Penser, connaître, croire
Publié le 27/02/2004
Extrait du document
«
dire fonder son adhésion sur des principes objectifs et rationnels.Il ne suffit donc pas d'adhérer à une pensée ou de l'avoir apprise (par exemple, la philosophie de Hegel) pour pensersoi-même.
Il ne suffit pas de répéter une proposition scientifique connue par ouï-dire pour posséder à proprementparler une connaissance scientifique.
Distinguer penser, connaître, et croire, c'est provoquer une réflexion sur lerapport que nous entretenons avec nos représentations.
La façon dont nous nous rapportons à ces représentationsconditionne le statut que nous pouvons leur reconnaître.La distinction de ces différents actes suppose que l'on passe d'une simple possession de contenus à une évaluationréflexive de nos représentations.
Descartes dit ainsi que le doute radical des Méditations métaphysiques conduit à rejeter des vérités.
Mais il n'exclut pas la possibilité de réintégrer ces véritésadmises, puis rejetées, à l'édifice de la connaissance.
Leur contenu sera lemême, mais leur statut aura changé.
Mais il faut d'abord que l'ordre de saméditation les fondent comme telle.
Descartes n'efface pas cesreprésentations, il continue de les posséder, mais il suspend leur statut devérité en attendant de les avoir fondées aux yeux de sa propre raison, enattendant de les avoir pensées.
CITATIONS:
« Je dus [...] abolir le savoir afin d'obtenir une place pour la croyance.
»Kant, Critique de la raison pure (2e éd.), 1787.
Croyance : « C'est le mot commun qui désigne toute certitude sans preuve.» Alain, Définitions, 1953 (posth.)
« Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances.
[...]Ils peuvent leur infliger les plus constants démentis sans les affaiblir et uneavalanche de malheurs et de maladies se succédant sans interruption dansune famille ne la fera pas douter de la bonté de son Dieu ou du talent de son médecin.
» Proust, Du côté de chez Swann, 1913.
« Les mots doute et croyance, comme on les emploie d'ordinaire, sont usités quand il est question de religion[...].
Je les emploie ici pour désigner la position de toute question grande ou petite et sa solution.
» Charles S. Peirce, Textes anticartésiens, 1984 (posth.).
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