On décrit souvent l'état de nature comme un état parfait de l'homme (Hegel)
Publié le 08/05/2013
Extrait du document
1. Dégagez l'idée générale du texte et son argumentation.
2. Expliquez la formule : «l'innocence est dépourvue de toute valeur
morale«.
3. La sortie de l'état de nature signifie-t-elle la fin de toute violence ?
«
LE DROIT
• En quoi considérer l'homme « du seul point de vue de la nature »
est-il « injuste » ? Cette réflexion de Hegel peut surprendre.
Considérer
l'homme du point
de vue de la nature, n'est-ce pas en effet le considérer
tel qu'il est, sans artifice et par essence ? Ce serait oublier deux points
fondamentaux.
Tout d'abord, les hommes naissent tous
«inégaux» ou,
pourrait-on dire, différents.
Certains sont plus forts, plus rusés, plus
beaux, etc., que d'autres, et Hegel envisage même la possibilité que les
«dispositions de l'esprit» diffèrent, c'est-à-dire que certains soient plus
doués que d'autres pour la réflexion, ou encore pour l'imagination, ou
pour la mémoire.
Considérer les hommes tels que la nature les a créés,
c'est donc par avance refuser leur chance à certains, et entériner des diffé
rences qui,
si !'on n'y prend pas garde, deviennent des inégalités admises.
Or -et c'est le second point -la justice est fondée par le postulat de
!'égalité des hommes devant la loi.
Elle ne gomme pas pour autant leurs
différences réelles.
Mais ces dernières s'annulent dès l'instant où l'on
n'envisage plus l'homme naturel mais
le citoyen.
L'homme faible,
l'homme peu doué pour l'abstraction ou encore l'homme pauvre, a autant
de droits que le riche ou le fort.
Par là, Hegel entend à la fois montrer
l'imperfection de la condition humaine à l'état de nature et la nécessité
morale de s'unir avec ses semblables en un État
de droit.
• Intérêt philosophique du texte
Les premières lignes le montrent : il s'agit d'un texte polémique, et
plus précisément de la réfutation d'une conception idéale de l'état de
nature comme condition parfaite de l'homme (on y reviendra dans la
question
1).
Si l'état de nature n'est pas parfait, cela signifie qu'il faudra
en sortir pour conquérir une condition moralement plus satisfaisante et
plus heureuse.
Hegel
se situe donc dans la lignée des théoriciens du
contrat social qui tentent de montrer que l'homme
ne réalise pleinement
sa nature d'homme qu'au sein de l'état civil
(cf par exemple Rousseau).
Or quel est !'argument final invoqué pour légitimer cette sortie de l'état
de nature ? la fuite
de la violence et de la ruse.
• Problématique de la question 3
La question 3 nous interroge donc très logiquement sur la portée et les
limites de la thèse hégélienne.
Si l'homme fuit la violence de l'état de
nature, en est-il définitivement protégé dans l'état
civil? La réponse
s'articulera autour de la définition du terme de
«violence».
Car il ne
s'agit pas purement (voire pas du tout) d'une force physique.
La violence
prend des formes beaucoup plus variées et insidieuses : elle peut être
morale, psychologique, etc., et ses effets peuvent s'avérer beaucoup plus
dévastateurs que la simple contrainte physique.
Or si l'homme de l'état de.
»
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