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Peut-on comparer une oeuvre d'art à un organisme vivant (Finalité) ?

Publié le 10/12/2005

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(cf. ex de l'arbre : il transforme sa nourriture pour grandir ; il est cause de ces transformations puisqu'il en est l'origine, et effet de ces transformations puisque c'est par elles qu'il se nourrit et donc qu'il existe.)             ● Dire de l'organisme qu'il est une oeuvre d'art, c'est oublier qu'il est un être organisé, qu'il "fonctionne". Comme le dit Kant, tout est fin et réciproquement moyen, il est en perpétuel accomplissement, construction, il est organisé et s'organise sans cesse lui-même. à Le vivant possède une "force formatrice" que ne possède pas l'oeuvre d'art qui une fois achevée, se fige dans l'intemporalité.             ● En refusant d'assimiler le vivant à une oeuvre d'art ou à un automate, Kant le considère en tant que tel et recherche ainsi les caractéristiques qui lui sont propres. Nous sommes ainsi débarrassés de l'anthropomorphisme (le finalisme de Kant est un "principe régulateur", une analogie heuristique) qui impliquait une lecture biaisée du fonctionnement de l'organisme. III/ Le temps :                 Il serait possible de dire que, tout comme l'organisme, l'oeuvre d'art peut être composée de parties qui ne valent qu'ensemble, qu'elles sont interdépendantes, et qu'elle se donnent mutuellement signification. Mais ces oublier que les parties de l'organisme possèdent une force formatrice. L'identification entre l'oeuvre et l'organisme ne peut donc jamais aller plus loin que l'analogie, puisque le vivant possède le mouvement autonome, la vie, et qu'il est donc surtout soumis au temps.

● Bien définir les termes du sujet :

- « Organisme vivant « : Préciser de l'organisme qu'il est vivant implique que l'on ne s'intéressera pas à l'organisme comme ensemble administratif. Il s'agit de la somme d'organes constituant un être vivant qui possède des propriétés particulières, comme l'autonomie, l'autoformation, l'autoréparation, la reproduction, et l'interaction avec le milieu extérieur. Parler d'organisme nous conduit à étudier le vivant uniquement sous son aspect biologique, et en aucun cas comme pouvant être habité par une âme ou une conscience.

- « oeuvre d'art « : Nous prendrons ici le terme en son sens esthétique le plus général. C'est une création singulière produite intentionnellement par un artiste, en vue de produire le beau ou tout autre résultat ou perfection esthétique. Elle se caractérise par son intemporalité, sa perfection, et semble être le fruit d'un certain talent ou génie.

- « Considéré comme « : c'est assimiler, identifier, regarder l'organisme de la même manière que l'on regarderait une oeuvre d'art. C'est déposer les caractéristiques de l'un sur l'autre, comprendre l'un par l'autre.

● Construction de la problématique.            

            Le sujet demande que l'on y réponde par oui ou non, il porte sur la possibilité et la légitimité de l'assimilation de l'organisme à l'oeuvre d'art. Au vu des définitions, tout semble opposer les deux termes. Alors que l'un n'existe que dans le temps et possède des capacités qui font de lui un être sans cesse en accomplissement, l'autre est voué à l'intemporel, il est inerte, et déjà accompli. Si nous sommes tentés de les rapprocher, c'est parce que tous deux se caractérisent par la perfection de leur réalisation, et un certain mystère quant à leur réalisation.

 

« automates infiniment plus perfectionnés.

● Considérer les choses de cette manière implique que, tout commeles automates fabriqués par les hommes, les automates vivants que nouscroisons sont créés par un artiste ou créateur, et que de la même manièreque nous avons un projet ou une intention en les créant, ce créateur auraitlui aussi des intentions.

Dans Lettre à *** de mars 1638, Descartes expliquedonc que tous les organismes vivants sont des automates créés par la bontéde Dieu, que celui-ci étant parfait, ses créations sont accomplies etparfaites, mais que ses intentions nous sont inconnues. Le corps humain, comme le corps de l'animal, est une machine perfectionnéecréée par Dieu.

Bien qu'infiniment plus complexe que nos machines, sonfonctionnement se laisse expliquer de la même manière.

Les corps sontcomposés de nerfs et de muscles, comparables à des petits tuyaux, danslesquels circule une matière subtile : les esprits animaux.

Lorsque noustouchons un objet par exemple, nous en prenons une conscience tactile parl'effet de ces esprits animaux qui remontent jusqu'au cerveau par l'entremisedes nerfs, et viennent heurter la "glande pinéale", siège de l'âme.

Il en estainsi de tout le système sensorimoteur.

Si je veux me mouvoir, un grandnombre d'esprits animaux seront canalisés vers les muscles qui serontsollicités pour accomplir ce mouvement.

La lumière, les odeurs, les sons, lesgoûts, la chaleur se propagent jusqu'à notre esprit par l'intermédiaire de nos nerfs qui canalisent ces particules.

La faim, la soif, le sommeil, la veille, le rêve se produisent de la même manière :un déplacement d'esprits animaux à l'intérieur des canalisations de la machinerie complexe de notre corps.

Il existecependant une différence de mille entre un corps humain et un corps animal.

Aucun animal n'use jamais de signes,ou d'un quelconque langage pour exprimer une pensée.

On peut concevoir un automate qui réponde par la parole àcertains messages simples : crier si on le touche, ou prononcer quelques phrases simples, mais aucun automate nesera jamais en mesure d'agencer une parole qui réponde au sens de ce qu'on lui dit.

Enfin, si un corps animal ou unautomate peut accomplir un nombre limité de tâches, parfois même mieux que nous, il ne peut aller au-delà.

Ce quimontre qu'ils agissent par la disposition de leurs organes, et non par connaissance.

Ils sont dépourvus de pensée oud'esprit.

Il n'y a que l'homme à disposer de cet instrument universel qu'est la raison et qui lui sert en touteoccurrence afin d'agir comme il convient.

Chaque organe de la machinerie animale, tout au contraire, est spécialisé.Il lui faudrait - ce qui est impossible - un nombre infini d'organes pour faire autant de choses que notre raison nousle permet. ● Considérer l'organisme vivant comme une oeuvre d'art, c'est donc supposer un créateur, des intentions, et une finalité. II/ Le problème de l'anthropomorphisme : Mais cette manière de voir est anthropomorphique.

Nous plaquons notre manière de procéder sur la nature,et pensons que, parce que nous avons un projet et un but lorsque nous produisons quelque chose, tous les produitsnaturels sont eux aussi le fruit d'une intention.

En observant l'organisme à travers l'oeuvre d'art, nous cherchons lesressemblances, en oubliant d'examiner les différences. ● Comme l'explique Kant dans la critique de la faculté de juger, il ne faut pas réduire le vivant à l'automate, mais plutôt se pencher sur les propriétés singulières de ce dernier.

Il possèdeen effet des caractéristiques essentielles comme l'autoformation, lareproduction ou l'autoréparation.

Autrement dit, il est une "finalité naturelle",c'est-à-dire qu'il est à la fois cause et effet de lui-même.

(cf.

ex de l'arbre : iltransforme sa nourriture pour grandir ; il est cause de ces transformationspuisqu'il en est l'origine, et effet de ces transformations puisque c'est parelles qu'il se nourrit et donc qu'il existe.) ● Dire de l'organisme qu'il est une oeuvre d'art, c'est oublier qu'il estun être organisé, qu'il "fonctionne".

Comme le dit Kant, tout est fin etréciproquement moyen, il est en perpétuel accomplissement, construction, ilest organisé et s'organise sans cesse lui-même.

à Le vivant possède une "force formatrice" que ne possède pas l'oeuvre d'art qui une fois achevée, sefige dans l'intemporalité. ● En refusant d'assimiler le vivant à une oeuvre d'art ou à unautomate, Kant le considère en tant que tel et recherche ainsi lescaractéristiques qui lui sont propres.

Nous sommes ainsi débarrassés del'anthropomorphisme (le finalisme de Kant est un "principe régulateur", uneanalogie heuristique) qui impliquait une lecture biaisée du fonctionnement del'organisme. III/ Le temps :. »

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