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Peut-il y avoir une histoire DU PRÉSENT?

Publié le 25/01/2020

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histoire

L'histoire, quant à elle, est une représentation, une mise à distance du passé : elle est «la reconstruction toujours problématique et incomplète de ce qui n'est plus». Plus encore, l'histoire est la «dé-légitimation du passé vécu» en ce sens qu'elle doit se départir de toutes les illusions de la mémoire collective. Si l'attachement actuel au passé peut donc être le point de départ d'une démarche historique, elle doit s'effacer devant la critique de la mémoire, car le souvenir - souvent déformé - et le témoignage - jamais impartial -ne remplacent pas la véritable enquête de l'historien.

Il faut donc prendre en compte les deux sens du mot «histoire» : la recherche historique suppose une certaine distance par rapport aux événements, la rupture avec le «vécu». En ce sens, il n'y a pas d'histoire du présent. Mais il est possible d'affirmer qu'un intérêt pour le passé prend sa source dans une interrogation sur le présent.

histoire

« dans le présent.

Aucun homme ne se situant en dehors de l'histoire, il n'existe pas de point de vue surplombant capable de la mettre entièrement à distance.

C'est ce qu'exprimait Raymond Aron : Ill «Toute conscience de l'histoire est une conscience dans l'histoire.» ~ • En ce sens, le sujet (l'histoire comme enquête menée par l'histo- 1-.J rien) et l'objet (l'histoire comme ensemble des événements étudiés) ne sont pas distincts : un historien qui étudie, dans la France d'au­ :> U jourd'hui, la période de la décolonisation, à la fois construit son objet d'étude par le biais d'une méthodologie particulière, d'hypo- ~ ·thèses de travail, de concepts explicatifs, etc.

et a été construit si l'on peut dire par la période qu'il étudie, laquelle aura marqué sa mémoire, sa formation politique et morale, son imaginaire, etc.

Il serait illusoire de croire que le regard de l'historien peut être entiè­ rement libre de présupposés.

Ill.

Histoire et mémoire • Cependant, le risque est de confondre la mémoire et l'histoire.

L'historien Pierre Nora, dans ses Lieux de mémoire, les distingue radi­ calement.

La mémoire est «un phénomène toujours actuel, un lien vécu au présent éternel».

À la suite du sociologue Maurice Halbwachs (Les Cadres sociaux de la mémoire, 1925), il montre que la mémoire est portée par des groupes et renvoie à la manière dont ils vivent leur passé comme présence toujours actuelle, les souvenirs servant de lien collectif.

•L'histoire, quant à elle, est une représentation, une mise à distance du passé : elle est «la reconstruction toujours problématique et incomplète de ce qui n'est plus».

Plus encore, l'histoire est la «dé-légitimation du passé vécu» en ce sens qu'elle doit se départir de toutes les illusions de la mémoire collective.

Si l'attachement actuel au passé peut donc être le point de départ d'une démarche historique, elle doit s'effacer devant la critique de la mémoire, car le souvenir -souvent déformé -et le témoignage -jamais impartial - ne remplacent pas la véritable enquête de l'historien.

•Il faut donc prendre en compte les deux sens du mot «histoire» : la recherche historique suppose une certaine distance par rapport aux événements, la rupture avec le «vécu».

En ce sens, il n'y a pas d'histoire du présent.

Mais il est possible d'affirmer qu'un intérêt pour le passé prend sa source dans une interrogation sur le présent.

> Flash bac p.

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