Opposer la science et la philosophie, est-ce légitime
Publié le 28/03/2004
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Y a-t-il opposition entre elles (ou complémentarité, ou parallélisme) ?
Conseils pratiques: Ne faites pas de ce sujet une simple question de cours. Interrogez-vous sur le mot légitime. Au nom de quelle légitimité l'opposition énoncée par le sujet peut-elle être défendue ?
INTRODUCTION Il est fréquent que l'errance philosophique (les «chemins qui ne mènent nulle part« de Heidegger) soit opposée aux assurances de la science, qui paraît en effet plus immédiatement apte à fournir des réponses, des vérités semble-t-il plus solides. Cette opposition est-elle légitime?
I. COMPAGNONNAGE HISTORIQUE
- Rappeler que la raison est philosophique avant d'être scientifique (de ce point de vue, la science ne se développe d'abord que dans des sociétés qui ont pratiqué la philosophie: elle reprend différemment une interrogation en premier lieu philosophique) - et que c'est la philosophie qui définit initialement les domaines de l'analyse scientifique (cf. Heidegger: « la science ne pense pas« parce que les décisions qui la constituent lui échappent...
La philosophie n'a pas le même objet que la science. Elle s'occupe de la vie de l'esprit. Elle réfléchit aussi sur la connaissance et sur le monde avec ses propres méthodes. MAIS, la philosophie doit suivre les méthodes des sciences de la nature. Une philosophie qui ne serait pas scientifique ne pourrait prétendre à la vérité.
- A) Thèse : il n'est pas légitime d'opposer science et philosophie. Analyse de la longue symbiose historique de la science et de la philosophie, de Thaïes jusqu'au siècle des Lumières (xvnf siècle).
- B) Antithèse : la rupture et l'opposition moderne. Opposition des deux disciplines ayant des caractères et des finalités propres et divergeant complètement, en contraste l'une avec l'autre.
- C) Synthèse : unité de la philosophie et de la science.
La vraie fin de la science n'est-elle pas d'ordre métaphysique ? Science et philosophie expriment l'unité de l'esprit humain, en quête d'identité et de rationalité. • La réponse au problème soulevé sera la suivante : l'esprit est un, en ses plus hautes productions (science, art, religion, philosophie, etc.).
«
De simples sciences de faits forment une simple humanité de fait...
Dans ladétresse de notre vie...
cette science n'a rien à nous dire.
Les questionsqu'elle exclut par principe sont précisément les questions qui sont les plusbrûlantes à notre époque malheureuse pour une humanité abandonnée auxbouleversements du destin : ce sont les questions qui portent sur le sens oul'absence de sens de toute cette existence humaine...
Ces questionsatteignent finalement l'homme en tant que dans son comportement à l'égardde son environnement humain et extra-humain il se décide librement, en tantqu'il est libre...
de donner à soi-même et de donner au monde ambiant uneforme de raison.
Or, sur la raison et la non-raison, sur nous-mêmes leshommes en tant que sujets de cette liberté, qu'est-ce donc que la science aà nous dire ? La simple science des corps manifestement n'a rien à nous dire,puisqu'elle fait abstraction de tout ce qui est subjectif.
En ce qui concerned'autre part les sciences de l'esprit, qui pourtant dans toutes leurs disciplines,particulières ou générales, traitent de l'homme dans son existence spirituelle,il se trouve, dit-on, que leur scientificité rigoureuse exige du chercheur qu'ilmette scrupuleusement hors-circuit toute prise de position axiologique .
Maisest-il possible que le Monde et l'être humain en lui aient véritablement unsens si les sciences ne laissent valoir comme vrai que ce qui est constatabledans une objectivité de ce type ? HUSSERL
Articulation des idées
Idée centrale : des sciences qui ne s'attachent qu'aux faits (les sciences positives) ne peuvent répondre auxquestions essentielles et angoissantes qui se posent à l'homme.
Explication:
a) Les sciences des corps (physique, biologie, etc.) ignorent tout ce qui est subjectif (qui appartient au sujet entant que conscience).Or l'homme est avant tout un sujet conscient et libre, qui se donne et donne au monde une « forme de raison »,dont les sciences physiques ne se préoccupent pas.
b) Les sciences de l'esprit (psychologie) prétendent, au nom précisément de leur scientificité, exclure tout jugementde valeur (bien et mal).Elles ne peuvent donc pas non plus éclairer l'homme sur la valeur de ses actes.
Conclusion générale : de telles sciences ne se préoccupent pas du sens des choses.
Or c'est le sens ou l'absence de sens de son existence qui importe le plus à l'homme.
HUSSERL : LES SCIENCES IGNORENT LE SENS DE L'EXISTENCE
Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? Où allons-nous ? Telles sont les questions que les hommes se posent.
Lascience peut-elle y répondre ? Elle y prétend dans une certaine mesure.
Mais ses réponses ne sont pas celles quenous attendons vraiment, car se prononçant uniquement sur des faits, la science se tait sur ce qui est au coeur denos interrogations, le sens de notre existence.
ordre des idées
1) Idée centrale : Des sciences qui ne s'attachent qu'aux faits (les sciences positives) ne peuvent répondre auxquestions essentielles et angoissantes qui se posent à l'homme.
2) Explicationa) Les sciences des corps (physique, biologie, etc.) ignorent tout ce qui est subjectif (qui appartient au sujet entant que conscience).
Or, l'homme est avant tout un sujet conscient et libre, qui se donne et donne au monde une« forme de raison », un sens, dont ces sciences ne se préoccupent pas.
b) Les sciences de l'esprit (psychologie)prétendent, au nom précisément de leur scientificité, exclure tout jugement de valeur (bien et mal).Elles ne peuvent donc pas non plus éclairer l'homme sur la valeur de ses actes.
3) Conclusion générale : de telles sciences ne se préoccupent pas du sens des choses.
Or c'est le sens ou l'absencede sens de son existence qui importe le plus à l'homme.
— La philosophie s'autorise à interroger la science — dans ses buts et ses justifications, dans ses ambitions et sesmodes de constitution (développement de l'épistémologie).— La science est par définition réduite aux « comment».
Les «pourquoi» appartiennent à la philosophie.
Permanencede l'interrogation métaphysique et du souci ontologique.
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