Peirce : l'unanimité, critère de la vérité
Publié le 24/12/2014
Extrait du document
«
SUJET 40
physiciens sont unanimes à la considérer comme vraie.
Mais il s'agirait
alors de tous les spécialistes à une époque donnée.
Donc, la vérité d'une
théorie varierait selon les époques, puisque l'unanimité des spécialistes
peut varier
à chaque époque.
Et de fait l'histoire des sciences nous
enseigne que des théories (par exemple le géocentrisme) qui se sont
révélées fausses ont été admises par la totalité (ou la quasi-totalité) des
spécialistes à une époque donnée.
Bien plus, c'est souvent un seul ou un
petit nombre de spécialistes qui ont défendu
la vérité contre la majorité de
leurs confrères (par exemple l'héliocentrisme soutenu par Copernic et
Galilée, contre l'immense majorité des astronomes de leur temps).
2.
Peirce : l'unanimité, critère de la vérité
• Dans ces conditions, il semble bien que l'on ne puisse faire de
l'unanimité un critère de vérité.
Mais si on ne le peut, n'est-ce pas parce
qu'on considère l'unanimité
en fait et non en droit? L'unanimité ne peut
elle pas constituer le critère idéal de la vérité ? C'est en gros la thèse qui a
été soutenue par
le logicien et philosophe américain Ch.
S.
Peirce (1839-
1914).
• Peirce soutient que les discussions philosophiques sur la vérité sont
absurdes dès lors que l'on considère la vérité d'une pensée
indépendamment de ses conséquences pratiques, car s'il existe des
ensembles de sensations qui n'ont aucun rapport avec la manière dont
nous agirons dans une circonstance donnée, comme, par exemple, quand
nous écoutons un morceau de musique ou que nous regardons un
tableau, nous n'appelons pas cela penser.
La pensée,
observe en effet Peirce, naît d'un doute et tend vers une
croyance.
Dans
le doute, l'esprit est insat'1sfait : le doute est une sorte de
malaise de l'intelligence qui correspond à une indécision de la volonté,
puisque tant que je doute, j'hésite, je ne parviens pas
à me décider à agir.
La croyance, en revanche,
exclut le doute dans la mesure où elle est une
réponse
à ce doute ; elle est donc un état de satisfaction de l'esprit, et un
appui pour
la volonté : quand je crois à quelque chose, quand j'en suis
convaincu, j'agis en fonction de cette croyance.
C'est pourquoi, nous dit
Peirce,
" le résultat final de la pensée est /'exercice de la volonté "
(Comment rendre nos idées claires).
• Ainsi lorsqu'une croyance est fixe, c'est-à-dire qu'elle échappe au
doute, je considère son objet comme vrai.
Peirce distingue trois méthodes
pour fixer
la croyance.
1) La méthode de ténacité, consistant à s'attacher obstinément aux
opinions que l'on possède déjà.
177.
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