Pascal et L’IMAGINATION AU POUVOIR
Publié le 21/12/2018
Extrait du document
«
b) Description et analyse du fonctionnement de l’imagination
Cette influence totale est encore indiquée par les antithèses ou les jeux d'oppositions qui
énumèrent :
ou les catégories extrêmes qu'elle influence : « Je ne parle pas des fous, je parle des plus
sages » (1.4-5), c’est dire que son emprise touche tout le monde
ou les états opposés qu'elle provoque : « Elle a ses heureux, ses malheureux, ses sains, ses
malades, ses riches, ses pauvres » (l.9), « Elle a ses fous et ses sages » (1.10-11), confirment
son rayonnement.
Pascal ne se contente pas de ces généralités.
Dans une série de développements, (à partir de la
ligne 10 et jusqu’à la fin du passage) il précise, il détaille et récapitule les différents domaines
dans lesquels s'exerce l'imagination, en démontrant, à chaque fois, de quelle manière
fonctionnent et sont interprétés les comportements humains : l'imagination remplace
constamment la vérité par des apparences (voir à ce propos les différents verbes utilisés pour
présenter son action : « elle suspend les sens, elle les fait sentir (l.10), emportent la raison
(l.34), impose … change (l.34-35), changent (l.35) »)
Ce recensement complet et précis des pouvoirs de l’imagination débute à la ligne 9 par une
longue énumération qui évoque et regroupe les principales catégories qui composent
l’humanité aux travers des grandes valeurs (et leur contraire) habituellement convoitées par
les hommes.
Pascal commence ce panorama en envisageant les « habiles par imagination », les « sages
imaginaires » (1.12 et 16).
L'opposition des termes est significative.
Grâce à l’imagination, ils
s’affirmeront, penseront et paraîtront réellement habiles et sages, parce que leur conviction
leur insufflera « hardiesse », « confiance », « gaieté de visage », à noter l'accumulation des
termes positifs et leur donnera toutes les apparences de l'habileté et de la sagesse.
En un mot quelque soit le domaine observé, que ce soit pour de petites choses de la vie
quotidienne comme la peur des précipices (l.30 à 33) mais aussi pour la vie sociale ou la
justice, Pascal souligne le rôle essentiel que joue l'imagination.
Il dénombre tous les domaines
pour lesquels elle « dispense la réputation », c’est-à-dire qu’elle accorde le crédit ou la valeur
dans pratiquement toutes les sphères de la vie humaine : « personnes », « ouvrages », « lois »,
« grands » (l.19-20).
c) L’imagination et les autres facultés (sens et sentiments)
L'imagination agit sur les sens de l'homme et produit en lui des troubles, des erreurs de
perception qui perturbent son jugement.
Des lignes 30 à 37, Pascal multiplie les exemples de
ces perturbations.
Il en montre l'ampleur, en indiquant que même les personnes les plus
raisonnables et les plus maîtresses d'elles-mêmes n'en sont pas exemptes, voir l'opposition « le
plus grand philosophe du monde » (l.30) / « son imagination prévaudra » (l.32) et les termes
hyperboliques qui soulignent et accentuent la panique face au vertige : « pâlir », « suer ».
Il
dévoile l'étendue de ces phobies : ce sont des superstitions, ou des croyances absurdes mais
qui ont cours et sont acceptées par tout un chacun.
Par exemple celle qui consiste à donner
une valeur négative, d’être un signe ou un présage de malheur à un animal comme le chat
noir.
Ces associations d’idées, l’homme les fait par ou à cause de son imagination.
Voir dans
le texte tout le vocabulaire et notamment les verbes d’action ou de mouvement qui sont liés à
cette faculté ; à la fin du passage (l.38-39) Pascal indique même que les actes et les
comportements humains s’expliquent tous par les effets de l’imagination : « presque toutes
les actions des hommes… presque que par ses secousses ».
Le texte énumère pêle-mêle les.
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