PASCAL: Nous ne nous tenons jamais au temps présent
Publié le 08/04/2011
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Dans la première partie, Pascal commence tout d’abord par une constatation ; Nous ne nous tenons jamais au temps présent. C’est-à-dire que tous les Hommes n’arrivent pas à vivre constamment au temps présent, il y a toujours quelque chose qui nous en empêche. Puis il analyse son idée, il l’a développe, l’Homme cherche toujours à s’imaginer l’avenir, il s’en fait une représentation, comme s’il voulait le faire venir plus vite, comme quand les enfants ouvrent chaque matin une petite case du calendrier de l’avent, avec l’impression que Noël approche de plus en plus vite, comme pour hâter la cour du présent. Et on se rappelle le passé, comme quand on voit notre vie défiler devant nos yeux, quand il nous arrive quelque chose de grave, un accident par exemple, pour avoir l’impression « d’arrêter « le présent. En fait, nous pensons tout le temps soit au passé, dans lequel on se revoit faire certaine action, soit au futur, dans lequel on simagine faire quelque chose, et nous négligeons le seul temps qui nous « appartient « vraiment ; le présent. Si bien qu’au bout du compte, nous ne pensons qu’à ce qui n’est plus rien, c’est-à-dire au passé. L’homme fuit constamment le présent et se réfugie dans le passé ou le futur.
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Dans ce texte où il est traité la question du temps en rapport avec l'existence humaine on peut observer l'entrée enmatière très directe de Pascal, où dès la première phrase il nous livre sa thèse par l'affirmation concernant notrerapport au temps « Nous ne tenons jamais au temps présent ».
Par là, il affirme que nous ne vivons – ce qui signifieêtre actuellement - pas pleinement le moment présent mais que nous nous tournons vers le passé – qui correspondau moment temporel révolu, antérieur au présent – soit nous nous projetons vers l'avenir – qui correspond aumoment temporel à venir, qui n'est pas encore présent ni passé, qui est donc postérieur au présent.
C'est d'ailleurs ce qu'il explique dans son premier argument allant jusqu'à la ligne 6 « nous anticipons l'avenir commetrop lent à venir, comme pour hâter son cours », ce qui veut dire que nous tendons vers l'avenir que noussouhaitons le voir se réaliser, considérant qu'il met plus de temps à venir que nous l'espérerions.
De plus, lorsquenous ne tendons pas vers le futur nous sommes bien souvent tournés vers le passé « nous rappelons le passé pourl'arrêter comme trop prompt » et comme il est dit dans cette phrase, lorsque nous n'espérons pas être déjà demain,nous regrettons le passé tout en sachant que nous ne pouvons pas agir dessus.
En définitive, nous pourrions penserque Pascal nous amène par là à penser que nous aimerions avoir un pouvoir sur le temps.
Or, en ce qui concerne lepassé, il est impossible de changer les événements, mais en ce qui concerne le futur, en travaillant sur le présent, ilexisterait une possibilité d'atteindre cet avenir tant rêvé et espéré.
Mais comme le montre Pascal dans ce texte « nous ne tenons jamais au temps présent » ce qui nous empêche d'atteindre nos visions d'avenir.
De la ligne 6 à la ligne 10, Pascal dans son deuxième argument expose les raisons qui nous poussent à fuir le présenten se réfugiant dans le passé ou dans temps futur.
En effet, il est dit « C'est que le présent d'ordinaire nous blesse».
Pour Pascal le temps présent nous est difficile « parce qu'il nous afflige », c'est-à-dire qu'il est désagréable, non-conforme à la vision que l'on se faisait de ce présent.
De plus, lorsque le présent « nous est agréable nousregrettons de le voir échapper ».
Le présent qu'il soit de nature agréable ou non ne nous satisfait pas car soit il nerépond pas à la vision qu'on se faisait de lui, soit il est conforme mais notre incapacité à arrêter le temps et ainsiprofiter encore plus de ce moment présent ne nous satisfait pas non plus.
Ainsi, comme « le présent d'ordinaire nousblesse », nous nous réfugions soit dans le passé, soit dans le futur qui reste malgré tout un « temps où nousn'avons aucune assurance d'arriver ».
Par là Pascal confirme le fait que si nous n'avons aucune assurance ni pouvoirsur le temps futur et les événements qui lui sont liés.
A partir de la ligne 11, Pascal exprime les enjeux du comportement que nous adoptons par rapport au temps etl'impact de ce comportement sur l'existence humaine.
Dès la première phrase de la ligne 11, Pascal nous invite àexaminer nos propres pensées, à regarder en nous.
Il réaffirme dans ce paragraphe sa thèse par la reformulation decelle-ci « Nous ne pensons presque point au présent ».
Pour lui, les seuls moments ou nous pensons au présent,c'est pour « prendre la lumière pour disposer de l'avenir », c'est-à-dire pour aller plus vite vers l'avenir.
De plus, « leprésent n'est jamais notre fin », ce qui veut dire que nous ne faisons pas du présent le but de notre existence maiscomme le passé, il est seulement « un moyen » pour « disposer de l'avenir » qui lui seul « est notre fin ».
C'estpourquoi, comme « le seul avenir est notre fin », « nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ».
C'est là laconséquence de notre comportement face au temps.
De plus, pendant que notre esprit tend vers le futur, noustendons aussi au bonheur, ce qui selon Pascal est impossible vu que nous ne vivons pas dans le présent.
Il sembleque Pascal ait voulu dire par là que nous ne pouvons être heureux que dans le présent, mais comme nous semblonsincapables de vivre dans le temps présent, nous sommes donc aussi incapables d'être heureux.
Dans ce texte, il semblerait que l'objectif de Pascal soit de nous présenter cette vision négative des choses pournous inviter à agir autrement, et ainsi peut-être atteindre le bonheur qui semble être au cœur des préoccupationsde l'existence humaine..
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