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Par le langage, peut-on agir sur la réalité ?

Publié le 17/01/2022

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langage

Il convient donc d'examiner quels effets, actions, influences le langage produit sur la réalité. Ce faisant, on ne se contentera pas d'analyser une seule sorte de réalité, mais l'on se souviendra que le réel est l'ensemble des choses existantes - dans lequel est donc compris le langage lui-même -, et que tout acte est à la fois création de réalité et modification de la réalité précédente. Introduction Dans les sociétés traditionnelles (celles de l'Antiquité ou celles dites « primitives «), le langage est saisi comme une puissance démiurgique et magique, qui relève du sacré. Ainsi, selon la Bible c'est en parlant que Dieu créa le monde (« Dieu dit: "Que la lumière soit" et la lumière fut [...]. Dieu dit : "Qu'il y ait un firmament" [...] « etc.). De même, dans toutes les cultures, les formules d'objurgation, d'obsécration, d'exécration, etc., jouent un rôle fondamental dans les rites de la magie et de la théurgie : le magicien ou le sorcier est celui qui connaît le pouvoir secret des mots et qui sait les prononcer avec l'intonation correcte.

Analyse. ·         Notre sujet nous pose al question du pouvoir des mots, du poids de ceux-ci sur notre monde. Peut-on interférer sur le réel par ce qui n’est, à proprement parler, qu’un signe ? ·         Nous avons ici une double définition à donner : celle du langage, d’une part, et celle du réel, d’autre part. o   Le langage est une faculté, avant tout .Celle d’utiliser une langue, de parler. C’est le système de communication élaboré par les hommes. Le langage est ce qui nous permet de faire connaitre notre pensée notre volonté. Par le langage, nous établissons un rapport direct entre moi, le monde, les autres. o   La réalité se traduit elle comme étant ce qui a une existence concrète. Ce qui ne constitue pas seulement un concept, mais une chose, un fait. La réalité se donne comme telle à l’esprit. Elle s’oppose à l’illusion, l’invention, l’apparence. Elle n’est pas un mot, mais un fait. ·         Nous voyons donc que : d’une part la réalité est ce qui se donne premièrement à nous ; d’autre part, le langage est un moyen de signifier la réalité, mais qu’en lui-même, il ne porte aucune garantie de faire autre chose que de désigner le réel. ·         Se demander si le langage tiens alors tout son sens, car la fonction que semble tenir le langage n’est pas de déformer ou modifier le réel, mais de le traduire. ·         Nous devrons donc porter une attention particulière aux fonctions du langage afin de déterminer s’il est possible que celui-ci puisse, tout en conservant sa fonction de signification, porter une modification du réel. ·         De même, il faudra se demander quelles sont les limites de ces éventuelles modifications. Et en quels termes elles se traduisent. ·         En effet, la question du langage différent ou analogue à l’agir devra nous être présente. Car selon qu’il soit un agir ou non, le langage pourra influer ou non sur le réel.  De plus, cet agir sera-t-il seulement celui de la pensée ou celui du concret ? A nous de tenter de le déterminer. Problématisation. Le langage à pour fonction de faire communiquer les homes entre eux. De ce fait, ceux-ci peuvent agir différemment que s’ils ne pouvaient se parler, et procéder à une modification du monde qui les entours. Mais le langage, s’il permet cela, agit-il directement sur le réel ? Est-ce seulement possible de voir dans le langage une action directe sur le réel ? Tout d’abord, quelles sont les fonctions du langage ? Ensuite, le langage peut-il avoir une fonction de modulation du réel pour les hommes ? Enfin, parler, est-ce directement agir ?

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« je ne décris rien mais j'accomplis un acte : je fais un serment.

Ce serment n'est ni vrai ni faux, c'est un serment (jepuis par la suite y être fidèle ou non, cela ne change rien au fait que c'est un serment).

Aussi est-on conduit, avecAustin, à distinguer deux sortes d'énoncés: - Les énoncés constatifs qui décrivent un phénomène (ex.: « le ciel est bleu », « je suis heureux », « deux et deuxfont quatre »).- Les énoncés performatifs dont l'énonciation énonce une action du locuteur en même temps qu'elle l'accomplit (ex.:«je jure que...

», «j'exige que...

», «je parie que...

», «je te baptise...

» ).

C'est pourquoi ces énoncés sont toujoursà la «première personne du singulier de l'indicatif présent, voix active ».

Il apparaît donc que parler, dans le cas dediscours performatifs, c'est agir au sens le plus fort du terme.

Mais même les discours constatifs, dans la mesure où,nous l'avons vu, ils engagent nécessairement le •locuteur et peuvent influer sur l'interlocuteur, constituent desactes importants. Agir sur l'homme. La fonction conative du langage. La fonction de commandement de la parole paraît fondamentale.

Déjà, les langages des animaux sont constitués designaux ayant pour finalité de déterminer une réaction immédiate du récepteur, par exemple la fuite.

Par ailleurs, sil'apparition du langage est liée à celle du travail, ce serait parce que le travail collectif exige une organisation etdonc des ordres pour la répartition des tâches et de leur exécution, ne serait-ce que de simples cris permettant descander et de coordonner une action et un effort collectifs.

Une des fonctions essentielles du langage est doncd'agir sur autrui, ce que R.

Jakobson nomme la « fonction conative », ce dernier observant que cette fonction «trouve son expression grammaticale la plus pure dans le vocatif et la forme verbale de l'impératif qui, du point devue syntaxique, morphologique et souvent même phonologique, s'écartent des autres catégories nominales etverbales » (Essais de linguistique générale, trad.

Minuit, 1963, p.

216).

Parler, dans ces conditions, c'est bien agirsur autrui de manière à le faire réagir.

Cependant, les hommes ne se laissent pas toujours ordonner et commander:la parole va alors tenter de les persuader, par l'éloquence, par la rhétorique. La fonction émotive ou expressive met l'accent sur les sentiments ou les émotions de l'émetteur : « Centrée sur le sujet, elle vise à une expression directe de l'attitude du sujet à l'égard de ce dont on parle.

» (R.

Jakobson, Essaisde linguistique générale, Seuil, p.

214).

On note l'importance des interjections, marquées par des pointsd'exclamation : « Hélas ! je suis arrivé trop tard...

» ou « Super, tu as vu ce ciel bleu ! » La fonction impressive ou conative met l'accent sur le destinataire.

Le message exprime la volonté d'agir sur lui. Il s'agit de le convaincre, de le persuader, de l'émouvoir ou de le commander : « Allez vite ! Dépêche-toi ! » «[Cette fonction] trouve son expression grammaticale la plus pure dans le vocatif et l'impératif.» [Op.

cit., p.

216).Le vocatif, dans les langues à déclinaisons comme le latin, est le cas employé pour s'adresser directement àquelqu'un, ou à quelque chose.

En français, il est indiqué parfois par le «ô» : «ô jeunes gens ! quelle leçon !Marchons avec candeur dans le sentier de la vertu ! » (Beaumarchais, La Mère coupable, V, 7). La fonction référentielle prédomine lorsque la situation ou la réalité désignée par le message est l'élément essentiel de l'acte de communication.

Ainsi, lorsque je dis : « le train est en retard », je me contente de transmettreune information sur une situation.

C'est cette information qui est au coeur de mon message.

Le reste passe ausecond plan. La fonction phatique consiste à mettre l'accent sur le canal de la communication, sur l'établissement matériel du contact de la communication.

Il s'agit de s'assurer que le message est bien reçu, que la communication n'a pas étéinterrompue.

Cette fonction s'exprime par des interjections, par des expressions sans contenu précis : «Allô»,. »

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