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Peut-on concevoir des limites à l'expérimentation sur l'homme ?

Publié le 20/09/2011

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Tout d’abord avant de définir l’objet de l’expérimentation humaine il serait bon de déterminer l’arrivée de l’expérimentation humaine dans l’histoire de l’humanité afin de mieux concevoir le problème qu’elle pose.  L’expérimentation est un concept scientifique qui n’existe que depuis quelques siècles, en effet auparavant seules les sciences émanant de la pensée pure étaient critères de véracité. Au lieu d’observer & de faire des expériences les scientifiques développaient des idées à priori sur les phénomènes de la nature & les mécanismes du corps, elles étaient indépendantes de l’expérience. Il suffisait qu’une idée émane d’une autorité telle que la religion ou la philosophie pour qu’elle soit considérée comme vraie, c’est ce que l’on nomme l’argument d’autorité.

« C'est seulement au XVI ème siècle que les scientifiques envisagèrent d'expérimenter sur des corps humains.Cependant pour des raisons religieuses cela leur était interdit.

Les premiers chirurgiens étaient donc obligés detravailler clandestinement afin de faire progresser leurs recherches.Par exemple afin de trouver des corps pour pouvoir mettre en place leurs expérimentations, les scientifiques durentvoler des cadavres dans des morgues afin d'aboutir à leurs découvertes.On comprend que la religion étant considérée comme argument d'autorité les découvertes faites par les anatomistesqui réfutaient les idées fausses qui avaient circulé en ce domaine depuis des siècles ont causé bon nombre depolémiques.

On voit d'ailleurs que de nombreuses peintures reproduisant ces expérimentations ont été peintes àcette époque.

Par exemple Rembrandt a produit une série complète sur ces expérimentation est notamment lacélèbre toile La leçon d'anatomie du docteur Nicolaes Tulp qui représente un groupe de sept chirurgiens et dudocteur Nicolaes Tulp en 1632.Cependant ce n'est qu'au XVII que la notion de méthode expérimentale fut réellement justifiée.

C'est le philosopheanglais Francis Bacon qui mit en place cette logique d'expérimentation.

Selon lui la raison uniquement armée de lalogique ne peut découvrir des vérités que déductivement alors que la pensée qui sait allier l'expérience à l'idée pureest capable d'induction c'est-à-dire rationalisent les lois de la nature par les biais des expériences.Par exemple si une feuille tombe d'un arbre, une balle lancée en l'air chute & si je lâche un verre qui tombeégalement j'en conclus que tout les corps tombent & je peux en venir à la loi sur la gravité universelle grâce à lacombinaison de l'idée pure & de l'expérience.Mais pour ce qui est l'avancé de la découverte sur l'humain, les limites ne pourraient-elles pas se poser d'ellesmêmes ? En effet les avancés scientifiques avançant assez lentement comme avec par exemple les débuts del'expérimentation humaine seulement au XVI ème siècle, on peut se demander si nos moyens techniques ne sont paseux-mêmes des limites à l'expérimentation humaine.

Nous n'avons pas la possibilité d'entreprendre nos recherches àun point plus profond.

La nature nous impose ses propres limites que pour l'instant nous ne parvenons pas encore àdépasser.Par exemple nous ne sommes pas capables de soigner & d'éradiquer de graves maladies telles que le cancer ou leSIDA.

Nos moyens techniques ne nous le permettent pas & nous n'avons pas trouvé la solution à ces problèmes.Les limites peuvent donc s'imposer d'elle-même par le biais de la nature ou elles peuvent être d'ordre scientifiqueavec le manque de techniques de pointes au niveau de la recherche scientifique.Revenons alors au cas de l'expérimentation humaine, on comprend bien que cette méthode scientifique pose desenjeux qui touchent la société en elle-même puisqu'elle concerne l'homme.

L'homme est différent des autres êtresvivants, il est doté de jugement & de raison contrairement par exemple aux animaux qui eux ne possèdent que desinstincts.

Son intellect lui permet de créer des technologies qui le différencient encore plus des animaux par le biaisde la fabrication & l'invention d'outils, l'homme apprivoise la nature & la transforme à son avantage.Descartes soutient le concept d'animal machine & réserve à l'homme toute forme de pensée.

Selon lui le corpsanimal est une pure machine dénuée de sensibilité & d'activité psychique, il est dénué d'âme.

Dès lors lesmouvements sont assimilables à ceux d'une machine un peu plus compliquées que celles inventées par l'hommepuisqu'elle est créée par dieu.

L'animal n'est qu'un automate naturel pour lui : « on peut seulement dire que, biendes bêtes ne fassent aucune action qui nous assure qu'elles pensent » (lettre au marquis de Newcastle).Ainsi donc l'homme serait l'unique être vivant à avoir des sentiments d'où le problème que soulève l'expérimentation,en dépit des limites que la nature nous soumet il demeure les limites morales.

Qu'en est-il de l'éthique ?L'éthique est une discipline philosophique ayant pour objet les jugements d'appréciation lorsqu'ils s'appliquent à ladistinction de bien & du mal.

Dans le ca s de l'expérimentation humaine c'est se demander si on a la possibilité defaire des expériences sur l'homme pourquoi ne pas le faire ? Qui va juger de ces limites ?Différentes acteurs peuvent alors agir pour poser des limites.

Tout d'abord le scientifique lui-même peut imposer deslimites.

Par exemple il peut déclarer vouloir cesser ses avancées scientifiques.

Cependant d'autres scientifiquespeuvent choisir de continuer ses recherches afin d'aboutir à quelques chose de plus concret.Au niveau politique nous pouvons avoir des lois qui se mettent en place afin de limiter l'utilisation des techniquesscientifiques dans le but de conserver la morale vis-à-vis de l'humanité.

Par en France les mères porteuses sontinterdites c'est-à-dire qu'une femme ne peut pas être payée pour porter l'enfant d'un couple qui par exemplen'aurait pas la possibilité d'avoir d'enfants.

Cependant un problème demeure car cette politique n'est pas instauréedans le monde entier & par exemple les mères porteuses sont autorisées en Allemagne.On voit donc que la bioéthique pose un bon nombre de problème au sein de la société car les avis divergentfortement.François Dagognet salue les prouesses de la biotechnologie, l'efficacité de l'agriculture productiviste ou les miraclesréalisés par les diverses techniques de procréation médicalement assistée.

Pour appuyer sa thèse avec Pasteur quilui avait demandé des condamnées à mort afin d'aboutir ses recherches.

Il soutient que l'intervention sur le vivantne l'effraie pas : « Ce n'est pas la vie qu'il faut respecter en tant que telle, mais sa logique sourde, sa recherche dela maximalité et de l'ampleur ; elle y échoue parfois, on la redresse donc, on l'agrandit, aussi devra-t-on dépasser lebiologique et le "manipuler" » (La Maîtrise du vivant).Par exemple il est pour l'insémination post mortem un homme est atteint d'un cancer, il subit des radiations et il apris la précaution auparavant d'aller porter du sperme au Cécos (Centre d'étude et de conservation du sperme), unorganisme paramédical habilité à la cryoconservation du sperme.

Cet homme meurt.

La loi de 1994 sur la bioéthiqueinterdit à sa femme de recourir à une insémination qui donnera lieu à une naissance car il n'y a plus une famille.

Ilfaut pour que l'insémination soit possible l'assentiment des deux époux vivants.

Tout repose donc sur uneconception biologique.

Mais la famille n'est pas qu'une donnée biologique.

Pour lui, le mort n'est pas absent et cesont ses volontés qui comptent.

Il a voulu déposer son sperme au Cécos, il a voulu cette naissance et sa femmeaussi.

Il semble donc conforme à son éthique que la femme puisse avoir accès à l'insémination artificielle.L'expérimentation humaine ne devrait pas avoir de limites tant qu'elle conserve la richesse du vivant.

Ainsi lesdécouvertes technologiques telles que l'eugénisme ou le clonage reproductif apparaissent comme contraire à. »

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