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Penser me fait-il prendre un risque ?

Publié le 16/12/2013

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DM Philosophie n°1 TE Verte Mme Fouché Thébaud Juliette Sujet : Penser me fait-il prendre un risque ? Penser est l'essence même de l'Homme, ce qui le définit et ce qui le différencie des autres êtres vivants. En effet, penser, que nous désignons comme une activité mentale, présuppose une conscience c'est à dire la connaissance qu'a l'Homme de ses pensées, de ses sentiments, de ses actes. Être conscient, c'est percevoir la réalité tout en étant présent à sois-même. Nous pouvons ainsi affirmer que l'Homme est capable d'abstraction mentale. Ainsi, l'Homme est donc un animal conscient, parlant, capable de se représenter le monde dans lequel il vit et d'interagir dans ce monde. Cependant, peut-on dire que penser fait prendre un risque ? Car a priori, le terme de risque se rapporte à l'action et non à la pensée. Donc penser n'aurait aucun effet sur la réalité dans la mesure où le sujet n'agit pas suite à sa réflexion. Or, penser prépare l'action, c'est une de ses conditions tout comme la prise de décision et toute action présente naturellement un risque car elle modifie la réalité. Ainsi est ce fondé de considérer que l'activité de penser est insignifiante, futile sans fin précise face à l'action ou au contraire, faut-il en faire une activité sérieuse, fondamentale, au même titre que l'action, qui engage la liberté humaine et qui peut nous exposer au risque ? Dans un premier temps, et selon l'opinion commune, il est paradoxale de rattacher le risque à l'activité de penser car c'est l'action qui suppose un risque pour l'Homme. A priori, c'est le domaine de l'action qui fait prendre un risque. En effet, il est régit par la liberté de l'Homme, il doit faire face à la fortuna et à la volonté. Dans la mesure où l'action vise un but qui n'existe pas encore, elle se rapporte à un futur qui est contingent. De plus, on ne peut pas prévoir la réaction de quelqu'un face à notre action. Ainsi, toutes actions, quelle qu'elles soient, s'expose au risque, en raison du hasard, q...

« Si penser est une activité rattaché à la sphère pratique et si elle appartient à la liberté de l'Homme, alors penser peut faire prendre un risque à son auteur et à autrui.

Nous soulignons le lien entre penser et agir.

En effet ne disons nous pas « il faut réfléchir avant d'agir » .

Ce proverbe sous-entends la sagesse de l'Homme.

L'Homme d'action est un homme prudent.

Pour Kant, l'homme qui fait preuve de prudence c'est un homme habile dans « le choix des moyens qui le conduise à son bien-être ».

La délibération est elle aussi importante quant à l'action.

Prenons comme exemple les juges.

Leur choix est déterminant quant à l'avenir des sujets de l'affaire qu'il traite.

Il se doivent de penser, réfléchir, peser le pour et le contre, délibérer jusqu'à ce qu'il prenne une décision.

Ainsi, la « bonne » ou « mauvaise » pensée est déterminante quant à la qualité de l'action.

De plus, il y a risque lorsque la pensée n'est plus à l'intérieur de l'Homme mais s'expose au grand jour car cette pensée modifie le réel.

Ainsi, elle expose son auteur à la critique comme Socrate qui a été condamné à mort par la cité d'Athènes pour avoir pervertit la jeunesse.

Parfois, la pensée n'est pas seulement risqué pour l'auteur mais pour autrui.

En effet, Staline en 1929 décide de réaliser l'idée communiste.

Ce qui est hors de cette idée est une menace qu'il faut immédiatement détruire.

Des millions de koulaks sont déportés ou tués.

Ainsi la pensée totalitaire se donne pour mission de réduire le réel à une seule et unique forme de pensée.

Mais le risque est aussi présent dans l'action même de penser.

En effet penser demande un effort, il faut savoir réfléchir méthodiquement et de façon autonome.

Ainsi, nos convictions peuvent se retrouver infondées et la réalité peut sembler plus complexe.

D'où la citation de Schopenhauer « L'Homme est un animal métaphysique ».

C'est à dire que l'Homme se questionne sur des objets qui n'appartiennent pas à la réalité concrète, matérielle qui sont pourtant des objets de pensée : l'âme, la mort, Dieu, … Ainsi, l'Homme se remet en question et plonge dans le doute.

Penser serait donc une activité inconfortable. Il y a donc bel et bien à risque à l'activité de penser car on s'expose à la critique, à l'incertain.

Si penser présente un risque dans son action mais aussi dans son implication alors faut-il renoncer et laisser cela à une minorité ? Il y a-t-il un risque à ne pas penser de manière autonome ? Penser est un droit et un devoir moral.

L'article onze de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen est le suivant : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme » Il précise donc bien que l'Homme ne peut renoncer à penser par lui même sans perdre sa liberté.

Nous pouvons nous contenter d'opinion toute faite, refuser de rentrer dans une démarche philosophique, ne pas penser par nous même.

Kant appelle ça être mineur.

« Sapere aude ! » (Ose savoir !) est la devise des Lumières qui se battent contre la minorité de l'Homme, c'est à dire l'incapacité de se servir de son propre entendement sans l'implication d'autrui.

Dans cette position, l'Homme manque de courage et fait preuve de lâcheté en refusant de prendre le risque de penser par lui même.

Cependant, ne pas prendre ce risque c'est s'exposer au dogmatisme voir au fanatisme.

Comme nous l'avons énoncé précédemment dans l'introduction, penser est l'essence de l'Homme.

Penser, v'est ce qui fait que l'Homme est un Homme.

Donc renoncer à sa responsabilité de penser, c'est se rabattre à sa condition biologique, c'est vivre pour survivre, c'est être esclave de sa condition d'Homme.

En cela, nous pouvons affirmer que penser est un bien précieux constituant tous les sens de l'Homme.

Mais c'est aussi un bien risqué puisque potentiellement menacé par les pouvoirs c'est pour cela que penser est protégé par la loi : « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui. »

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