On oppose fréquemment l'instruction et l'éducation. Or, un philosophe contemporain a écrit : « Il est certain que l'instruction en tant que telle possède une très grande valeur éducative : nulle part l'individu n'apprend plus facilement, plus directement combien peu ses opinions, ses désirs, ses préférences pèsent par rapport à ce qui est et à ce qui est vrai. Une date historique est ce qu'elle est, la solution d'une équation est correcte ou non, une traduction est exacte et élégante o
Publié le 30/06/2015
Extrait du document
«
Il.- EXPLICATION ET COMMENTAIRE.
C'est le problème de la valeur éducative de l'instruction
qui se trouve posé.
Son
auteur affirme que l'instruction véritable influe
heureusement sur l'éducation.
Il
importe de préciser au départ que l'instruction dont
il est question dans la pensée n'est.
ni la « gargantualique :.
ridiculisée par Rabelais, ni le pédantisme optimiste de Pan
gloss mais, l'instruction profitable, celle qui est préconisée
par Montaigne.
C'est ce genre d'instruction qui possède « une
grande valeur éducative :.
.
Sa vertu réside dans le fait qu'elle conduit l'individu
à s'incliner
devant la vérité et à la reconnaître comme telle.
Elle lui donne le pouvoir de passer du plan subjectif au
plan objectif et confère de l'universalité à son jugement.
Elle vise moins
à la possession des connaissances utiles
qu'à l'acquisition des notions de hase solides.
Elle prétend susciter chez l'humain l'aptitude et la voca
tion
de se cultiver.
Elle crée le besoin de se perfectionner,
de s'élever de manière à saisir le sens du bien, du beau et
du vrai.
L'instruction ainsi conçue est davantage, chez l'indi
vidu,
création d'un nouvel état.
d'esprit, dépassement de soi
qu'acquisition
de connaissances.
Etre instruit ne se résume pas à savoir mal un peu de
tout, ni à tout savoir dans un domaine étroitement délimité.
C'est
être « enlraîné sur peu de matières et par beaucoup
d'exercices, à la recherche raisonnée des connaissances, à
l'expression claire des idées, aux difficultés d'un travail
créateur :..
C'est avoir pris conscience du peu que l'humanité
connaît, « de l'immensité de ce qu'elle ignore et qu'elle
cherche>.
C'est s'être exercé à « observer, mesurer, raisonner avec
la sécurité de la méthode scientifique, et non à enchaîner des
mols et des syllogismes :.
.
En ce qui a trait à la culture, les transformations de la
science et du monde ont modifié à la fois, le mode d'acqui
sition ainsi
que le rythme d'accroissement de nos connais-
24-.
»
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