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Penser est-ce dire non?

Publié le 09/04/2005

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 [S'il est vrai que penser implique dans un premier temps la négation, cela ne suffit pas. La phase de négation doit être suivie d'une phase positive de création et d'élaboration de concepts.] Pour penser, il faut également affirmer, créer. Spinoza, dans son Éthique, commence par poser un certain nombre d'axiomes (affirmations indémontrables mais évidentes). Quant au doute méthodique de Descartes, ce n'est pas une fin en soi. C'est une manière de «déblayer le terrain» avant de poser la première brique qui servira de base à l'élaboration de la pensée rationnelle. Revenons sur la démarche cartésienne. Si nous poussons le doute jusqu'au bout, nous remarquons qu'il suppose une double affirmation : l'existence du cogito, mais, surtout, l'affirmation de Dieu. Tout comme si une affirmation première, fondamentale, soutenait toute la pensée de Descartes. Penser, ce n'est pas tellement « dire non » que découvrir ce Dieu qui fonde la science et donne sens à mon esprit fini.


« positif, le non s'intègre dans le oui : ce qui se contredit ne se résout que dans la négation de son contenuparticulier.

Hegel utilise ici le terme de Aufhebung : une négation est opérée, le terme nié étant à la foisdépassé et conservé.

Dans la synthèse, se produit une négation de la négation, un mouvement d'unificationoù le terme nié est conservé.Penser, c'est donc, par la synthèse, intégrer le « non » dans le « oui », le négatif dans l'affirmatif, et ce, àtravers la force de l'Esprit, union du positif et du négatif.

Penser, exercer une activité rationnelle, c'est obéir àla force de l'Esprit, qui est Idée, Idée se formant selon le rythme de la négativité.

Nous avons ici une nouvelleforme de la Pensée, conçue comme démarche dialectique et spirituelle, procédant en allant de la thèse(positif) à l'antithèse (négatif ; non) jusqu'à la synthèse (union du positif et du négatif).

Dans cetteperspective, c'est le « non » qui est le moteur de la pensée.

Cette négativité, ce non expriment la libertémême de l'Esprit, qui tend toujours à s'élever vers un autre objet et à l'intégrer dans un mouvementininterrompu.Penser, ce serait donc, grâce à la force de l'Esprit, de l'Idée conçue sous sa forme la plus haute, dire non,faire émerger le travail du négatif, de la négation ne s'épuisant pas à exclure le positif, mais le reconstruisantet le « sauvant » dans la synthèse.

Tel est le mouvement incessant de la vie de l'Esprit. Pour la plupart des philosophes, penser c'est aussi être en conformité avec un principe supérieur, quel quesoit le nom qu'on lui donne: idée, Dieu, raison, esprit, bonheur, etc.

Ils posent donc comme principe de leursystème un acquiescement préalable; ils disent «oui», même s'ils soumettent ce «oui» à la critique.

[] Est-ce que je dois, demain, aller manifester avec mes camarades? Pour répondre à cette question, je doispeser lepour et le contre, le «oui» et le «non».

Je fais ce que fait tout philosophe.

Toute pensée est critique, c'est-à-dire qu'elle implique la négation: «non» aux mots d'ordre (je déteste les ordres), non aux illusions des sens,non aux vérités établies, non aux «faux prophètes» (Nietzsche).Mais penser comporte également un aspect positif de création et de construction.

Cela est évident dans lapensée scientifique, qui procède en échafaudant des hypothèses qu'il s'agit ensuite de confirmer ou d'infirmer.Ces deux aspects de la pensée peuvent être réconciliés si l'on considère que toute pensée rationnelle estdialectique et vise à obtenir une synthèse.. »

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