Peut-on concevoir une liberté sans loi ?
Publié le 07/03/2004
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Cette partie concerne le travail préalable à l'élaboration de la dissertation. On peut distinguer et définir deux types de lois: lois humaines (le droit, etc.) et lois de la nature. Le sujet ne pose pas exactement le même type de problème selon qu'on pense aux lois sociales ou aux lois de la nature. La liberté face à la nature suppose une capacité à surmonter les obstacles qu'elle oppose à nos volontés ; la liberté sociale passe par des conventions entre les hommes. Il s'agit donc de déterminer la nature des oppositions possibles entre loi et liberté. La loi de la pesanteur m'oblige à un certain nombre de précautions si je veux rester en vie : illustration du fait que la loi naturelle fait obstacle à la liberté. De même, le respect des lois m'empêche souvent de faire tout ce que je pourrais désirer: cela suffit à beaucoup pour penser que la liberté civile est illusoire. Il faut distinguer les lois justes, qui favorisent une liberté commune, des lois abusives, oppressives, qui contraignent ceux à qui elles sont imposées sans viser un intérêt commun. La nature est l'objet de sciences permettant de mettre au point des techniques pour la maîtriser : la connaissance des lois de la chute des corps, de la résistance des matériaux, etc., permet de concevoir le moteur à réaction et de construire des engins capables de voyager dans les airs.
Il est avéré que parfois la loi conduit à l'absence de liberté. Il s'agit des dictatures qui utilisent la loi pour contraindre et donc priver le peuple de liberté. En effet, sous le régime d'Hitler, les lois racistes de Nuremberg par exemple, ont totalement aliéné le peuple juif. Ainsi, dans ce cas, la loi rime avec absence de liberté.
Pourtant peut- on concevoir une liberté sans loi ?
N'existe- t-il pas une loi au-dessus de cette liberté ?
D'autre part existe-t-il un système qui pourrait offrir une liberté sans loi ?
Enfin, pourquoi les systèmes qui sont symboles de liberté sont des systèmes, appelés démocraties, qui s'appuient sur un très grand nombre de lois ?
On ne peut pas dire qu'il existe une liberté sans loi car il y a toujours la loi de la nature. En effet, l'homme ne peut pas échapper à sa condition de mortel qu'il soit seul sur une île déserte sans aucune contrainte ou qu'il soit citoyen d'une société régie par un système législatif. La mort est inévitable et constitue la fatalité de la vie et une limite à la liberté de chacun.
- I) La loi entrave nos possibilités d'action et donc notre liberté.
- II) La loi assure à chacun l'exercice de la liberté.
- III) La loi permet à la liberté de se transcender.
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1.
La loi entrave nos possibilités d'action et donc notre liberté
La liberté vient du latin liber qui dans son sens usuel signifie absence de contrainte.
Dans ce contexte, la liberté sedéfinit comme indépendance et comme la possibilité de suivre son bon plaisir sans être gêné ou entravé par autrui.La liberté serait alors une lutte contre tout ce qui la restreint : l'Etat, les règles sociales.
Dans ce sens la loicontraint la liberté naturelle de l'homme et la fantaisie de son désir.
La théorie la plus classique qui définit la liberté comme absence de contraintes et libre jeu des passions est celle deCalliclès, sophiste du ive siècle av.
J.C., adversaire acharné de Socrate.
Définissant l'impossibilité du bonheur dansl'état de servitude et d'esclavage à l'égard d'un autre ou des autres, il préconise la culture des passions et desdésirs que l'on doit multiplier et accroître en nombre et en intensité pour les satisfaire lorsqu'ils atteignent leur plushaut degré.
Si la répression et la maîtrise de ses instincts, volontés, désirs, pulsions de vie engendrent tristesse etdouleur, l'épanouissement et le plein éclat des forces de vie, ainsi que de notre puissance, nous réalisent dans leplaisir et la volupté.
Cette culture de la force vitale est un art véritable, réservé à peu de gens.
L'opprobre généralauquel un tel mode de vie donne lieu l'atteste largement.
Les disciples d'Epicure n'ont-ils pas été par la suite traitésde pourceaux ? Notre lâcheté et notre faiblesse nous font préférer la tempérance, la mesure et la justice.
Pourquelques caractères d'exception qui en ont le courage et la force, la liberté consiste à vivre dans le luxe,l'incontinence et les passions démesurées.
De même, dans le domaine des lois de la nature, l'homme ne peut pas faire ce qu'il veut, puisqu'il est soumis à deslois.
Ainsi, même si un homme voulait voler, cela lui serait impossible (en dehors de réalisations mécaniques) puisqu'ilest soumis à la loi de la pesanteur et que les lois de la nature qui préside à la création et au fonctionnement de sonorganisme ne lui permet à travers ses organes de le faire.
La loi trace donc une limite à mon action : qu'elle soit juridique( je n'ai pas le droit de rouler à gauche de la route sij'en ai envie), la loi morale (je n'ai pas le droit de mentir puisque cela porte préjudice à autrui) et les loisscientifiques (je ne peux pas m'envoler).
La loi est donc un obstacle à ma liberté, elle m'empêche de faire ce que jeveux, même si cela ne peut être que momentané.
2.
La loi assure à chacun l'exercice de la liberté
Comme Rousseau l'affirme, "on fait souvent ce qui déplaît à l'autre." En effet,si les relations inter-humaines ne posaient pas de problème, les lois neseraient pas nécessaire.
Selon l'auteur, la loi est générale autant dans sonobjet( parce qu'elle ne statue pas sur des individus mais sur des règlesgénérales de vie sociale) que dans sa source( elle n'émane pas d'une minoritémais de la volonté générale).
Donc si la loi est l'oeuvre de tous, de la volontégénérale, elle a pour fonction de me garantir que les actes d'autruin'entraveront pas mon bien-être et que personne ne pourra m'obliger à fairece que je ne veux pas.
Comme le dit, la déclaration des droits de l'homme : laliberté de chacun s'arrête là où celle d'autrui commence.
La loi juridique, dansce cas là, est condition de la liberté en société.
Ainsi, Hobbes affirme que lafin de l'état est en réalité la liberté, de libérer les hommes de l'état de nature,qui est un état de crainte( puisque chacun s'il est plus fort que moi peut menuire).
Pour Kant, la loi est la condition même de la liberté.
En effet, la loi moraleexige mais peut-être transgressée.
Dès lors, la vraie liberté est celle dedécider de se placer sous l'obédience de la raison pure.
Si une action humaine est blâmable, répréhensible, si nous sommes en mesurede condamner certains comportements ou conduites, c'est que l'homme estlibre.
Si la liberté, au contraire, n'est qu'une illusion, la morale, à savoir la distinction du bien et du mal, devient impossible.
On peut considérer chaque individu de deux points de vue.
Dupoint de vue du caractère empirique, c'est-à-dire de nos déterminations, mobiles et penchants sensibles, chacunede nos actions peut être imputée, quant à sa cause, à un événement antérieur qui, enchaîné à d'autres, nous aconduit à agir de telle sorte plutôt qu'autrement.
De ce point de vue empirique et sensible, nous ne sommes paslibres, comme un bref examen de raison peut nous le montrer après coup.
Mais ce n'est pas pour autant que noussommes irresponsables : nous portons le poids de nos propres actions, comme chaque auteur porte son oeuvre.
Dupoint de vue moral, c'est-à-dire du caractère intelligible de l'auteur, chaque action est regardée commeinconditionnée par rapport à l'état antérieur.
Par chacune de nos actions, nous commençons absolument, c'est-à-dire sans antécédents, une série nouvelle de conséquences, dont nous sommes les libres instigateurs.
Les lois scientifiques semblent échapper à nos propos et pourtant, c'est parce que l'homme a connaissance des loisde la nature, qu'il peut s'en servir, s'appuyer dessus pour prévoir ses actions et agir et c'est en ce sens, queDescartes affirme que la connaissance par la raison peut nous rendre "comme maître et possesseur de la nature."
3.
La loi comme obstacle permet à la liberté de dépasser les lois et de ne pas en dépendre.
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