Pascal, Pensées : la mort. Le temps. La société.
Publié le 30/11/2015
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La troisième partie nous fait aller à la cause explicative du phénomène : la faite du tragique de l’existence humaine. L’homme sans Dieu recherche l’agitation car les combats, la guerre, etc. le détournent de la contemplation de son néant : de sa mort inévitable. La démonstration de Pascal progresse implacablement. Après avoir décrit le paradoxe de la condition humaine (même un homme pourvu de biens achètera une charge pour s’occuper et refusera de demeurer dans une chambre), il faut en venir à la vraie cause du phénomène, cause qui nous est donnée dans cette troisième partie.
Vous dégagerez l’intérêt philosophique du texte suivant en procédant à son étude ordonnée.
Quand je m’y suis mis quelquefois, à considérer les diverses agitations des hommes, et les périls et les peines où ils s’exposent, dans la cour, dans la guerre, d’où naissent tant de querelles, de passions, d’entreprises hardies et souvent mauvaises, etc., j’ai découvert que tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos, dans une chambre. Un homme qui a assez de bien pour vivre, s’il savait demeurer chez soi avec plaisir, n’en sortirait pas pour aller sur la mer ou au siège d’une place. On n’achètera une charge * à l’armée si cher, que parce qu’on trouverait insupportable de ne bouger de la ville; et on ne recherche les conversations et les divertissements des jeux que parce qu’on ne peut demeurer chez soi avec plaisir. Mais quand j’ai pensé de plus près, et qu’après avoir trouvé la cause de tous nos malheurs, j’ai voulu découvrir la raison, j’ai trouvé qu’il y en a une bien effective, qui consiste dans le malheur naturel de notre condition faible et mortelle, et si misérable, que rien ne peut nous consoler, lorsque nous y pensons de près.
Pascal, Pensées.
Autres notions abordées : la mort. Le temps. La société.
Le pouvoir.
«
tout
entière irrat ionnelle et le divertissement, qui nous détourne de
notre condit ion, n'est-il pas notre lot?
Ces lignes, qui s'att achent à l'ana lyse de l'activité humaine, au di
vertissement, posent problème.
On peut y voir , en effet, une condam
nation globale de l'activité de l'homme.
Mais cette interp rétation
n'est qu'une hypothèse parmi d'autres.
o Comm ent comprendr e le texte ? Comm encez par souligner les
termes et express ions fondament aux; remarquez l'absence de mots
philo sophiques « te chnique s >>.
Pascal est davantage un « mor a
lis te >> qu'un philosophe.
a gitation : état de ce qui est parcouru de mouvemen ts irrégulier s
en divers sens.
malheur des homme s :s itua tion, condition pénible du (!enr e
humain.
-d ivertiss ement (en latin divertere, se dét our ner de) : se définit
comme tout ce par quoi nous fuyons le spectacle de notre faible
et misérable condition : le jeu, les divers amusemen ts, mai s aussi
le trav ail, l'activité, les responsabil ités.
-c ondition faible et mor telle : situation d'impuissance et vouée à
une finitude temp orelle inévitable.
p ens er: exercer une activité de l'esprit.
Avoir une représentation
mentale.
o Ana lysez ensuite la structure du texte, qui se divise en trois
par ties :
A) Première partie : « Quand[ ...
] chamb re.
»
Les hom mes ne savent pas demeur er seuls et sans agitation.
8) Deuxièm e partie : " Un homme[ ...
] plais ir.
»
Ils rec herchent agitation et contacts humains.
C) Tro isième partie : « Mais [ ..
.
] de près.
»
Car les hom mes veulent fuir le tragique de leur existence.
o Quelle est l'idée directrice du texte ? Le diver tisse ment nous
détourne, dit Pascal, de la condition humaine et de son néant.
oL e problème soulevé par ces lignes est celui de savoir comment
l'homme peut échapper au spectacle de sa misère métaphysique
et mor ale.
o Quel est l'enjeu du texte, ce qu'il nous fait gagner ? Nous faire
mieux comprendre le sens de l'activité humaine.
Pourquoi l'homme
est-il un« animal d'action >> ? Pour échapper , en partie, à la vue de
son néant.
Tout nous signale donc l'intérêt philosophique d'un texte
riche en dévoilement métaphysique et exist entiel.
Un grand texte
« existenti aliste >>.
Bibliographie PASCAL, Pensées, éditions de poche diverses..
»
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