> Peut-il exister des désirs naturels ?

Problematique : S'il existait par exemple des désirs « naturels » - au sens où pourrait l'être d'abord leur objet - on comprend qu'ils paraîtraient plus acceptables que des désirs \"artificiels\". Encore convient-il de différencier de tels désirs des besoins, qui témoignent quant à eux d'une nécessité naturelle. Mais, en admettant qu'il soit \"naturel\" pour l'homme de désirer, ne fait-on pas allusion à la présence d'une \"nature\" en réalité peu repérable ? Et cette nature ne dépend-elle pas du milieu social et de son évolution ? Une évolution telle qu'elle peut susciter des désirs « artificiels >>, c'est-à-dire visant des objets dont la valorisation est sociale plutôt que subjective : comment, dès lors, redonner du sens à l'expression \"désirs naturels\" ?

Bien comprendre le sujet

• La question posée est ambiguë : s'agit-il de s'interroger sur le caractère « naturel » du fait de désirer, ou sur l'appartenance de l'objet du désir à la nature ?

• S'il est « naturel » pour l'homme de désirer, il faudra sans doute hiérarchiser les objets sur lesquels porte le désir. En revanche, l'hypothèse d'objets « naturels » pour le désir omet l'intervention de la conscience valorisante, et confond désir et besoin.

Utiliser ses connaissances

• Platon, déjà, définit le désir comme « manque ».

• Les épicuriens distinguent bien des désirs naturels et nécessaires, mais aussi des désirs naturels non nécessaires (il faut se méfier des seconds).

• Pour Spinoza, non seulement le désir est l'essence même de l'homme (conatus), mais c'est lui qui fonde la valeur de l'objet.

Les pièges à éviter

• Ne confondez pas désir et besoin (physiologique) : le second correspond à une nécessité vitale.

• N'énumérez pas toutes les théories concernant le désir : échantillonnage qui ne mène à rien.

• Ne vous contentez pas de montrer que les désirs qu'encourage la société (par la consommation) ne peuvent pas être naturels : cela ne traiterait qu'un aspect de la question.