Peut on apprendre à être libre?
Publié le 14/09/2018
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= Peut on apprendre à être libre?
Étonnez-vous: comment apprendre la liberté qui n'est pas un savoir mais le pouvoir de décider par soi même. On apprend ce qu'on ne sait pas mais l'exercice de la liberté n'est-il pas donné avec l'existence?
Le problème soulevé par la question. si la liberté est donnée comment se fait-il qu'elle n'apparaisse pas immédiatement. Si la liberté n'est pas donnée, comment se fait-il qu'elle puisse apparaître: un apprentissage développe une possibilité. Mais la liberté c'est un absolu, comment pourrait-il y avoir des degrés de liberté successifs? voir la pensée de Sartre dans l'existentialisme est un humanisme totalement libre, totalement responsable:
-- L'indépendance : absence de contraintes : possibilité de suivre son bon plaisir sans être gêné ou entravé par autrui, par des conditions socioéconomiques. absence de contraintes.
-- L'autonomie : \"L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté\" Rousseau. La volonté morale pose la loi (pour tous) à laquelle elle se soumet: la volonté se prend elle-même pour objet, elle veut sa réalisation, elle a pour fin elle-même.
• La liberté semble bien une donnée immédiate de la conscience qui accompagne chacun jusque dans les états d'aliénation les plus graves... Ce peut être une illusionreposant sur la méconnaissance des forces qui agissent sur le moi (?).
• Si la volonté a le pouvoir de dire oui ou non, ce pouvoir pour être efficace doit être éclairé par la connaissance de la situation particulière: or toute connaissance est partielle, construite par le sujet. La liberté est donc toujours un risque.
a) Absolue: création de soi par soi: \"L'acte volontaire réagit sur celui qui veut\". (Bergson).
b) Morale: l'obéissance à la loi ( universelle) qu'on s'est prescrite est liberté (Rousseau).
c) Politique: loi pour tous et par tous .
d) Économique: la liberté de voyager n'est que pour celui qui peut payer le prix.
On n’apprend pas à être libre comme on apprend à nager ou à marcher. Toutefois, l’expression « apprendre à être libre » peut avoir deux sens : apprendre peut signifier acquérir une capacité, comme on apprend à marcher, mais peut aussi relever de l’acquisition d’un usage. Apprendre à être libre peut signifier apprendre à faire usage de sa liberté. Dans ces conditions, un tel apprentissage ne peut-il pas être nécessaire ? Par ailleurs, la question « faut-il.. ? » peut également avoir un double sens : elle peut consister à se demander s’il s’agit d’une nécessité mais aussi consister à se demander si cela relève d’un devoir, d’une exigence. En effet, on pourrait très bien préférer ne pas être libre, contrairement aux apparences. De là la question faut-il apprendre à être librequi peut être abordée de plusieurs manières. Suite à ces premières pistes d’analyse du sujet, vous pouvez revenir au sens premier de l’expression. Dans un premier sens, lorsqu’on se demande s’il faut apprendre à être libre, cela semble signifier est-il nécessaire d’apprendre pour être libre, la liberté s’apprend-elle comme la marche ou la natation ?
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• [Une authentique liberté ne peut être que le fruit de l'éducation et de la culture, car sans apprentissage l'homme n'est pas libre, il est seulement sauvage.]
1. La liberté n'est pas naturelle
2. C'est autrui qui m'apprend la liberté
3. La liberté n'est pas donnée, elle est à conquérir
• [La liberté ne s'apprend pas parce qu'elle est un pur jaillissement, une perpétuelle invention de soi par soi. Comme le dit Sartre, elle se fait et me fait en se faisant.]
1. La liberté est une donnée immédiate et première de la conscience
2. L'homme est né libre et partout il est dans les fers (Rousseau).
3. La liberté est dans le choix
4. Nous sommes libres de nos actes
La liberté : Confrontés à un manque de liberté, la liberté prend alors tout son sens ; je suis gêné dans mon envie naturelle de faire ceci, de penser cela, d’exprimer une pensée. La liberté semble a priori naturelle donc. Tu prends conscience de sa signification une fois en présence de sa privation qui, elle, tesemble moins naturelle
Pourtant, la question \"peut-on apprendre la liberté\" prend tout sons sens justement en raison même de cette immédiateté naturelle que tu éprouves lorsque tu parles de liberté. Cette liberté dont tu jouis, que signifie-t-elle ? est-elle si naturelle que cela ? peut-on en faire n’importe quoi ? comment fixer d’éventuelles limites ? quels sont les domaines dans lesquels cette liberté peut s’exprimer... sommes-nous réellement conscients immédiatement de toute l’étendue de liberté dont nous disposons ou non ?
Ne sommes nous pas nous mêmes contraints et emprisonnés dans l’idée même que nous avons de la liberté ? par sa jouissance naturelle et immédiate qui nous empêche peut-être de savoir ce qu’elle signifie... voire de profiter de ce qu’elle a à offir ?
Tu as devant toi différents plans de réflexion : l’évidence de la liberté... si évidente d’ailleurs ? si tu te retrouves seule sur une île déserte, entièrement \"libre\" de toute contrainte... sauras-tu quoi en faire ? te sentiras-tu d’ailleurs libre ? ; n’auras-tu pas un apprentissage à faire pour te retrouver, pour ne pas dériver... pour continuer à pouvoir te définir même ? Apprendre à être libre ensuite... avec les autres ; est-ce si évident là encore... aussi naturel que la confrontation première avec la liberté ? Ne devrais-je pas là aussi apprendre à définir ma liberté dans ma relation avec l’autre ? et, plus fondamentalement,jusqu’où peut-elle aller cette liberté ? intellectuellement, métaphysiquement, psychologiquement ? admettons que ta réflexion t’amène à considérer des limites ; ne vais-je pas avoir besoin d’apprendre à exercer ma liberté, malgré ces contraintes ? Et puis-je l’apprendre...
Peut-on apprendre à être libre ? Pour commencer ce sujet, il ne faut pas partir de la liberté, il faut partir de la notion d’apprendre. Il y a quelque chose de paradoxal dans cette notion. Si je ne sais pas nager, je ne peux pas l’apprendre, car nager m’est absolument étranger. Si je sais nager, comment puis-je l’apprendre, puisque je le sais déjà ? Pour apprendre à être libre, il faudrait ne pas être libre, et devenir progressivement de plus en plus libre. Autre paradoxe, qu’est-ce qu’être libre à 30 % ? à 50 % ? à 75 % ? Enfin, si je ne sais pas être libre, qui me l’apprendra ? Qui sera mon professeur de liberté ? On peut me donner la liberté (une certaine liberté, comme l’esclave qu’on affranchit). Mais comment me l’enseigner ?
Un début de problématisation ...
Ici se pose un problème conceptuel : la liberté s’acquiert elle ?
Dans un 1er temps, nous verrons que veut celui qui est maître de son destin : cela implique des choix, une terrible responsabilité. Puis, nous montrerons dans une 2ème partie que si le libre arbitre nous était étranger, tel un fardeau, nous ne nous battrions pas pour lui : l’esclave n’est jamais heureux.
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[La liberté ne s'apprend pas parce qu'elle est un pur jaillissement, une perpétuelle invention de soi par soi.
Comme le dit Sartre, elle se fait et me fait en se faisant.]
La liberté est une donnée immédiate et première de la conscienceOn peut poser la liberté comme une donnée qui s'atteste dans la conscience que nous en avons.
Nous avonsen effet une connaissance immédiate d'un pouvoir inné: celui du libre arbitre.
Le libre arbitre désigne lacapacité de la volonté à se résoudre, en toute conscience, à une action plutôt qu'une autre.
La libertéapparaît ainsi comme une donnée innée dont la connaissance est elle-même immédiatement donnée.
On peutmême avec Descartes, dans les Méditations métaphysiques, penser cette donnée comme don divin: l'infinitédu pouvoir de la volonté est analogue à celle de la volonté divine.
L'homme est né libre et partout il est dans les fers (Rousseau).
La formule de Rousseau est marquante en ce qu'elle énonce magistralement un paradoxe : l'homme est naturellement libre, il naîtlibre, mais il est toujours politiquement et socialement asservi.
Saisirl'enjeu de cette phrase contraint à la replacer dans son contexte, et àcomprendre qu'elle inscrit Rousseau dans la lignée du « droit naturel », qui s'inscrit contre les théoriciens du « droit divin ».
Dire que « l'homme est né libre » est répondre à une phrase de Bossuet (1627-1704) : « Les hommes naissent tous sujets ».
Bossuet affirmait que cette sujétion de l'homme est naturelle dans un ouvragedont le titre est un programme et un manifeste : La politique tirée despropres paroles de l'Ecriture sainte ».
Depuis le XVI ième, la théorie politique voit s'affronter deux courants ;la théorie du droit divin, voire de la monarchie de droit divin, dontBossuet est un représentant, et la théorie dite du « droit naturel » à laquelle Rousseau se rallie.
La théorie du droit divin se fonde sur un passage de la Bible, et plusprécisément sur ce passage de l' « Epîtres aux Romains » de Saint Paul :
« Que toute âme soit soumise aux puissances supérieures, car il n'y a point de puissance qui ne vienne deDieu et celles qui existent ont ètè instituées par lui.
Ainsi qui résiste à la puissance, résiste à l'ordre de Dieu[...].
Il est nécessaire d'être soumis non seulement par crainte, mais encore par l'obligation de conscience ».
Toute autorité politique vient de Dieu, et donc qu'il existe aucun droit de résistance face aux autorités enplace, qui n'ont de compte à rendre qu'à la divinité.
Quel que soit le régime, on lui doit une obéissanceinconditionnelle.
Ce courant s'est vu concurrencé par un autre, (né avec la Réforme de Luther et la contestation des autorités politiques et religieuses), qui affirme, comme le fera Rousseau , que l'homme est naturellement libre, qu'il a naturellement droit de se gouverner lui-même, de décider lui-même ses actions.
La conséquencemajeure est que le pouvoir, l'Etat, l'autorité, sont donc des créations volontaires, artificielles, des hommes.Rousseau et ses prédécesseurs admettent que l'homme est naturellement libre et indépendant, et donc que les hommes décident volontairement, et dans un but précis, de se soumettre à une autorité commune qu'ilsont eux-mêmes créée.
Un auteur partisan du droit divin, Ramsay (1686-1743), décrit les principes de ses adversaires et les points sur lesquels portent le désaccord des deux courants :
« Rien n'est plus faux que cette idée des amateurs d'indépendance que toute autorité réside originairementdans le peuple, et qu'elle vient de la cession que chacun fait, à un ou plusieurs magistrats de son droitinhérent à se gouverner soi-même.
Cette idée n'est fondée que sur la fausse supposition que chaque hommeest né pour soi, hors de toute société, est le seul objet de ses soins et sa règle à lui-même ; qu'il naîtabsolument son maître, et libre de se gouverner comme il veut. »
Ce qu'admet l'école du droit naturel, et que rejettent les partisans du droit divin, ce sont toutes les.
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