Devoir de Philosophie

Peut-on affirmer que le monde a un ordre ?

Publié le 27/02/2004

Extrait du document

Si bien que "Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles". ► La trop fameuse formule : « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles» apparaît en substance dans un ouvrage de Leibniz (1646-1716) qui sut mettre son génie de logicien au service de la religion : La Théodicée (1710), dont le titre exact est : Essais de théodicée sur la bonté de Dieu, la liberté de l'homme et l'origine du mal. ► La Théodicée est un ouvrage où Leibniz s'efforce de résoudre quelques problèmes classiques posés à la théologie, et qu'il énonce ainsi : « Quand il n'y aurait point de concours (le Dieu aux mauvaises actions, on ne laisserait pas de trouver de la difficulté en ce qu'il les prévoit et qu'il les permet, les pouvant empêcher par sa toute-puissance.» Comment peut-on concilier la bonté de Dieu avec l'existence du mal ? Comment peut-on concilier la liberté humaine avec la toute-puissance divine ? Le terme même de théodicée signifie « justice de Dieu » (du grec théos qui signifie « Dieu » et dikè qui signifie « justice »). Leibniz est le premier à avoir formé ce néologisme qui devait rester dans la langue philosophique. Mais les problèmes qu'il pose sont bien connus et Épicure (341-270 avant J.-C.) en avait déjà donné une formulation vigoureuse, qui tendait à prouver que notre conception du divin est parfaitement erronée.

Est-on en droit de faire de l’ordre une propriété intrinsèque du monde ? L’ordre lui est-il un attribut essentiel ? Ou contraire n’est-ce qu’une idée régulatrice de la raison humaine qui cherche à connaître le monde, ce qui n’est possible que si l’on suppose un ordre du monde lui-même ? Quel statut attribuer donc à un ordre du monde ? C’est donc la possibilité de toute connaissance sur le monde qui est ici, en creux, mise à la question.

« bonnes intentions, les fins légitimes) est perverti par la déraison : ce sont les bonnes intentions et les finslégitimes qui produisent le mal et l'illégal.

Tout à l'heure nous devinions les hommes dans la multiplicité de leursactions individuelles, maintenant, c'est l'histoire abstraite qui commande et nous considère comme desspectateurs (« l'histoire nous met devant les yeux »).

Les personnages du théâtre deviennent des entités : lemal, la corruption des moeurs (« l'iniquité »).

Le décor : la ruine des empires.

L'histoire, avec ses ruines, esttoujours plus forte que l'homme avec ses empires.

Enfin nous entendons les plaintes bruyantes (« leslamentations ») des individus qui pleurent sur la ruine de leurs cités, tout comme Jérémie pleurait sur ladestruction de Jérusalem par les Chaldéens.La contagion des cris de douleur, présents ici-même (« nous l'entendons »), est plus forte que le spectacle.Nous-mêmes ne pouvons « qu'être remplis de tristesse ».

C'est le moment de la réflexion, nourrie desmouvements précédents, exprimant la pensée la plus générale : tout menace d'être ruiné.

Cette « pensée dela caducité en général » reprend de manière laïque « la vanité des vanités, tout est vanité » de L'Ecclésiaste.Le second mouvement nous conduit à l'affliction morale.

Il désigne les acteurs de l'histoire, d'une part lanature, d'autre part les hommes (avec leur volonté du mal).

D'où un double sentiment humain, d'une partl'affliction morale, d'autre part une révolte.

Il est possible de faire autrement.

Certes nous pouvons pleurer surles ruines provoquées par une nature à la fin toujours plus forte que l'homme, mais pour ce qui est del'homme, et de ses exactions, une autre histoire est sans doute possible.Bien qu'un instant nous puissions en douter (« si tant est »), le spectacle du monde ne nous a-t-il pas apprisqu'il n'y a pas, dans tout ce que nous avons vu, d'esprit du bien.

Alors échapperions-nous à la règlecommune.

Oui, sans doute, les sentiments qui sont les nôtres (tristesse, affliction, douleur) témoignent denotre moralité.Le troisième mouvement, où nous passons du spectacle au tableau, est encore plus terrifiant.

Loin de l' «exagération oratoire » - qui emporterait peut-être l'adhésion, mais qui, manipulatrice, est ici parfaitementinutile – il suffit, dit Hegel, seulement (« rien qu'en ») de relater (c'est le propre de l'histoire d'être une relationavec exactitude...

Autrement dit, ce qui pourrait être décrit est exact.

Plus de dénonciation de la nature,comme responsable des ruines.

Mais une accusation portée cette fois uniquement contre l'homme.

Car c'estbien une activité humaine qui « inflige » délibérément...

Triomphe du mal, avec son cortège de malheurs, duvice sur la vertu, de la perversion contre l'innocence.

Et qui fait de l'histoire un malheur généralisé, où toutest corrompu, puisque le mal, comme la peste, porte tout aussi bien sur les personnes, sur les peuples, sur lesEtats.

Et qui en vise « les plus beaux échantillons ».

Rien n'est épargné, aussi rien ne saurait nous apaiser.

Aumalheur le plus haut répond la douleur la plus profonde. 2.

Mais , avec ironie, Hegel note que cette douleur, qui certes nous frappe, mais qui est relative auxsouffrances des autres, dans le passé, ne nous laisse pas sans voix.

Elle ne nous empêche pas de formuler ennous-mêmes les sentences toutes faites du sens commun.

Car ce spectacle, tout horrible qu'il fut, nous n'yparticipons pas, il était pensé, plutôt que vu.

Et, en fin de compte, c'est cette pensée seulement (« cettedouloureuse réflexion ») qui était pénible.

Les sentences (prononcées en forme d'épitaphes) viennent déjàatténuer les choses.Formulation creuse qui ne fait rien que répéter ce qui est déjà : « il en a été ainsi ».

Invocation d'une forceplus forte que nous, qui nous déresponsabilise : ce n'est pas nous, « c'est le destin ».

Démission avouée : «on n'y peut rien changer ».

Que le monde continue dans le futur comme il a été dans le passé.D'ailleurs le monde nous appelle, mais un autre monde, non pas celui, terrible, de l'histoire universelle, maiscelui terre à terre, lié strictement à la sphère de nos activités actuelles (« présentes »).

Celui dont noussommes le centre : nos affaires, nos buts, nos intérêts.

Monde quotidien qui s'oppose par sa tranquillité auxtroubles de l'histoire, qui se manifeste par sa proximité contraire au lointain des désastres (« la masse desruines »), qui s'impose par la clarté de son évidence si différente de la confusion de tout le reste.Ce contraste entre notre histoire universelle est si fort que, nous prenant pour le centre de tout (ce quidéfinit l'égoïsme), nous venons à « considérer » cet autre monde, comme quelque chose de lointain, qui sesitue ailleurs, d'où l'idée de spectacle.

Tout à l'heure il nous effrayait (mais nous effrayait-il vraiment tant quecela ?), maintenant nous en jouissons.

Cela se passe si loin dans le temps, si loin dans l'espace.

De l'autrecôté.

Tout un fleuve, toute une mer nous sépare de cela.

On songe aux vers de Lucrèce : « Il est doux,quand la vaste mer est soulevée par les vents, d'assister du rivage à la détresse d'autrui.

»Mais est-ce bien le même homme qui est capable de jeter un regard sur l'histoire du monde extérieur, et quien même temps, incapable de rien comprendre, s'enferme dans son monde intérieur ? Tout est au mieux dans le meilleur des mondesLeibniz, dans ses Discours de métaphysique, défend l'idée selon laquelle tout, dans le monde, a un ordre.

Ilpense qu'il y a un plan divin selon lequel toute action humaine peut s'expliquer.

Ainsi, une action qui peutapparaître injuste ou absurde aux yeux d'un profane peut être voulue pour empêcher quelque chose de plusterrible encore.

Le principe qui gouverne le monde est donc le Bien. Pour Leibniz, tout est agencé au mieux pour le bien de l'humanité.

Dieu est le grand démiurge ordonnateur dumonde.

Si bien que "Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles". La trop fameuse formule : « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles» apparaît ensubstance dans un ouvrage de Leibniz (1646-1716) qui sut mettre son génie de logicien au service de lareligion : La Théodicée (1710), dont le titre exact est : Essais de théodicée sur la bonté de Dieu, la liberté del'homme et l'origine du mal.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles