ou difficilement imaginables ?
c) Les sociétés totalitaires modernes ne sont-elles pas des sociétés sans
historiens?
On repensera à 1984 de G.
Orwell et à Histoires et totalitarisme de
Havel.
Or si, comme Je suggèrent Heidegger, Havel ou Kundera, le totalitarisme
est une expression de la modernité au même titre que les sociétés libérales -ce
qui veut dire que leur essence serait commune sans que soit pour autant niée leur
différence -peut-on observer comme une disparition de l'histoire dans les
sociétés libérales ? (Cf.
Nora et/ou Baudrillard) :
« Pour exorciser Je nouveau, il
y a deux moyens : soit le conjurer par un système d'information sans
informations, soit l'intégrer au système de l'information»
(L 'Événement
monstre),
ce qui signifie que la sous-information et la sur-information propres à
ce que l'on appelait les blocs de l'Est et
de l'Ouest conduisent tous deux à la
dissolution de l'histoire.
Mais même
l'« information» en général ne peut être
confondue avec
Je savoir propre à l'historien.
Elle relève d'un pur constat factuel
qui reste à penser et dont l'intérêt reste à déterminer par rapport à la masse infinie
d'autres constats possibles.
Or lorsqu'elle est communiquée par les media, elle a
précisément déjà été sélectionnée dans le flux constant d'informations qui leur
parvient, jugée plus digne d'être communiquée.
Cela signifie que son
« objectivité» est un Jeurre si ce terme est supposé désigner ce qui est neutre vis
à-vis de toute interprétation ; et en dehors de cette sélection, par ailleurs
nécessaire, le simple rapprochement -délibéré ou non -de certaines
informations, leur montage, est en soi susceptible d'induire des interprétations.
Quelle est la nécessité sociale des historiens ?.
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