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Pascal, doute et scepticisme

Publié le 12/05/2005

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pascal
Il met toute chose dans un doute universel et si général, que ce doute s'emporte soi-même, c'est-à-dire s'il doute ; et doutant même de cette dernière proposition, son incertitude roule sur elle-même dans un cercle perpétuel et sans repos, s'opposant également à ceux qui assurent que tout est incertain et à ceux qui assurent que tout ne l'est pas, parce qu'il ne veut rien assurer. C'est dans ce doute qui doute de soi et dans cette ignorance qui s'ignore, et qu'il appelle sa maîtresse forme, qu'est l'essence de son opinion, qu'il n'a pu exprimer par aucun terme positif. Car s'il dit qu'il doute, il se trahit en assurant au moins qu'il doute ; ce qui étant formellement contre son intention, il n'a pu s'expliquer que par interrogation, de sorte que, ne voulant pas dire : « je ne sais », il dit : « que sais-je ? », dont il fait sa devise, en la mettant sous des balances qui, pesant les contradictions, se trouvent dans un parfait équilibre : c'est-à-dire qu'il est un pur pyrrhonien. Sur ce principe roulent tous ses discours et tous ses essais. Et c'est la seule chose qu'il prétende bien établir, quoi qu'il ne fasse pas toujours remarquer son intention. Il y détruit insensiblement tout ce qui passe pour le plus certain parmi les hommes, non pas pour établir le contraire avec une certitude de laquelle seule il est ennemi, mais pour faire voir seulement que, les apparences étant égales de part et d'autre, on ne sait où asseoir sa créance. Dans cet esprit il se moque de toutes les assurances. On peut concevoir une attitude qui consisterait à percevoir dans la croyance la forme même du doute. « On est ce que l'on croit » implique que la vérité qui nous qualifie reposerait sur le socle vacillant du scepticisme. Le scepticisme, dont le représentant principal était Pyrrhon d'Élie (c'est pourquoi on les appelle aussi les pyrrhoniens), prônait le doute et affirmait qu'aucune vérité ne pouvait être atteinte. Il démonte les principes mêmes de la connaissance. Le scepticisme est le fondement de l'incertitude, il s'oppose directement au dogmatisme, à tout système rationnel. Ceci nous mènerait à dire « ce que l'on est » est « ce que l'on doute », bien que le sceptique ne puisse rien affirmer de tel. Montaigne fut très marqué par ces principes antiques dont il adopta les doctrines. Pascal s'élève contre ce dernier, car pour lui la croyance est synonyme de vérité et non pas de scepticisme. Pour l'auteurs des Pensées, croire n'est pas douter, mais affirmer et douter, c'est nier cette vérité. PASCAL, Blaise, Entretien avec M. de Saci, Paris, Vrin, 1960, p. 21-23.
pascal

« ses propres opinions.

Il sort de tous les dogmatismes, et ceux qui jugent de la religion chrétienne.

Il a une bonnearme pour combattre les protestants qui interprète eux-mêmes l'écriture, et les athées.

Mais Montaigne étend ledoute aux indémontrables et aux indéfinissables.

Il humilie la raison afin de montrer qu'il n'est pas possible de se fixerelle-même son rang.

Pour Sacy, la conversion de Montaigne lui fait rejeter toute philosophie humaine.

Car unchrétien doit préférer la délectation de la grâce et la sagesse divine à son humaine curiosité.

Pour Pascal, Montaignene poursuit pas assez son chemin, il abandonne l'homme à des règles de vie toute païenne.

Seule la théologie augustinienne est vraie.

Considéré dans sa forme, le pyrrhonisme a une double supériorité parrapport au dogmatisme 1) sa vérité est attestée par ses adeptes et ses détracteurs.

2) sa vérité tient au fait quela raison ne peut accéder à la vérité par elle-même.

Ainsi la philosophie est vraie dans la mesure où elle peut semoquer d'elle-même.

Mais il coupe la théologie de la philosophie.

L'augustinisme est le vrai christianisme.

Mais le vraichristianisme n'implique pas le renoncement à la philosophie.

Pascal ne peut pas en rester sur une critique de laraison ne débouchant sur rien ; il ne peut en rester à la justification de la foi par la raison, il ne peut pas en resteravec Descartes à la constitution d'une philosophie dont le principe entraîne la relégation de la théologie hors de laphilosophie.

La philosophie de Montaigne est vraie dans sa forme et fausse dans son contenu.

Montaigne visel'ataraxie et non le salut.

Les doctrines d'Epictète et de Montaigne sont les seules conformes à la raison.

L'hommeest l'union des contraires, de la grâce et du péché.

Seule la théologie augustinienne des deux natures de l'hommepeut résoudre cela.

Il y a une utilité des lectures philosophiques qui ouvrent à la théologie augustinienne, il fautdépasser cette grandeur et cette misère.

La philosophie a pour but d'instruire l'homme des limites de la philosophie.L'évangile a pour but d'énoncer la vérité, y compris dans la rectification des erreurs.

La philosophie a aussi uneutilité toute positive en ce qu'elle justifie la soumission au christianisme qui n'empêche pas l'usage de la raison et nesubordonnent pas toutes les vérités à celle du christianisme.

Se moquer de la philosophie, ne veut pas die rompreavec elle.

Les positions de Pascal se comprennent mieux eu égard à sa position par rapport à des auteurs comme Montaigne.

Ildonne une certaine importance au pyrrhonisme dans le cheminement vers la religion chrétienne.

La connaissance etla pratique d'un certain scepticisme est utile à la religion et non nuisible comme peut le croire le Maître de Sacy, quipense que les idées de Montaigne peuvent nous éloigner de la religion. PASCAL (Biaise). Né à Clermont-Ferrand en 1623, mort à Paris en 1662. Enfant précoce, il écrivit à onze ans un traité des sons, et retrouva tout seul, à douze ans, la trente-deuxièmeproposition du premier livre d'Euclide.

A dix-neuf ans, il inventa une machine arithmétique.

En 1646, il entre enrelations avec Port-Royal et fait sa première expérience sur le vide.

A partir de 1652, commence ce que l'on aappelé la « vie mondaine » de Pascal.

Ami du duc de Roannez, il fréquente les salons et les femmes, s'adonne aujeu, mais poursuit cependant la réalisation de ses travaux mathématiques : il se révèle le promoteur de l'analyseinfinitésimale et du calcul des probabilités.

Insatisfait de la vie qu'il mène, las du monde, le cœur vide, il éprouve lanostalgie de Dieu.

Pascal a une illumination dans la nuit du 23 novembre 1654, et trace quelques lignes sur unmorceau de papier, qu'il conservera cousu à l'intérieur de son vêtement.

Il se retire à Port-Royal-des-Champs, etparticipe avec ardeur à la polémique qui oppose les Jansénistes et les Jésuites, prenant la défense de Port-Royal(1656-1657).

La guérison de sa nièce, à la suite de l'attouchement d'une épine de la couronne de Jésus, le rendencore plus convaincu dans sa foi chrétienne.

Il abandonne ses recherches de mathématiques et de géométrie, etvit désormais dans l'humilité et la souffrance.

Il imagine la création de carrosses à cinq sols pour le déplacement despauvres, voitures qui sont à l'origine des transports publics en commun.

Il meurt le 17 août 1662.

— Bien entendu, iln'y a pas de système philosophique de Pascal, que Bayle a appelé « un individu paradoxe de l'espèce humaine ».Malade et las, Pascal a cherché en souffrant.

Il s'est approché de l'univers invisible, à tâtons.

Dieu est pour lui « ladernière fin, comme lui seul est le vrai principe ».

Polémiste, géomètre, physicien, Pascal est l'un des plus grandsécrivains français.

Sa distinction entre l'esprit de géométrie et l'esprit de finesse est célèbre.

L'esprit de géométrie,c'est celui qui procède par définitions et déductions rigoureusement logiques et qui s'étend jusqu'aux plus extrêmesconséquences.

L'esprit de finesse, c'est la « souplesse de pensée » qui permet, face à la complexité des choses,l'adaptation aux circonstances concrètes.

— Rappelons ici l'argument du pari, dans le problème de l'existence deDieu.

Ou bien Dieu est, ou bien il n'est pas.

Or, « il faut parier, cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqué.Lequel prendrez-vous donc?...

Votre raison n'est pas plus blessée en choisissant l'un que l'autre, puisqu'il fautnécessairement choisir.

Voilà un point vidé ; mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte, en prenant croix queDieu est.

Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien.

Gagezdonc qu'il est, sans hésiter...

Tout joueur hasarde avec certitude pour gagner avec incertitude : et néanmoins ilhasarde certainement le fini pour gagner incertainement le fini, sans pécher contre la raison...

Et ainsi, notreproposition est dans une force infinie, quand il y a le fini à hasarder à un jeu où il n'y a pareils hasards de gain quede perte, et l'infini à gagner ».

— La grandeur de Pascal est dans ce combat qu'il a mené, où il a engagé toutes lescontradictions de son être, dans cette quête gémissante de la vérité.

Elle est aussi dans cette sourde inquiétudequ'il a fait naître dans le cœur des hommes, même dans le cœur de ses adversaires les plus obstinés.

Comme l'a dit. »

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