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On a dit que la démocratie n'était pas seulement une conception politique, mais que c'était surtout une conception morale: qu'en pensez-vous ?

Publié le 11/01/2004

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morale
Par là, la liberté s'élève au droit, qui exprime le rapport entre la liberté de chacun et celle de tous les autres, selon la célèbre définition de Kant : «Le droit est l'ensemble des conditions sous lesquelles la libre faculté d'agir de chacun peut s'accorder avec la libre faculté d'agir des autres conformément à une loi universelle de la liberté.»A cette définition sont sous-jacentes à la fois la notion de personne et celle d'égalité. Il est certain que la démocratie est essentiellement égalitaire. «La liberté réclamée par la démocratie, écrit Roger Lacombe, c'est la liberté pour tous, et non pour quelques uns, ce qui implique l'établissement d'une certaine forme d'égalité entre les hommes. » Toutefois, ici encore, il faut éviter la confusion. L'égalité n'est pas l'absorption de l'individu dans une solidarité massive, telle que celle des sociétés indifférenciées, ni le triomphe des masses, qui écrasent la personnalité et qui, tendant vers le nivellement, détruisent toute supériorité et toute originalité. Ce qu'exige l'idéal démocratique, ce n'est pas que tout le monde soit mis sur le même rang et que l'on nie les inégalités naturelles, mais que les inégalités artificielles dues au milieu social, à la fortune ne constituent pas un privilège et un avantage pour certains individus, et que chaque être humain ait la possibilité de développer au maximum ses aptitudes. L'exigence fondamentale de la démocratie, c'est de réaliser au point de départ l'égalité des chances, de façon à ne constituer l'élite que de l'intelligence et du mérite. Suite et fin du devoir (un second et dernier code PassUp vous est demandé. Ce code vous coûtera 1,80 euros).
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« § 3.

La démocratie politique et l'idée de contrat social Il ne suffit pas d'éclairer les idées de liberté et d'égalité, il faut encoredéterminer à quelles conditions leur exercice est possible.

C'est à quoi répondl'idée de contrat social, tel que l'a défini Rousseau et dont on peut dire qu'ilest la charte de toute démocratie véritable.

Le problème est d'établir lasouveraineté du peuple en préservant la liberté des individus et en lesmettant tous sur un pied d'égalité.

La solution consiste en une associationdont la clause unique est «l'aliénation totale de chaque associé avec tous sesdroits à la communauté».

Mais aliénation volontaire, car «en cette situation,dit Alain, personne n'obéit et personne ne commande ; chacun est à la foissouverain et sujet ; comme souverain il décrète ce à quoi il aura à obéircomme sujet».

Par ce libre contrat entre égaux, entre citoyen et citoyens,chacun «n'obéit qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant ».

Si donc,pour un homme, «c'est ôter toute moralité à ses actions que d'ôter touteliberté à sa volonté », en revanche, le contrat qui la lui confère prend ainsivaleur morale.

D'autre part, «au lieu de détruire l'égalité naturelle, le pactefondamental substitue au contraire une égalité morale et légitime à ce que lanature avait pu mettre d'inégalité physique entre les hommes, et que,pouvant être inégaux en force et en génie, ils deviennent tous égaux parconvention et droit ».

Ici apparaissait déjà chez Rousseau l'idée de l'égalitédes chances.Mais le contrat n'est pas seulement moral par le pacte social qui le fonde, ill'est aussi par la transformation qu'il opère en l'homme.

Dans l'état de nature, il ne peut y avoir pour les êtres humains ni vertus ni vices, il n'y a qu'égoïsme'.

Par opposition «ce passage de l'étatde nature à l'état civil produit dans l'homme un changement très remarquable, en substituant dans sa conduite lajustice à l'instinct et en donnant à ses actions la moralité qui leur manquait auparavant.

C'est alors seulement que lavoix du devoir succédant à l'impulsion physique, et le droit à l'appétit, l'homme qui, jusque là, n'avait regardé quelui-même, se voit forcé d'agir sur d'autres principes, et de consulter sa raison avant d'écouter ses penchants».Dernier trait qui accroît encore la valeur morale du contrat, c'est la liberté morale, comme l'appelle Rousseau,l'autonomie de la volonté, comme l'appellera Kant, qui sera le centre de sa morale.

«On pourrait, sur ce qui précède,conclut Rousseau, ajouter à l'acquis de l'état civil la liberté morale, qui seule rend l'homme maître de lui ; carl'impulsion du seul appétit est esclavage, et l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté.» On oppose communément la liberté à la loi.

Se soumettre à la loi, ce serait ne pas ou ne plus être libre.

Mais n'obéirà aucune loi, serait-ce être libre ? Mais il faut s'entendre sur le terme liberté et sur le terme loi..Il y a un premier sens du mot libre qui est négatif : être libre c'est ne pas être empêché de faire ce qu'on a envie defaire.

On emploie le terme libre dans ce sens à propos des choses comme à propos des hommes : retirer d'un cheminles arbres qui font obstruction, c'est libérer le passage, ne pas retenir un oiseau dans sa cage, c'est le laisser librede s'envoler, ne pas empêcher quelqu'un de s'étendre sur le gazon d'un jardin public, c'est le laisser libre de le faire.Toute loi comporte des interdictions.

Dès lors toute loi réfrène la liberté, prise en ce sens négatif.

C'est le seul sensque Hobbes donne au mot liberté.

Selon Hobbes, dans l'état de nature, chacun est empêché à tout moment, dansses mouvements et ses entreprises, par autrui qui est virtuellement son ennemi.

Mais les lois d'un Etat - institué envue justement de mettre fin à cet état de guerre qu'est l'état de nature - empêchent les individus de se nuire lesuns aux autres.L'autre sens du mot liberté n'est réservé qu'à l'homme, et caractérise ce que Kant appelle l'autonomie : obéir, à la loidont on est, en tant qu'être raisonnable, l'auteur, ou encore, obéir à sa propre raison.

Obéir à sa raison, c'est êtrepleinement responsable de sa conduite.

Etre libre, c'est s'obliger soi-même à une conduite raisonnable, s'interdirecertains débordements, en un mot c'est obéir à la loi qu'on s'est prescrite.La loi peut s'entendre ici dans un sens moral, comme dans un sens politique.

Autrement dit, les obligationsauxquelles on se soumet volontairement et librement (alors qu'on subit bon gré malgré une contrainte) sont morales,ou bien civiques.

C'est dans ce sens-ci d'obligation civique que Rousseau l'entend d'abord.

Rousseau dans le ContratSocial jette les bases d'un Etat dont les lois constituent des obligations et non des contraintes : car c'est le peuplesouverain, plus exactement la volonté générale (selon la règle de la majorité) qui décide des lois.

Ainsi chacund'entre nous, en tant que citoyen, est libre parce qu'il se soumet aux lois dont il est l'auteur, en tant que membrede la volonté générale. L'obéissance au seulappétit est esclavage etl'obéissance à la loi qu'ons'est prescrite est liberté.(Du Contrat Social) La liberté ne consiste pas à suivre nos désirs.

Ellen'est pas dans l'absence de contraintes mais dansle libre choix des contraintes que l'on se donne àsoi-même.

On peut appliquer cette idée au peuple.Un peuple libre est celui qui se donne à lui-mêmeses propres lois, ce qui définit la démocratie. § 4.

Démocratie économique et sociale. »

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