Peut-on affirmer que la philosophie a quelque chance d’être en prise sur le réel si elle néglige de réfléchir sur les disciplines qui élaborent la connaissance de ce dernier ?
Publié le 13/09/2018
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ser ou d’en orienter la conduite vers le bien ; c’est, de l’autre côté, Pasteur (même si cette image ne correspond que partiellement à la réalité de sa conception du travail scientifique), volontiers salué comme bienfaiteur de l’humanité. Une telle ambivalence indique que la science peut en effet aboutir à n’importe quoi, parce qu’elle ne peut contrôler l’usage que l’on fera de ses découvertes — et l’on connaît à ce propos la réaction un peu naïve prêtée à Einstein apprenant l’explosion de la première bombe atomique : « Si j’avais su, je n’aurais pas révélé mes calculs... » Sans aller à chaque fois jusqu’à des conséquences aussi graves, tout savoir scientifique peut avoir des effets douteux : des données empruntées à la sociologie ou à la psychologie sont sans cesse utilisées par la publicité, dont il n’est pas évident qu’elle cherche à favoriser la liberté des citoyens ! Et les recherches actuelles en biologie font entrevoir le risque de pratiques eugéniques désormais à la portée d’un pouvoir politique.
«
CORRIGÉ
[Introduction] On admet volontiers que la philosophie et les sciences constituent deux
activités différentes de la pensée, et cette différence se retrouve, du moins
en France, jusque dans l'organisation des enseignements en terminale.
Alors que, pendant des siècles, les mêmes individus ont pu s'adonner à la
fo is à la réflexion philosophique et à des travaux scientifiques, une de son temps est nécessaire au philosophe, ce qui sign ifie aussi
que la philosophie occupe la position ultime dans l'ordre du savoir pos
sible.
Hiérarchiser ainsi les domaines de la connaissance implique bien
entendu que l'on commence par réfléchir sur leurs apports, si l'o n veut en
apprécier l'importance et les éventuelles limites.
Mais cette réflexion ne
porte encore que sur le contenu des savoirs -sur ce qu'i ls peuvent nous
enseigner relativement au monde et à ses étants (alors que la philosophie
ambitionne de réfléchir sur l'Être lui-même, comme au-delà de tous les
étants).
Les sciences affirment leur autonomie, non par un simple accroisse
ment de leur contenu, mais bien plutôt par une modification de leurs
méthodes.
Ce que cherche à expliquer Galilée est bien ce dont se préoccu
pait la théorie astronomique d'Aristote ; mais sa recherche se fait induc
tive (et complémentairement expérimentale), alors que la tradition.
»
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