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Pascal, Pensées, Religion

Publié le 06/02/2014

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pascal
« Les grandeurs et les misères de l'homme sont tellement visibles, qu'il faut nécessairement que la véritable Religion nous enseigne, qu'il y a en lui quelque grand principe de grandeur, et en même temps quelque grand principe de misère. Car il faut que la véritable Religion connaisse à fond notre nature, c'est-à-dire qu'elle connaisse tout ce qu'elle a de grand, et tout ce qu'elle a de misérable, et la raison de l'un et de l'autre. Il faut encore qu'elle nous rende raison des étonnantes contrariétés qui s'y rencontrent. S'il y a un seul principe de tout, une seule fin de tout, il faut que la vraie Religion nous enseigne à n'adorer que lui, et a n'aimer que lui. Mais comme nous nous trouvons dans l'impuissance d'adorer ce que nous ne connaissons pas, et d'aimer autre chose que nous, il faut que la Religion qui instruit de ces devoirs nous instruise aussi de cette impuissance, et qu'elle nous en apprenne les remèdes. « Il faut rendre l'homme heureux qu'elle lui montre qu'il y a un Dieu, qu'on est obligé de l'aimer, que notre véritable félicité est d'être à lui, et notre unique mal d'être séparé de lui. Il faut qu'elle nous apprenne que nous sommes plein de ténèbres qui nous empêchent de le connaître et de l'aimer, et qu'ainsi nos devoirs nous obligeant d'aimer Dieu, et notre concupiscence nous en détournant, nous sommes pleins d'injustice. Il faut qu'elle nous rende raison de l'opposition que nous avons à Dieu et à notre propre bien. Il faut qu'elle nous en enseigne les remèdes, et les moyens d'obtenir ces remèdes. Qu'on examine sur cela toutes les Religions, et qu'on voie s'il y en a une autre que la Chrétienne qui y satisfasse. Le terme religion provient du latin : religare : reliée et religere : recueillir de nouveau, ou rassembler. Ces deux racines renvoient au double aspect de la religion : elle relie les hommes à la divinité, ce que Bergson nomme la religion dynamique, mais elle est également une pratique institutionnalisée, Bergson appelle cet aspect la religion statique. La religion a donc un double sens : vertical et horizontal. La question de l'existence de Dieu est récurrente chez les hommes. Cette interrogation est commune à tous les hommes, et tous les hommes cherchent le bonheur. Le bonheur est une notion complexe et difficile à définir, cependant elle est commune à tout les hommes et peut-être résumée en un état durable de satisfaction totale. Ainsi les hommes cherchent le bonheur mais semblent incapables d'y parvenir par eux-mêmes, alors faut-il un enseignement religieux pour leur permettre de l'atteindre ? C'est ce que Pascal cherche a prouver dans « Pensées «: il montre que les hommes sont grands et misérables à la fois, ce sont donc des êtres contradictoires. Il ajoute également que l'homme ne sait se comprendre lui-même, que la religion est une réponse à ses maux et qu'elle peut lui permettre d'accéder au bonheur ce qui sans elle serait impossible. Pascal répond donc à ...
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« c’est un roseau pensant ».

« Roseau fragile » car la vie de l ’homme a une f in, la misère de son corps contraste avec la grandeur de son esprit.

Ce qui fait de l ’homme un être supérieur au néant c’est sa faculté de penser et de se rendre compte de sa misère.

Sa grandeur provient de la conscience de sa misère.

Il se différencie des bêtes par sa capacité à penser mais ne peut néanmoins pas s’élever au rang de Dieu, l ’homme n’est donc « ni ange, ni bête ».

L’homme est donc un être incompréhensible de par son mélange de grandeur et de misère.

A insi l ’être humain est petit et même s’il réfléchit à son existence et qu’il prend conscience de sa misère et de sa grandeur i l ne peut s’élever au rang de l ’ infini.

La raison et la nature ne peuvent nous permettre de comprendre l ’homme.

« Il faut nécessairement que la […] religion nous enseigne », dans cette phrase Pascal use à nouveau d’une figure d’insistance grâce a l ’adverbe nécessairement pour montrer que l ’homme ne peut se comprendre lui-même et qu’i l nécessite une aide supérieure : la religion.

Pour Pascal l ’homme est donc un paradoxe à la fois misérablement grand, et grandement misérable.

Seule la religion combat et lève ces contradictions : « elle nous rende raison de ces étonnantes contrariétés ».

A insi l ’homme grâce à la religion se trouve une place dans le monde : i l est supérieur au néant mais reste inférieur à l ’ infini.

A insi l ’enseignement religieux l ’aide à se comprendre, elle lui enseigne ses particularités et lui montre qu’elles sont conciliables.

Dans son l ien avec le bonheur, elle permet aux hommes de se comprendre mais également de soigner leur maux et d’être heureux. La religion permet à l ’homme de comprendre ses contrariétés et de les concilier.

Ce dernier est supérieur au néant mais inférieur a dieu.

I l aussi misérable que grand, c’est donc un être contradictoire et seule la religion permet de dépasser le problème pour constituer une vraie connaissance de l ’Homme.

La religion connait l ’homme, elle lui offre une définition du bonheur et lui permet d’y accéder. La religion offre la possibilité à l ’homme d’accéder au bonheur car i l est incapable de le faire par lui-même.

Le bonheur peut se définir comme l ’état de complète satisfaction, de complétion des désirs, caractérisé par sa plénitude et sa stabil ité.

D ’après Hegel : “ Le bonheur n’est pas un plaisir singulier, mais un état durable, d’une part un plaisir affectif, d’autre part aussi des circonstances et des moyens qui permettent, à volonté, de provoquer du plaisir ”.

Or le problème de l ’homme est que seul i l ne peut même pas prétendre l ’atteindre : sa raison est l imitée et impuissante pour constituer une vraie connaissance de lui-même et donc de concilier ses contradictions.

Elle doit s’effacer au profit de la religion qui dicte précisément à l ’homme ce qu’i l doit faire pour être heureux : aimer Dieu.

A travers celle-ci l ’homme peut se reposer : i l connait sa félicité qui est « d’être en [dieu], et [son] unique mal est d’être séparé de lui ».

A insi l ’homme n’a plus qu’à se laisser bercer par la religion qui lui confère un bonheur constant puisque la présence de Dieu est continue.

Cependant l ’homme ne perd pas ses contradictions : i l reste un être compliqué plein de « grandeurs et […] misères ».

Cependant la religion connait les faiblesses et les forces de l ’être humain et en joue pour pouvoir le guider vers le bonheur.

« Elle reconnai[t] que nous sommes pleins de ténèbres qui nous empêchent de connaitre [dieu] et de l ’aimer » alors elle donne des ordres et des contraintes que l ’homme doit respecter avec pour promesse du but ultime : le bonheur.

La religion l imite les actions de l ’homme et le focalise sur son amour pour Dieu.

Cependant le bonheur est souvent l ié à l ’absence de contraintes, à la l iberté.

Or si la religion ordonne et impose des contraintes restreignant ainsi la l iberté de l ’homme et donc par conséquent son bonheur.

La religion promet donc le bonheur à ses croyants mais l imite sa l iberté.

Néanmoins ces derniers ne sont pas totalement dupes a l ’ image de Pascal qui entretient l ’hégémonie religieuse mais utilise cependant des verbes comme « obliger » ou des termes comme « devoirs » pour témoigner de ce décalage religieux.

Malgré cela la religion reste importante pour l ’homme.

La raison humaine est incapable de prendre en compte en même temps la misère et la grandeur de l ’homme.

Elle doit s’effacer au profit de la Révélation (lorsque le f idèle voit apparaitre dieu ou sa foi), de la religion.

Le paradoxe de la condition humaine est connu de la religion et notamment dans le dogme de la chute – au paradis originel, Adam et Eve mangèrent le fruit défendu et devinrent de simples mortels- qui montre combien l ’homme est misérable mais néanmoins supérieur au néant.

La religion i l lumine donc l ’homme, elle le guide vers le bien et lutte contre ses ténèbres.

A l ’ image du malade à l ’hôpital, la religion comme un « remède » soigne et apaise les maux de l ’homme.

Pascal reprend ici la théorie de l ’ i l lumination de l ’Homme par la religion et contre ses ténèbres en comparant la religion à un remède.. »

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