Peut-il y avoir une science de l'inconscient ?
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
Les sujets ayant trait à l'inconscient se ramènent le plus souvent à des problématiques mettant en question la scientificité de l'entreprise psychanalytique. Dans cette perspective, nous avons eu le souci de développer de manière didactique la dissertation rédigée ci-dessous. Le candidat devra, lui, éviter d'adopter cet aspect « question de cours » dans sa dissertation.
On prendra par ailleurs garde qu'on ne demande pas ici simplement si nous pouvons connaître (l'une quelconque manière l'inconscient, mais s'il est possible d'en constituer une science. Il faut donc rechercher si les critères distinctifs et spécifiques de la connaissance scientifique peuvent être appliqués à une démarche visant à connaître l'inconscient. Mais pour ce faire, il convient évidemment de préciser ce que l'on entend par « inconscient». Certes, ce mot est le plus souvent employé aujourd'hui dans un sens freudien; néanmoins, il n'est pas propre à la psychanalyse, et Freud, s'il lui donna un contenu partiellement original, n'en fut rien moins que l'inventeur. Et quelle que soit la façon dont on conçoive l'inconscient, il ne faut pas oublier d'établir si cette conception correspond à une réalité : il ne saurait évidemment y avoir de science de ce qui n'existe pas !
Analyse du sujet : Un sujet à la limite de la question de cours. L'important est ici le mot science: l'analyse de conscient peut-elle être faite de façon rigoureusement scientifique, et si oui, comment ?
Conseils pratiques : Évitez de réciter seulement inconscient ou sur Freud. Interrogez-vous sur les critères de la scientificité d'une démarche.
«
traverse tous les compartiments du train et tue tous ceux qu'il rencontre : conducteur, mécanicien, etc.A cela se rattache le souvenir d'un récit fait par un ami.
Sur un chemin de fer italien on transportait un fou dans un compartimentréservé, mais par mégarde on avait laissé entrer un voyageur dans le même compartiment.
Le fou tua le voyageur.
Le rêveurs'identifie donc avec le fou et justifie son acte par la représentation obsédante, qui le tourmente de temps à autre, qu'il doit «supprimer tous les témoins ».
mais il trouve ensuite une meilleure motivation qui forme le point de départ du rêve.
Il a revu la veilleau théâtre la jeune fille qu'il devait épouser, mais dont il s'était détaché parce qu'elle le rendait jaloux.
Vu l'intensité que peutatteindre chez lui la jalousie, il serait réellement devenu fou s'il avait épousé cette jeune fille.
Cela signifie : il la considère comme sipeu sûre qu'il aurait été obligé de tuer tous ceux qu'il aurait trouvés sur son chemin, car il eût été jaloux de tout le monde.
Noussavons déjà que le fait de traverser une série de pièces (ici le compartiment) est le symbole du mariage.A propos de l'arrêt du train en pleine campagne et de la peur d'un accident, il nous raconte qu'un jour où il voyageait réellementen chemin de fer, le train s'était subitement arrêté entre deux stations.
Une jeune dame qui se trouvait à côté de lui déclare qu'il vaprobablement se produire une collision avec un autre train et que dans ce cas la première précaution à prendre est de lever lesjambes en l'air.
Ces « jambes en l'air » ont aussi joué un rôle dans les nombreuses promenades et excursions à la campagne qu'ilfit avec la jeune fille au temps heureux de leurs premières amours.
Nouvelle preuve qu'il faudrait qu'il fût fou pour l'épouser àprésent.
Et pourtant la connaissance que j'avais de la situation me permet d'affirmer que le désir de commettre cette folie n'enpersistait pas moins chez lui.
» FREUD, « Introduction à la psychanalyse » (1917).
+ Le symptôme névrotique a une signification cachéeLa névrose se caractérise par des obsessions, des manies, des angoisses qui peuvent perturber le comportementmais qui, à la différence de la psychose, ne détruisent pas la personnalité.
Les symptômes sont souvent descomportements absurdes dont la signification est cachée.
Ainsi, par exemple, Freud raconte le cas d'une jeune fillequi, chaque soir avant de pouvoir dormir, devait accomplir un cérémonial long et compliqué, exigeant en particulierque la porte qui séparait sa chambre de celle de ses parents restât ouverte.
L'analyse a révélé qu'elle avait desdésirs incestueux pour son père et que, par ce cérémonial, elle empêchait ses parents d'avoir des relations entreeux.
3.
Qu'est-ce qui nous oblige à remonter d'un fait dont on est conscient à sa cause inconsciente ?
Si l'on doit expliquer certains faits par un inconscient, c'est d'abord parce que la conscience ne nous en fournit pasl'explication.Exemple 1 : Je ferme la fenêtre parce que j'ai froid.
Ici, la conscience me fournit le fait (je ferme la fenêtre) et lacause du fait ou du moins ce que je crois être la cause (la sensation de froid).Exemple 2 : Je fais un rêve mais je ne sais pas pourquoi j'ai rêvé à ceci plutôt qu'à cela.
La conscience est muettesur la cause.
Je dois donc la rechercher ailleurs.On va alors rechercher cette cause dans d'autres faits étudiables par la conscience, en particulier dans le corps.
Lecorps n'est certes pas un donné immédiat pour la conscience (je n'ai pas conscience de chacune des opérations quise produisent dans mon corps), mais, à la différence de l'inconscient, il peut entrer dans la conscience : je peuxobserver des corps.On expliquera par exemple un rêve dans lequel il y avait de la nourriture par le vide de l'estomac !C'est seulement, en montrant l'insuffisance de cette explication, que, ne trouvant la cause du rêve ni dans laconscience ni dans le corps, on devra la placer dans un « inconscient ».
C'est ce que Freud fait pour le rêve, maisaussi pour les névroses : aucune lésion au cerveau n'explique ces désordres mentaux..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Peut-il y avoir une science de l'inconscient ?
- Peut-on dire que la psychanalyse est la science de l'inconscient ?
- Peut-il y avoir une science de l'inconscient ?
- L'inconscient peut-il être objet de science ?
- Quelques aspects actuels de la science de l'inconscient ?