Peut-on concevoir les droits de l'homme indépendamment des droits du citoyen?
Publié le 01/10/2012
Extrait du document
«
dernier peut avoir à son égard des exigences qui paraissent incompatibles avec un
respect universel des droits de l'homme:
• ne pas oublier que les droits du citoyen ont pour contrepartie ses devoirs, • ceux-ci (militaires par exemple) peuvent contredire les droits de l'homme.
De façon plus générale, Marx a montré dans sa critique des Constitutions
françaises de
1791 et 1793 (dans La question juive, 1843), que la séparation
originelle entre
droits de l'homme et droits du citoyen masquait simplement la
restriction de
l'homme à sa définition bourgeoise par l'influence des droits du
citoyen: Les «droits de l'homme», distincts des «droits du citoyen», ne sont rien
d'autre que les droits
du membre de la société bourgeoise, c'est-à-dire de l'homme
égoïste,
de l'homme séparé de l'homme et de la communauté.
-Dans cette optique, il faut donc comprendre:
• que les droits du citoyen sont définis par un État: si ce dernier peut être
qualifié de
bourgeois, les droits le sont aussi,
• que cet aspect idéologique se répercute sur la définition même de l'homme dont il est question dans les droits de l'homme: au lieu d'être le représentant
de l'humanité
en général, il n'est que celui de la société bourgeoise.
Du point de vue marxiste, les droits de l'homme- mais cette fois d'un homme
authentique, complètement
réalisé- ne pourront être affirmés et pris au sérieux
qu'après la disparition de tout État et des droits du citoyen qui en sont
l'émanation.
Il s'agirait bien entendu dans ce cas d'un homme communiste, c'est
à-dire
par définition sans citoyenneté.
III.
L'humanité est plus vaste que la citoyenneté
-Même si l'on ne suit pas Marx jusqu'au bout de ses analyses, elles ont au moins
l'avantage de nous rappeler que l'humanité 1
- si l'on prend le concept au sérieux
-est plus large que la seule citoyenneté: nombreux sont encore les hommes qui
ne sont pas citoyens au sens habituel, soit qu'ils vivent dans des États de type
totalitaire où la citoyenneté n'est
qu'un terme vidé de toute signification, soit
qu'ils vivent dans des sociétés de type traditionnel où l'État et la citoyenneté sont
aussi inconnus l'un que l'autre.
Deux remarques sont alors possibles:
-
On note que les droits du citoyen, dépendants d'un État particulier, sont
nécessairement plus étroits que les droits de l'homme.
On doit donc affirmer que
ces derniers, non seulement peuvent être conçus indépendamment de ceux du
citoyen, mais doivent même l'être
si l'on entend les considérer dans leur extension
maximale.
-
On affirme que, historiquement, la citoyenneté, c'est-à-dire Je passage par la
forme juridique
d'un État, constitue un moment nécessaire dans la réalisation de
l'humanité (on généralise ainsi
Je point de vue marxiste, pour lequel le passage par
la démocratie bourgeoise est une étape nécessaire de l'histoire économique et
politique).
Dès lors
on doit admettre qu'elle risque en effet de ne produire qu'une
conception idéologique des droits de l'homme, mais que les contradictions
propres à cette dernières permettent son dépassement:
• soit intellectuel et encore théorique lorsqu'on en vient à concevoir que les
1.
Cf.
n• 37, partie Il..
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