Penser Dieu
Publié le 14/05/2014
Extrait du document
Penser Dieu :
Dieu et les « Dieu « / définir Dieu
Dieu : prénotion innée avant toute culture religieuse (selon les épicuriens et les stoïciens)
=> quelles sont les qualités essentielles de Dieu, une fois écartées celles qui divergent selon
les dogmes (créateur ou non, immanent ou transcendant, etc.) ? La supériorité (de Dieu sur
l’homme) est une constante. [(!) Dieu pas forcément supérieur/antérieur à tout. Le dieu
démiurge du Timée de Platon crée selon le Bien : cette valeur lui est donc supérieure.]
Dieu personnel (monothéismes)/ Dieu impersonnel (être suprême des déistes, dieu/nature
spinoziste)
Toute conception philosophique de Dieu correspond à un projet philosophique propre (ex : le
dieu caché de Pascal). Rapport à Dieu (sentiment pour Rousseau ; raison pour Leibniz).
Dieu, concept métaphysique ?
Dieu confondu avec l’être au Moyen-âge en vertu d’un passage de la Bible (« Je suis celui
qui suis. « Ancien testament, Exode, 3, 14)
«
- La question « Dieu est-il donc mort ? », littéralement absurd\
e, est posée par la créature
tentée, en chemin vers l’athéisme.
Celui qui pose cette questio\
n a conservé le langage du
croyant (cf.
paradoxe + haut; « Dieu est mort » ne signifie rien \
pour un athée, dès lors qu’il
nie qu’il y ait un Dieu) et maintient implicitement la croyance en u\
n Dieu, mais doute
simultanément de son existence.
- « Dieu est mort » peut aussi être compris comme aggression co\
ntre la religion, en tant que
la formule est provocante, qu’elle suscite le scandale.
- « Dieu est mort » doit plus généralement être comprise \
comme l’affirmation de la mort de la
foi, des représentations de Dieu.
La formule est ainsi métonymique\
.
(cf.
Nietzsche, Gai
savoir, §243 : « Dieu est mort (…), la croyance au Dieu chré\
tien est tombée en discrédit… »)
Et après la mort de Dieu ?
• le retour du sacré : phéomène sociologique qui cherche à\
rendre compte de la vogue des
religions exotiques, des sectes, de la croyance en « quelque chose »\
…
• la révolution copernicienne de la théologie : abandon du comb\
at contre l’athéisme en tant
que le « a » privatif concerne le « théisme » et non Dieu\
(sont attaquées des représentations
de Dieu mais non Dieu lui-même, Dieu étant au-delà de toute rep\
résentation).
La théologie
doit évacuer toute logique.
Thèse de la mort de Dieu réappropri\
ée et réaffirmée avec force par
les théologiens, sous la forme interrogative : essor de la « thé\
ologie de la mort de Dieu ».
La
« dure parole » (le mystère de la mort de Dieu dans la Bible)\
devenue parole de joie.
Le Dieu des philosophes :
Socrate est dit premier philosophe politique parce qu’il s’est sou\
cié exclusivement de
l’homme.
Ne peut-on pas aller jusqu’à dire qu’il a été\
le premier philosophe, en se détournant
de l’examen du divin, dès lors que le philosophe doit être dist\
ingué selon Socrate, du
physicien, de l’astronome, du théologien ?
Dieu : objet philosophique périlleux, dans la mesure où la réfl\
exion philosophique sur Dieu
peut heurter la croyance des uns et des autres.
Mais cet argument, de la\
prudence, ne vaut que
relativement car il peut être légitime quoique périlleux d’é\
tudier le concept philosophique de
Dieu.
Le philosophe doit-il ou non s’intéresser à Dieu ? Mais de quel\
Dieu parlons-nous ? Le Dieu
des philosophes est-il le même que celui des croyants ?
• Dieu de la raison ou déesse raison ?
D’un côté, il n’y a pas un dieu des croyants et un dieu des \
philosophes mais un seul et même
Dieu, appréhendé par la croyants (par la seule foi) et par les p\
hilosophes (par le détour de la
raison) et les deux moyens d’appréhender Dieu sont légitimes (\
Descartes, épître aux doyens
et docteurs de la faculté de théologie de Paris ouvrant les Méd\
itations métaphysiques)
Dieu : objet philosophique attrayant dans la mesure où il est un dé\
fi lancé à la raison, étant
selon le dogme religieux, incompréhensible.
Mais d’un autre côté, le Dieu rationnel appréhendé par le\
s philosophes se distingue
inéluctablement du Dieu des croyants.
Preuves de l’existence de Di\
eu : un exercice philosophique
traditionnel (saint Anselme, saint Thomas d’Aquin, Descartes, Kant, \
Hegel) =
démonstration de l’existence de Dieu selon les règles de la log\
ique et à l’aide d’arguments
rationnels.
Tentative de réduire la distance de l’homme à Dieu \
par le biais de la raison.
Diversité des démonstrations selon les philosophe (a priori, a po\
steriori, ontologique,
cosmologique, morale, métaphysique…).
Elles sont des démonstra\
tions de la puissance de la
raison tout autant que des démonstrations de l’existence de Dieu.
\
• Dieu architecte de la philosophie :
La démonstration de l’existence de Dieu a une place particulièr\
e dans les Méditations
métaphysiques de Descartes.
Le Dieu du philosophe est le socle du sys\
tème cartésien ; sans
Dieu, pas de science possible.
Les dieux des philosophes sont des dieux théoriques, qui fondent et s\
ervent une pensée.
C’est
dire la distance entre le dieu de la raison et le dieu du coeur.
cf.
Pas\
cal (coeur/raison) ou
encore Heidegger : le Dieu des philosophes, « l’homme ne peut ni l\
e prier, ni lui sacrifier, il
ne peut, devant la Causa sui [cause de soi : def philosophique de Dieu] \
ni tomber à genoux
plein de crainte, ni jouer des instruments, chanter et danser.
»
Ccl : en éludant l’amour et/ou la crainte, la philosophie ne manqu\
e-t-elle pas une part de la
définition de Dieu ? D’autre part, la philosophie inverse les rô\
les, elle crée un Dieu, se prend
pour le Créateur.
Dieu, en rendant possible, qu’il les fonde ou le\
s cautionne, des systèmes
philosophiques, est mis au service de la philosophie..
»
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