PASCAL : Le haïssable du moi - fragment 455 de l’édition Brunschvicg ou du fragment 136 de l’édition Chevalier (en Pléiade)
Publié le 12/09/2015
Extrait du document
«
184 1 Moi
ce moi, ne peut l'empêcher d'être là, toujours aussi
despotique sous les allures de la modestie.
Et l'on en arrive donc au deuxième sens de cette for
mule, celui qui
prédomine à juste titre dans la mémoire
collective.
Le moi est haïssable parce que sa prétention
à être au centre de tout traduit l'orgueil humain.
Cet orgueil est pour Pascal la grande faute.
La princi
pale qualité
du chrétien doit être l'humilité.
Il doit
sentir combien il est peu de chose face à l'infinie puis
sance
de Dieu.
Pascal ne souhaite pas que l'homme se ravale au rang
de l'animal car il est grand par la pensée.
Mais il ne
veut pas
non plus que cet homme, fier de cette supério
rité
sur l'animal, en vienne à se prendre pour le roi de
l'univers.
Ce qui lui fait écrire, toujours dans les Pen
sées
«S'il se vante, je l'abaisse; s'il s'abaisse, je le vante; et
le contredis toujours
jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il
est un monstre incompréhensible.
>>
ou encore, dans un autre fragment:
«>) sur cette formule dans la bouche du défenseur.
»
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