«Où peut-on être mieux qu'au sein de sa famille ?»
Publié le 01/03/2020
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«
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Chapitre 1 - La famille, une institution en évolution
l'apparition de la pilule contraceptive et de la
légi slati on autori sant la c ontrac eption et
l'avortement.
Toutefois la législation a seulement
suivi les faits.
Par ailleurs la fécondité a été tout
aussi faible dans des périodes, comme l'entre-deux-
guerres, où les techniques modernes de
contraception n'existaient pas et où l'avortement
était très sévèrement réprimé.
II apparaît donc que
ces techniques et la législation ont simplement
permis d'éviter des naissances non désirées.
Il res te
donc à savoir pourquoi le désir de nombreux
enfants semble en recul;
• la dégradation de la situation économique des
familles.
Le risque de chômage étant moindre si l'o n
possède des diplômes nombreux et élevés, les
parents vont concentrer leurs efforts, notamment
financiers, sur un nombre plus réduit d'enfants.
Ma is
la crise économique ne date que du début des
années 70 alors que la baisse de la fécondité
remonte à la première moitié des années 60...;
• l'incidence du rôle social des femmes, de plus en
plus nombreuses à occuper une activité
professionnelle rémunérée (elles sont dites
«actives»).
Or, pour une femme, avoir un enfant
signifie souvent une interruption de carrière, si b ien
que les femmes, surtout si elles occupent un poste
à responsabilités, peuvent être amenées à limiter l e
nombre de maternités;
• la transformation du cadre de vie (appartements de
faible surface, là où habitent le plus souvent les plus
jeunes ménages, guère conçu pour les enfants,
etc.) et la montée de l’individualisme, peuvent fai re
apparaître les enfants comme des gêneurs;
• un sentiment d’insécurité diffus joue sans doute un
rôle, difficile à apprécier (chômage et précarité d e
l’emploi, pollution, terrorisme, conflits armés,
séparations, etc.).
II est intéressant de noter que les naissances sont
de moins en moins liées au mariage des parents (plu s
de 45% des naissances en 2003 étant enregistrées ho rs
mariage, contre moins de 11.5% en 1980).
3.2 De nouvelles formes familiales
Depuis une trentaine d'années, quatre phénomènes
ont en outre modifiés la constitution et la dissolu tion des
familles :
• la nuptialité ne cesse de diminuer.
En 1970, en
France, l'INSEE a enregistré un taux de nuptialité de
7.8 ‰.
En 2003, ce taux n'était plus que de 4.6‰.
En revanche le divorce progresse (le taux de
divortialité est passé de près de 10% en 1965 à plu s
de 35% en 2003).
En outre, les remariages sont de
moins en moins nombreux.
Le couple s'inscrit par
conséquent de plus en plus hors du cadre légal du
mariage;
• la cohabitation et les nouvelles formes d’unions
(dont le PACS, pacte civil de solidarité) ne
compensent pas la diminution des couples mariés.
Le célibat s'étend (près du tiers des ménages ne
comprennent qu’une seule personne aujourd’hui
contre un peu plus d’un cinquième en 1968);
• les formes familiales, repérées par le nombre des
adultes et leur état matrimonial, sont très diverse s
aujourd'hui : couples mariés, couples de cohabitant s
non mariés, familles monoparentales, familles
recomposées, etc.;
• en outre, le fonctionnement interne de la famille
s'est plus ou moins modifié.
La professionnalisatio n
des femmes a eu pour effet de rééquilibrer les
pouvoirs de décision entre conjoints.
Toutefois le
partage des tâches domestiques reste encore
marqué par une spécialisation assez rigide entre le s
hommes et les femmes.
Le rôle des enfants s'est modifié, de façon contradictoire, par une autonomie
plus grande dans certains domaines et une
dépendance prolongée (financière surtout) à l'égard
des parents.
Les rapports entre les générations se
sont modifiés.
Les rapports parents enfants sont
moins marqués par des relations d'autorité et
davantage par des relations de collaboration et de
compréhension.
3.3 La persistance de l’ancien modèle
familial
Toutefois, peut-on parler d'un nouveau modèle
familial ? En fait, près de 80% des couples se mari ent
encore et le divorce ne concerne qu'un peu plus de un
couple sur trois.
L'ancien modèle perdurerait donc.
En
dehors de sa taille réduite et de son instabilité
croissante, on ne peut guère discerner, à travers l es
changements profonds que connaît la famille,
l'émergence d'un nouveau modèle familial.
I
II
I
2 / 2
paraît guère dans les statistiques : le rôle de ref
uge de la famille.
Dans une société
moderne de plus en plus anonyme et concurrentielle la famille apparaît comme un
«cocon» où les individus peuvent retrouver et créer un peu de la sécurité et de la
chaleur que le monde extérieur est incapable de pro duire.
La famille ne remplissant plus que de façon margina le une fonction de produc-
tion, c’est la société entière qui s’est organisée pour assurer cette fonction grâce à
un approfondissement de la division du travail.
Nou s allons donc maintenant étu-
dier le processus de création de richesse au sein d e nos sociétés, en premier lieu en
distinguant parmi la population entre les actifs, e xerçant ou cherchant à exercer
une activité professionnelle rémunérée, et les inac tifs.
l semble finalement que la famille devienne de plus
en plus fragile et in-
certaine.
On peut même se demander si cette famille , que l'on considérait
naguère comme la cellule élémentaire à la base de t out l’édifice social,
n'a pas perdu sa raison d'être dans la société.
En effet, sous l'Ancien Régime par
exemple, il était bien difficile, voire impossible, pour l'individu isolé, de vivre nor-
malement.
Alors qu’aujourd’hui cette situation est tout à fait concevable, la société
assurant directement un grand nombre de fonctions a uparavant dévolues à la fa-
mille (fonction de production, de socialisation par le biais de l'école, de protection
par la médecine et l’État Providence, etc.).
Pourta nt, l'opinion publique, à travers
tous les sondages, place la famille au premier rang des valeurs, devant la réussite
personnelle, l'argent, etc.
Ce paradoxe s'explique peut-être par un aspect qui n'ap-.
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