PAVLOV (1849-1936) ET LA NAISSANCE DE LA PSYCHO-PHYSIOLOGIE

« créatrices d'états dits de « parabiose » (névroses, psychoses, folies, troubles du caractère, dépressions nerveuses,etc.).

Il formula les caractéristiques de ces situations pathogènes, toutes dépassant les possibilités d'intégration etd'équilibration cérébrales : par exemple le choc traumatique, l'indiscernabilité du signal, la transformation des signauxd'approche en signaux d'évitement, le surmenage de l'adaptation.

Toutes se traduisent par des comportementanormaux plus ou moins graves, plus ou moins durables. Dans le même axe de recherches se situent les premiers travaux thérapeutiques : choix et effets des médicamentschimiques sur les fonctions cérébrales ; de là naquit l'essor de la thérapeutique chimio-neuro-physiologique siprospère de nos jours. Ainsi une conception de la psychiatrie s'élabore, en contradiction formelle avec les conceptions « psychologiques »et d'abord avec la psychanalyse, que les continuateurs de Pavlov attaqueront agressivement, autant que lui-mêmeattaquera la psychologie pathologique de Pierre Janet. LES TYPES NERVEUX Ces recherches, conduites toujours sur les animaux avec, à l'arrière-plan, la certitude de l'extension des résultats enclinique humaine (extension confirmée) conduisirent Pavlov à distinguer des « types nerveux » ou typescaractérologiques identifiables non seulement par leur comportement général et le style des réactions, mais aussipar la prédominance relative de l'excitabilité sur l'inhibition ou inversement, par la facilité ou la difficulté deschangements d'apprentissage, et enfin par les réactions différentes aux diverses catégories de « calmants ».

Pavlovdistingue quatre « types » : l'excitable, l'inhibé, (tous deux faciles à déséquilibrer), le calme, le vif (tous deux fortset difficiles à déséquilibrer).

Il affirme que ces caractères différencient aussi les humains et correspondent à latypologie d'Hippocrate qui repérait, on se le rappelle, quatre « constitutions humorales » : le colérique, îemélancolique, le flegmatique et le sanguin. Cet aspect des recherches s'inscrit parmi les nombreuses « caractérologies » qui furent élaborées pendant lapremière moitié du XXe siècle, au moment du grand essor de la psychologie différentielle, inaugurée auparavant surle plan scientifique par Galton. La « descendance » de Pavlov est nombreuse et importante.

Citons seulement d'une part l'essor des recherchesdans le domaine de la psychoneurologie, avec V.M.

Bechterev (Principes généraux de la réflexologie, 1917), et de lamédecine psychosomatique (il faut dire, selon l'école russe, « cortico-viscérale ») avec Ivanov Smolensky etBykov,...

d'autre part le développement de la psychologie objectiviste illustré par l'Américain Watson, et enfin lesinnombrables applications du « conditionnement » (en psychothérapie avec la behavioral-therapy dedéconditionnement, en pédagogie, en rééducation, en publicité, en propagande avec le lavage de cerveau etl'intégration par l'environnement).. »