Occurrence du mot "abstraction" dans l'oeuvre de Descartes
Publié le 30/06/2010
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Règles pour la direction de l'esprit, Règle quatorzième.
Il remarquera en effet qu'il ne l'aperçoit pas abstraction faite de tout sujet, mais qu'il l'imagine tout autrement qu'il ne la juge :
Il faut remarquer soigneusement que dans toutes les autres propositions dans lesquelles ces noms, tout en gardant le même sens et étant employés abstraction faite de tout sujet, n'excluent cependant ou ne nient pas une chose dont ils ne sont pas réellement distincts, nous pouvons et nous devons nous aider du secours de l'imagination, parce que, encore bien que l'intelligence ne fasse précisément attention qu'à ce que désigne le mot, l'imagination cependant doit se figurer une image vraie de la chose, afin que, s'il en est besoin, l'intelligence puisse se reporter sur les autres conditions que le mot n'exprime pas, et ne croie pas imprudemment qu'elles ont été exclues.
nous la concevons alors, ou simplement comme quelque chose d'étendu, abstraction faite de toute autre chose (et alors elle sera identique au point des géomètres, lorsqu'ils composent la ligne par son mouvement), ou comme une ligne, ou comme le carré.
Règles pour la direction de l'esprit, Règle seizième.
Pour rendre tout ceci plus clair, remarquez d'abord que les calculateurs ont coutume de désigner chaque grandeur par plusieurs unités, ou par un nombre quelconque, tandis que nous, nous ne faisons ici pas moins abstraction des nombres, que tout à l'heure des figures de géométrie ou de toute autre chose que ce soit.
Règles pour la direction de l'esprit, Règle dix-septième.
Il faut parcourir directement la difficulté proposée, en faisant abstraction de ce que quelques uns de ses termes sont connus et les autres inconnus, et en suivant, par la marche véritable, la mutuelle dépendance des unes et des autres.
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX PREMIERES OBJECTIONS.
Puis, pour ôter l'autre partie de la difficulté, il faut prendre garde que les idées qui ne contiennent pas de vraies et immuables natures, mais seulement de feintes et composées par l'entendement, peuvent être divisées par l'entendement même, non seulement par une abstraction ou restriction de sa pensée, mais par une claire et distincte opération ;
et qu'à la vérité elle suffit pour faire qu'une chose soit conçue séparément et distinctement d'une autre, par une abstraction de l'esprit qui conçoive la chose imparfaitement, mais non pas pour faire que deux choses soient conçues tellement distinctes et séparées l'une de l'autre, que nous entendions que chacune est un être complet et différent de tout autre ;
«
Correspondance, année 1641, A MONSIEUR*** (A L'ABBÉ DE LAUNAY), 15 juillet 1641.
(Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 juillet 1641).
Au lieu qu'en bien examinant la physique, on y peut réduire toutes les choses qui tombent sous la connaissance del'entendement, à si peu de genres, et desquels nous avons des notions si claires et si distinctes les unes des autres,qu'après les avoir considérées, il ne me semble pas qu'on puisse manquer à reconnaître si, lorsque nous concevonsune chose sans une autre, cela se fait seulement par une abstraction de notre esprit, ou bien à cause que ceschoses sont véritablement diverses.
Car en tout ce qui n'est séparé que par abstraction d'esprit, on y remarque nécessairement de la conjonction et del'union, lorsqu'on les considère l'un avec l'autre ;
Correspondance, année 1642, A UN R.
P.
DE L'ORATOIRE.
DOCTEUR DE SORBONNE, Sans date précise (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 19 janvier 1642.).
Ainsi, pour savoir si mon idée n'est point rendue non complète, ou inadoequata, par quelque abstraction de monesprit, j'examine seulement si je ne l'ai point tirée, non de quelque sujet plus complet, mais de quelque autre idéeplus complète et plus parfaite que j'aie en moi, et si je ne l'ai point tirée per abstractionem intellectus, c'est-à-dire,en détournant ma pensée d'une partie de ce qui est compris en cette idée complète, pour l'appliquer d'autant mieuxet me rendre d'autant plus attentif à l'autre partie, comme lorsque je considère une figure, sans penser à lasubstance ni à la quantité dont elle est figure, je fais une abstraction d'esprit que je puis aisément reconnaître paraprès, en examinant si je n'ai point tiré cette idée que j'ai de la figure de quelque autre que j'ai eue auparavant, età qui elle soit tellement jointe que, bien qu'on puisse penser à l'une, sans avoir aucune attention à l'autre, on nepuisse toutefois la nier de cette autre, lorsqu'on pense à toutes les deux ;
Et enfin ce ne sont que les mondes seuls, dont les idées sont rendues non complètes par l'abstraction de notreesprit, lorsque nous les considérons sans la chose dont ils sont modes ;
Ainsi nous n'avons aucune autre raison pour assurer qu'il n'y a point de montagne sans vallée, sinon que nousvoyons que leurs idées ne peuvent être complètes, quand nous les considérons l'une sans l'autre, bien que nouspuissions, par abstraction, avoir l'idée d'une montagne, ou d'un lieu par lequel on monte de bas en haut, sansconsidérer qu'on peut aussi descendre par le même de haut en bas.
Correspondance, année 1644, Au P.
MESLAND, 15 mai 1644.
(Les éditions contemporaines retiennent comme date le 2 mai 1644).
Il y a grande différence entre l'abstraction et l'exclusion.
Si je disais seulement que l'idée que j'ai de mon âme ne me la représente pas dépendante du corps, et identifiéeavec lui, ce ne serait qu'une abstraction, de laquelle je ne pourrais former qu'un argument négatif, qui concluraitmal..
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