Parties des animaux - Aristote
Publié le 22/03/2015
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«
Textes commentés 47
On ne comprendrait guère que le traité des Parties des animaux
s'ouvre par une sorte de revalorisation de la « culture générale »
(paideia), si l'on ne remarquait, d'abord, que l'éloge est mitigé, et
ensuite,
qu'il touche à la question de la dialectique.
Éloge mitigé, en
effet, puisque, dans son domaine propre, le savant qui possède
la
«connaissance de la chose» (epistèmè tou pragmatos) reste, sur le fond,
davantage compétent que l'homme de bonne culture générale.
Si ce
dernier
peut« porter à lui seul un jugement sur tout», ce n'est qu'à la
stricte condition que son jugement
soit« critique» (kritikon) eu égard à
« la manière, correcte ou non », suivant laquelle le premier expose son
savoir.
Nous reconnaissons ici la fonction peirastique de la dialectique en
tant
que« mise à l'épreuve du savoir» (Métaph.
r, 2, 1 004 b 25), ce qui
est tout différent
d'une quelconque aptitude au savoir universel.
Aristote en tire la conclusion que la science physique doit admettre
qu'on juge dialectiquement de ses « notions » de base, donc des
principes sur lesquels elle se fonde.
C'est dire que la dialectique est
l'instrument privilégié d'évaluation critique des principes.
S'agissant du
présent traité, la question de principe essentielle est celle de savoir
s'il
faut partir de considérations communes à tel ou tel genre animal (voire
même des fonctions analogiquement communes à plusieurs genres), ou
s'il faut commencer par étudier des espèces particulières (cf.
639 a 15 -
b 5).
C'est, on le voit,
un« problème» typiquement dialectique, dont la
solution décidera
« de la forme de ce qui est démontré » (ton tropon tôn
deiknumenôn).
Trancher en faveur de
l'une de ces positions de principe
n'est pas affaire de science (puisqu'on oriente ainsi d'avance la science
biologique).
C'est affaire de« culture»: il faut savoir qu'en toute chose
il y a plusieurs causes,
il faut aussi pressentir qu'il y a «davantage de
finalité et de beauté dans les œuvres de la nature que dans les fabrications
humaines» (639 b 19-21).
Sachant cela, on tranchera en faveur d'une
explication finaliste des parties des animaux, en lui subordonnant l'étude
des parties matérielles nécessaires des corps particuliers (cf.
642 a 1 -
b 4)..
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