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Parler de nature humaine cela a-t-il encore un sens aujourd'hui ?

Publié le 27/02/2008

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Ouvrons un atlas chinois : la Chine sera représentée au milieu de la terre (le mot chinois signifiant Chine dit d?ailleurs « empire du Milieu ») alors qu?à nous yeux de Français, la Chine est en Extrême-Orient. Chaque pays est un « milieu » pour lui-même, mais extrémité pour un autre pays. -                      On appelle « ethnocentrisme » la tendance que chaque peuple a de se considérer comme la référence de l?humanité, et de voir son pays comme le centre du monde. Il s?agit d?un préjugé universel qui exalte la seule culture à laquelle on appartient et méprise les autres cultures au point de leur dénier leur caractère de suite de borborygmes (étymologie grecque de barbare), les lois que l?on a sont les seules justes, etc. Il semble donc que cette idée de nature humaine, étant donné la diversité de fait, et la mentalité des peuples, n?ait pas de sens ? ni hier ni aujourd?hui d?ailleurs. En tout cas, elle n?apparaît pas comme une évidence de la conscience. ·         Au nom de la race : le racisme -                      Le racisme n?est pas seulement un préjugé : il est une idéologie, et, à la différence de l?ethnocentrisme, il ne se contente pas de mépriser, il hait. Le mépris rabaisse l?autre mais le laisse exister ; la haine, quant à elle, désire rester seule, donc vise l?extermination. -                      Le racisme nie la nature humaine au nom d?une prétendue race supérieure. Or, contrairement à ce qui est cru souvent, ce qui marque l?insoutenable prétention du racisme, ce n?est pas la supériorité d?une race élue, mais la notion même de race ? la quelle n?a de sens que chez les animaux, domestique qui plus est.

« pour un autre pays. - On appelle « ethnocentrisme » la tendance que chaque peuple a de se considérer comme la référence de l'humanité, et de voir son pays comme le centre du monde.

Il s'agit d'un préjugé universelqui exalte la seule culture à laquelle on appartient et méprise les autres cultures au point de leur dénierleur caractère de suite de borborygmes (étymologie grecque de barbare), les lois que l'on a sont lesseules justes, etc.

Il semble donc que cette idée de nature humaine, étant donné la diversité de fait, etla mentalité des peuples, n'ait pas de sens – ni hier ni aujourd'hui d'ailleurs.

En tout cas, elle n'apparaîtpas comme une évidence de la conscience. · Au nom de la race : le racisme - Le racisme n'est pas seulement un préjugé : il est une idéologie, et, à la différence de l'ethnocentrisme, il ne se contente pas de mépriser, il hait.

Le mépris rabaisse l'autre mais le laisseexister ; la haine, quant à elle, désire rester seule, donc vise l'extermination. - Le racisme nie la nature humaine au nom d'une prétendue race supérieure.

Or, contrairement à ce qui est cru souvent, ce qui marque l'insoutenable prétention du racisme, ce n'est pas la supérioritéd'une race élue, mais la notion même de race – la quelle n'a de sens que chez les animaux, domestiquequi plus est.

Alors que l'ethnocentrisme est un ensemble de préjugés, le racisme est un ensemble defantasmes (un sang n'existe pas, un sang impur non plus).

Pourtant, cette idéologie qui a conduit àl'esclavage, ou encore à légitimer l'extermination des juifs par les nazis, est bien présente dans les faits :on voit difficilement comment on pourrait, après ça, donner un sens au terme de nature humaine, en toutcas comme universelle (puisqu'elle est dans les faits relativiser à des fins d'extermination). · Au nom de l'individu - Au nom de l'individu, on peut récuser le sens de l'idée de nature humaine.

Diogène, philosophe cynique, cherchait la nuit « l'homme », une lanterne à la main pour se moquer de ces philosophes queRabelais appellera plus tard « abstracteurs de quintessence ».

« L'homme », en effet, n'existe pas ; il y atel ou tel homme, avec un corps et un nom propres, une expérience et une pensée singulières.

L'hommeest un concept abstrait, seuls les hommes existent.

« Nature humaine » voudrait dire le plus granddénominateur commun entre les hommes.

Or, ce qui fait qu'un être humain est ce qu'il est, c'estjustement ce qu'il possède en propre (une apparence physique, un caractère, une expérience, etc.) Cequi fait de lui un homme, c'est qu'il est justement ce que les autres ne sont pas. · Au nom de l'histoire - En étant attentif au déplacement des lignes, on peut récuser, aujourd'hui, le sens d'une nature humaine intemporelle.

Si l'on écarte l'hypothèse d'un homme sorti tel quel de l'esprit d'un Dieu créateur,reste une durée longue et lente (plusieurs millions d'années) qui a vu émerger à partir de ses ancêtressimiesques, cet être singulier qu'on appelle « homme ».

Depuis 10 000 ans, l'histoire proprement dite, quiest le temps humain, a remplacé l'évolution naturelle. - Dès lors, la nature humaine constitue ce qu'en cinéma on appelle un arrêt sur image.

Comment peut-on qualifier l'humain, tant au niveau individuel (un homme), que collectif (l'homme) si son aventureest encore en cours ? Solon, le sage grec, en effet, disait qu'on ne peut dire heureux un homme avant samort : la mort seule, en effet, transforme la vie en un destin qu'on ne peut plus changer. - Tel est le sens du célèbre énoncé de Sartre « l'existence précède l'essence » (L'existentialisme est un humanisme).

On ne peut dire en quoi consiste la nature de l'homme (son essence) tant que sonexistence n'est pas achevée.

L'homme n'a pas de nature, il a une condition et une histoire, une histoireindividuelle qui prend place dans une histoire collective.

Or, tout ce qui a une histoire n'a pas de définitionparce que tout ce qui a une histoire est en devenir et on ne peut définir que ce qui ne devient pas, cequi est déterminé de telle sorte que quoi qu'il arrive, ce qui est ne devient pas, ou pas foncièrement, pasessentiellement. II- L'affirmation de nature humaine : une signification pratique universelle · Le sens religieux - Les plus anciennes religions ont fait de l'homme le fils de la terre, le produit de la nature : dès lors, chaque peuple se pensait comme radicalement éloignés des autres. - En substituant Dieu à la nature, en faisant de l'homme le produit de l'Esprit et non plus celui de la terre, les religions monothéistes ont inventé cette idée nouvelle de genre humain qui serait comme unefamille immense : sont frères ceux qui ont le même père.

Or les monothéistes ont donné à tous le mêmePère.

De ce point de vue la nature humaine continue d'avoir une signification forte : elle est ce que Dieua conçu. · Le point de vue scientifique - Contre l'aberration raciste, la science a prouvé l'unité de l'espèce humaine.

Si les races existaient chez les hommes et si elles étaient séparées comme par des murs, comment expliquer l'efficacité d'unmême vaccin à travers le monde ? Tous les hommes font partie d'un même genre (Homo), d'une mêmeespèce (sapiens), d'une même variété (sapiens une deuxième fois).

La terre est peuplée de six milliardsd'Homo sapiens sapiens.

La couleur de la peau est la différence la plus visible (c'est pourquoi elle a prisune telle importance), mais au-delà de ces apparences, il existe entre tous les homes une profonde unitébiologique.

99% de nos gènes sont communs : nos différences individuelles tiennent seulement dans ledernier pour cent. - Sur le plan de l'esprit, l'unité du genre humain n'est pas moins grande : tous les hommes. »

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