Peut-on assimiler un organisme vivant à une machine ?
Publié le 27/01/2004
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Première partie: le vitalisme d'Aristote.
Aristote assimile la vie à l'âme, parce que c'est l'âme qui rend la vie possible. Ce vitalisme s'accompagne d'un finalisme selon lequel c'est la fonction qui crée l'organe et détermine l'articulation des différents organes dans le vivant. Les phénomènes vitaux semblent impliquer la finalité. Les éléments du corps sont adaptés les uns aux autres, existent en fonction les uns des autres, et en fonction de l'organisme qu'ils constituent: l'idée du tout semble ici déterminer l'existence et l'ordre des parties, ce qui suppose une certaine finalité statique. Par ailleurs, les faits vitaux répondent à des fonctions (fonction de nutrition, de reproduction), ils convergent vers un but (tous les éléments de l'oeil convergent vers un but unique: la vision). L'idée de fonction suppose une sorte de finalité dynamique.On doit alors s'interroger sur l'origine de l'âme. Si elle importe la vie dans la matière, il faut considérer la série des "moteurs" successifs assurant la transmission du mouvement d'un corps au suivant. Et par régression à l'infini, cela mène à l'affirmation d'un principe divin, comme premier moteur immobile.
La notion d'être vivant permet de classer dans un même ensemble les êtres qui partagent certaines caractéristiques communes, comme se mouvoir, échanger des matériaux avec le milieu environnant, se nourrir, respirer, se reproduire, s'autoréguler. On définit ainsi les êtres vivants par un certain nombre de fonctions. Ces dernières sont spontanées, c'est-à-dire qu'elles ne sont pas dans le vivant comme le produit d'une force extérieure, au contraire d'un automate qu'on remonte à l'aide d'un ressort. Précisément, une machine se caractérise aussi de l'extérieur par un mouvement et une fonction. Mais ils n'y sont pas spontanés. La raison d'être de cette fonction et le principe moteur de ce mouvement ne sont pas en elle (tout simplement, la montre ne donne pas l'heure d'elle-même pas plus qu'elle ne se remonte d'elle-même).
«
par le modèle statique de la machine ? Ou bien (autre critique), le vivant, dans la complexité de son agencement,n'est-il pas beaucoup plus machine que toute machine possible, et n'est-ce pas la machine qui est une pâle copiedu vivant ? Il faut interroger la notion de modèle : on peut considérer qu'il s'agit d'une transposition d'un ordre (levivant) dans un autre (le mécanique) destiné à mieux comprendre l'ordre de départ en formulant sur lui deshypothèses à partir des propriétés de l'ordre d'arrivée.
En clair : la machine a des traits communs avec le vivant, etd'autres caractéristiques (on peut soupçonner que ces caractéristiques sont vraies aussi du vivant, mais cela resteà vérifier, si c'est vérifiable).
C'est ainsi qu'il faut distinguer des propriétés de la machine qui ne seront jamaistransposables au vivant, sinon à titre opératoire (parce que c'est pratique) : on ne peut pas affirmer que le vivant,comme la machine, obéit à des causes finales, sinon pour faire des hypothèses qui demeurent à vérifier.
Il sembleque le vivant fonctionne comme une machine, dans laquelle tout sert à quelque chose en vue d'une fin.
Maisconnaissons-nous chaque cellule d'un être vivant, chacune de ses fonctions ? Puis-je conclure sur un principeconstitutif sur le vivant, qui ne soit qu'un principe finaliste/mécaniste (le mécanisme s'écarte d'abord du finalismepour le rejoindre en un sens) à titre heuristique (pour trouver quelque chose) ? Pour ce sujet, il serait utile detravailler les notions de machine, vie, mécanisme, biologie, vitalisme, modèle, fin/finalité/finalisme, nature...
Introduction.
La biologie est la science des phénomènes de la vie.
La biologie comprend l'ensemble des sciences de la vie, soit dupoint de vue de leur objet (botanique et zoologie), soit du point de vue des formes et des rapports entre lesorganes (l'anatomie), des fonctions (la physiologie), des gènes et de l'hérédité (la génétique), de l'évolution desespèces (théories de l'évolution).
La connaissance des êtres vivants ne reçut le nom de biologie qu'au début du XIXième avec Lamarck.
Ce n'est qu'à la fin du XVIII ième que cette connaissance connut un essor considérable enraison de l'introduction de la méthode expérimentale.
Elle devient alors une science au sens étroit du terme c'est àdire une science expérimentale.
Ces difficultés que rencontre la connaissance du vivant dans l'application de laméthode expérimentale n'indiquent-elles pas qu'il existe deux ordres hétérogènes de la nature, celui de la vie et celuide la matière ? En d'autres termes, la vie est-elle réductible aux processus physico-chimiques de la matière ? Laconstitution tardive de la biologie comme science laisse supposer que la vie a d'abord suscité des explications nonscientifiques.
Le modèle mécaniste a tenu un grand rôle dans l'histoire des théories biologiques.
Ce modèle est-ilpertinent et efficace pour comprendre le vivant ?
Première partie: le vitalisme d'Aristote.
Aristote assimile la vie à l'âme, parce que c'est l'âme qui rend la vie possible.Ce vitalisme s'accompagne d'un finalisme selon lequel c'est la fonction quicrée l'organe et détermine l'articulation des différents organes dans le vivant.Les phénomènes vitaux semblent impliquer la finalité.
Les éléments du corpssont adaptés les uns aux autres, existent en fonction les uns des autres, eten fonction de l'organisme qu'ils constituent: l'idée du tout semble icidéterminer l'existence et l'ordre des parties, ce qui suppose une certainefinalité statique.
Par ailleurs, les faits vitaux répondent à des fonctions(fonction de nutrition, de reproduction), ils convergent vers un but (tous leséléments de l'oeil convergent vers un but unique: la vision).
L'idée de fonctionsuppose une sorte de finalité dynamique.On doit alors s'interroger sur l'origine de l'âme.
Si elle importe la vie dans lamatière, il faut considérer la série des "moteurs" successifs assurant latransmission du mouvement d'un corps au suivant.
Et par régression à l'infini,cela mène à l'affirmation d'un principe divin, comme premier moteur immobile.Ainsi, l'analyse de l'organisme s'effectue en complicité avec une réflexionmétaphysique.
« Il existe un être qui donne le mouvement, tout en étant lui-même immobileet en étant en acte [...].
Le Premier Moteur est un être nécessaire et, entant que nécessaire, son être est le Bien, et c'est à ce titre qu'il est principe. [...] C'est à ce Principe que sont suspendus le Ciel et la nature.
Et ce Principe est une vie, que l'on peut comparer àla vie la plus parfaite que nous vivrions durant un instant.
Ce Principe est toujours, lui, cette vie parfaite.
[...]L'actualité, davantage que la puissance, est l'élément divin que l'intelligence paraît contenir et l'acte decontemplation représente la béatitude parfaite et souveraine.
Si donc Dieu jouit éternellement de ce suprêmebonheur que nous, nous ne goûtons qu'un moment, cela est admirable; et si Dieu l'a plus grand, c'est encore bienplus admirable.
Or il en est bien ainsi ; et la vie aussi appartient certainement à Dieu, car l'acte de l'intelligence,c'est la vie même, et Dieu est cet acte même ; et l'acte subsistant en soi de Dieu, c'est la vie parfaite et éternelle.Et voilà comment nous pouvons affirmer que Dieu est un vivant éternel parfait.
» Aristote, « La Métaphysique ».
Ce point de vue, non scientifique et donc non mécaniste amène à se poser plusieurs questions: Ainsi laconnaissance scientifique du vivant rencontre des difficultés qui relancent le questionnement métaphysique.
Qu'est-ce que la vie ? La vie est-elle ontologiquement distincte de la matière ? Quel est la part du hasard et de lanécessité ? La vie obéit-elle à une fin ?.
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