On le forcera d’être libre. Rousseau
Publié le 19/03/2020
Extrait du document
« Tant que les sujets ne sont soumis qu’à de telles conventions, ils n’obéissent à personne, mais seulement à leur propre volonté. »
« Trouver une forme d’association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s’unissant à tous n’obéisse pourtant qu’à lui-même et reste aussi libre qu’auparavant. »
« Ce qui ne signifie autre chose sinon qu’on le forcera d’être libre ; car telle est la condition qui, donnant chaque citoyen à la patrie, le garantit de toute dépendance personnelle. »
Les difficultés que ses paradoxes révèlent sont moins des signes de l’insuffisance théorique de \"Rousseau, voire de prétendues contradictions, que la conséquence de la lucidité avec laquelle il affronte la complexité du politique.
«
Loi (liberté) / 205
mais sùrtout les hommes s'associent pour conserver
leur liberté et se préserver des rapports de dépendance
personnelle.
Le problème de la création
del 'Etat légitime peut donc
s'énoncer ainsi:
« Trouver une forme d'association qui défende et pro
tège de toute la force commune la personne et les biens
de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant
à
tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi
libre qu'auparavant.»
Or, comment créer des lois et n'obéir.
à personne? La
réponse de Rousseau est apparemment simple :
« Le
peuple soumis aux lois doit en être l'auteur.
»
Chaque individu
promet d'obéir à la volonté générale.
La volonté générale est ce
qu'il y a de commun dans
toutes
les volontés.
Par exemple, au moment où un
groupe d'individus veut s'associer,
il existe en chacun
de ses futurs membres une volonté commune : créer
cette association, quelles que soient
par ailleurs leurs
volontés particulières et différentes, singulières.
En
promettant d'obéir à la volonté générale, je ne promets
en fait que
d'obéir à moi-même, qu'à une partie de ma
volonté, qui se trouve coïncider avec celle des autres.
Sans doute, en obéissant
à la volonté générale, ne
réaliserai-je pas toutes mes volontés,
je ne satisferai pas
tous mes intérêts.
Mais
je ne réaliserai que ce que je
veux, que mes intérêts.
En aucun cas je ne serai soumis
à la volonté d'un autre.
Bref, je resterai libre.
« Tant que les sujets ne sont soumis qu'à de telles con
ventions, ils n'obéissent à personne, mais seulement à
leur propre volonté.
»
En obéissant à la loi, qui n'est qu'une déclaration de
là volonté générale,
je perds ma liberté naturelle de
faire
tout ce que je veux ou plus précisément tout ce que.
»
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