Peut-on affirmer qu'il y a un ordre du monde ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
- I) Le monde a un ordre.
- II) Le monde n'a pas d'ordre.
«
puissance, la connaissance et la volonté parfaites, c'est-à-dire elle aura une toute-puissance, une omniscience, et une bonté souveraines.
Etcomme la justice, prise fort généralement, n'est autre chose que la bonté conforme à la sagesse, il faut bien qu'il y ait aussi une justice souveraineen Dieu.
La raison qui a fait exister les choses par lui, les fait encore dépendre de lui en existant et en opérant : et elles reçoivent continuellementde lui ce qui les fait avoir quelque perfection ; mais ce qui leur reste d'imperfection, vient de la limitation essentielle et originale de la créature.
Ils'ensuit de la perfection de Dieu qu'en produisant l'univers, il a choisi le meilleur plan possible, où il y ait la plus grande variété, avec le plus grandordre : le terrain, le lieu, le temps les mieux aménagés ; le plus d'effet produit par les voies les plus simples ; le plus de puissance, le plus deconnaissance, le plus de bonheur et de bonté dans les créatures que l'univers en pouvait admettre.
Car tous les Possibles prétendant à l'existencedans l'entendement de Dieu, à proportion de leur perfection, le résultat de toutes ces prétentions doit être le monde actuel le plus parfait qui soitpossible.
Et sans cela il ne serait pas possible de rendre raison, pourquoi les choses sont allées plutôt ainsi qu'autrement."Leibniz "Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde et généralement, dem'accoutumer à croire qu'il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir que nos pensées, en sorte qu'après que nous avons fait de notre mieux,touchant les choses qui nous sont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est, au regard de nous, absolument impossible.
Et ceci seul mesemblait être suffisant pour m'empêcher de rien désirer à l'avenir que je n'acquisse, et ainsi pour me rendre content." DESCARTES 2) Cependant, il y a un danger éthique dans le fait d'affirmer un ordre du monde.
Dans le domaine de l'histoire ou du politique, l'affirmationde cet ordre peut revenir à une forme de fatalisme déresponsabilisant. 3) L'ordre est en fait à comprendre comme ce que l'entendement humain construit à partir de son observation de la réalité.
L'ordre est dèslors ce que produit l'entendement en donnant à ce réel une forme déterminée.
Considérer l'ordre sous cet angle, et non comme une réalitéextérieure et purement contraignante, sur le modèle du commandement, permet de penser une cohérence dans les phénomènes tout enpréservant notre responsabilité.
Dans le domaine politique et historiquement, nous construisons nous-mêmes un ordre dont noussommes responsables. "Que toute notre connaissance commence avec l'expérience, cela ne soulève aucun doute.
En effet, par quoi notre pouvoir de connaître pourrait-ilêtre éveillé et mis en action, si ce n'est par des objets qui frappent nos sens et qui, d'une part, produisent par eux-mêmes des représentations et,d'autre part, mettent en mouvement notre faculté intellectuelle, afin qu'elle compare, lie ou sépare ces représentations, et travaille ainsi la matièrebrute des impressions sensibles pour en tirer une connaissance des objets, celle que l'on nomme l'expérience ? Ainsi, chronologiquement, aucuneconnaissance ne précède en nous l'expérience et c'est avec elle que toutes commencent.
Mais si toute connaissance débute avec l'expérience, celane prouve pas qu'elle dérive toute de l'expérience, car il se pourrait bien que même notre connaissance par expérience fût un composé de ce quenous recevons des impressions sensibles et de ce que notre propre pouvoir de connaître (simplement excité par des impressions sensibles)produit de lui-même : addition que nous ne distinguons pas de la matière première jusqu'à ce que notre attention y ait été portée par un longexercice qui nous ait appris à l'en séparer.
C'est donc au moins une question qui exige encore un examen plus approfondi et que l'on ne sauraitrésoudre du premier coup d'oeil, que celle de savoir s'il y a une connaissance de ce genre, indépendante de l'expérience et même de toutes lesimpressions des sens.
De telles connaissances sont appelées a priori et on les distingue des empiriques qui ont leur source a posteriori, à savoirdans l'expérience.
(...) Si l'on veut un exemple pris dans les sciences, on n'a qu'à parcourir des yeux toutes les propositions de la mathématique ; etsi on en veut un tiré de l'usage plus ordinaire de l'entendement, on peut prendre la proposition : « tout changement doit avoir une cause ».
Quiplus est, dans cette dernière, le concept même d'une cause renferme manifestement le concept d'une liaison nécessaire avec un effet et celui de lastricte universalité de la règle, si bien que ce concept de cause serait entièrement perdu, si on devait le dériver, comme le fait Hume, d'uneassociation fréquente de ce qui arrive avec ce qui précède et d'une habitude qui en résulte (d'une nécessité, par conséquent, simplementsubjective) de lier des représentations.
On pourrait aussi, sans qu'il soit besoin de pareils exemples pour prouver la réalité des principes purs apriori dans notre connaissance, montrer que ces principes sont indispensables pour que l'expérience même soit possible, et en exposer, par suite,la nécessité a priori.
D'où l'expérience, en effet, pourrait-elle tirer sa certitude, si toutes les règles, suivant lesquelles elle procède, n'étaient jamaisqu'empiriques, et par là même contingentes?" KANT "Nos idées, par exemple de mathématique, d'astronomie, de physique, sont vraies en deux sens.
Elles sont vraies par le succès ; elles donnentpuissance dans ce monde des apparences.
Elles nous y font maîtres, soit dans l'art d'annoncer, soit dans l'art de modifier selon nos besoins cesredoutables ombres au milieu desquelles nous sommes jetés.
Mais, si l'on a bien compris par quels chemins se fait le détour mathématique, il s'enfaut de beaucoup que ce rapport à l'objet soit la règle suffisante du bien penser.
La preuve selon Euclide n'est jamais d'expérience ; elle ne veutpoint l'être.
Ce qui fait notre géométrie, notre arithmétique, notre analyse, ce n'est pas premièrement qu'elles s'accordent avec l'expérience, maisc'est que notre esprit s'y accorde avec lui-même, selon cet ordre du simple au complexe, qui veut que les premières définitions, toujoursmaintenues, commandent toute la suite de nos pensées.
Et c'est ce qui étonne d'abord le disciple, que ce qui est le premier à comprendre ne soitjamais le plus urgent ni le plus avantageux.
L'expérience avait fait découvrir ce qu'il faut de calcul et de géométrie pour vivre, bien avant que laréflexion se fût mise en quête de ces preuves subtiles qui refusent le plus possible l'expérience, et mettent en lumière cet ordre selon l'esprit quiveut se suffire à lui-même.
Il faut arriver à dire que ce genre de recherches ne vise point d'abord à cette vérité que le monde confirme, mais à unevérité plus pure, toute d'esprit, ou qui s'efforce d'être telle, et qui dépend seulement du bien penser." Alain "Il y a l'avenir qui se fait et l'avenir qu'on fait.
L'avenir réel se compose des deux.
Au sujet de l'avenir qui se fait, comme orage ou éclipse, il ne sertà rien d'espérer, il faut savoir, et observer avec des yeux secs.
Comme on essuie le verre de la lunette, ainsi il faut essuyer la buée des passions surles yeux.
J'entends bien.
Les choses du ciel, que nous ne modifions jamais, nous ont appris la résignation et l'esprit géomètre qui sont une bonnepartie de la sagesse.
Mais dans les choses terrestres, que de changements par l'homme industrieux ! Le feu, le blé, le navire, le chien dressé, lecheval dompté, voilà des oeuvres que l'homme n'aurait point faites si la science avait tué l'espérance.
Surtout dans l'ordre humain lui-même, où laconfiance fait partie des faits, je compte très mal si je ne compte point ma propre confiance.
Si je crois que je vais tomber, je tombe ; si je crois queje ne puis rien, je ne puis rien.
Si je crois que mon espérance me trompe, elle me trompe.
Attention là.
Je fais le beau temps et l'orage ; en moid'abord ; autour de moi aussi, dans le monde des hommes.
Car le désespoir, et l'espoir aussi, vont de l'un à l'autre plus vite que ne changent lesnuages.
"Alain "Devoir! toi nom grand et sublime, qui ne contiens rien en toi d'aimable qui enferme en soi insinuation, mais qui exige soumission, qui pourtant.
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