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Peut-il y avoir une société sans État ?

Publié le 01/04/2012

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La société se définit comme un ensemble d'individus qui entretiennent entre eux des rapportsréglés et qui sont liés par diverses formes de dépendances réciproques et d'échanges mutuels, ce qui inclut ici les sociétés animales. L'organisation de la société dans des institutions politiques, administratives, judiciaires, économiques qui relèvent de l'Etat et qui n'appartiennent qu'aux hommes est-elle donc indispensable ou même naturelle ? Le regroupement des hommes doit-il nécessairement s'organiser politiquement ? Sans le pouvoir supérieur d'un Etat une société d'hommes est-elle viable ?

« 3.

Crise et critique de l'Etat a.

Le modèle anarchique : le rêve d'une société sans Etat Il n'en reste pas moins que le rêve d'une société sans Etat reste présent.

Le mouvement anarchiste ( a-narké , littéralement « sans pouvoir » ou « sans autorité »), né au XIX esiècle, ne prône pas comme on le croit souvent le désordre et le chaos, mais une société idéale fonctionnant sans le contrôle oppressif, pour l'individu, d'un Etat. La devise des anarchistes «ni Dieu, ni maître »exprime bien le refus d'une autorité de l'Etat, que celui-ci tire sa légitimité du pouvoir divin (comme ce fut souvent le cas des monarchies) ou du pouvoir, même démocratique, des hommes.

Aucune autorité n'a de légitimité à exercer un pouvoir sur d'autres hommes, fût-elle élue par une majorité.

Seules des associations libres doivent suffire à assurer la coopération sociale, sans la tutelle d'institutions étatiques. b.

Etat et totalitarisme A défaut de savoir si une telle société anarchiste peut être viable, puisqu'il n'existe pas de tentative réelle qui se soit constituée, il reste néanmoins un soupçon toujours légitime à l'égard de l'Etat lorsque celui-ci se substitue à la société. Bien que Marx ait prôné dans sa doctrine socialiste la suppression de l'Etat comme moyen de l'oppression de la classe dominante sur les classes dominées, les tentatives communistes qui installèrent dans ce dessein une dictature du prolétariat (classe dominée) aboutirent toutes rapidement au totalitarisme. Lorsque l'Etat, même communiste, c'est-à-dire représentant des intérêts communs, envahit toute la sphère sociale, gère non seulement les lois, l'administration, mais aussi ce qu'il faut lire, penser et écouter, l'éducation de ses enfants ou le commerce, alors il ne reste que l'omnipotence de l'Etat , et c'est la société comme sphère des libertés individuelles, lieu de vie, d'échange et de bonheur qui disparaît.

Ne reste qu'une carcasse étatique représentant un bien commun, qui n'est celui de personne en particulier.

L'Etat et la société doivent donc cerner leurs limites respectives .. »

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