Devoir de Philosophie

OBJET DE LA PSYCHOLOGIE. - NÉCESSITÉ DE COMMENCER LA PHILOSOPHIE PAR LA PSYCHOLOGIE. - DE LA CONSCIENCE ET DE LA CERTITUDE QUI LUI EST PROPRE.

Publié le 15/06/2011

Extrait du document

philosophie

I. Objet de la Psychologie.

1. La psychologie est la science de l'âme. 2. On la définit aussi la science de l'esprit humain. Mais ces mots esprit humain semblent désigner seulement l'intelligence ou la faculté de penser, et non l'âme considérée dans toutes ses facultés et dans sa nature. Dans ce sens, la science de l'esprit humain serait donc seulement une partie de la science de l'âme et non cette science tout entière. 3. La psychologie est la première partie, et comme la base de la philosophie. D'une part, elle donne la connaissance des facultés que la logique et la morale doivent régler. D'autre part, elle distingue dans l'intelligence humaine les notions essentielles sur lesquelles repose la conception de Dieu et de ses attributs, et par là elle prépare la théodicée.

philosophie

« 6.

La théodicée : car, pour étudier la nature divine et en conclure les rapports qui nous lient à elle, il faut connaîtrenotre propre raison, l'idée de l'infini, qui est en nous, et les attributs par lesquels nous concevons les attributs infinisde Dieu.7.

L'histoire de la philosophie: car, pour comprendre les systèmes philosophiques et prononcer sur leur valeur, il fautavant tout avoir la connaissance des objets de ces systèmes, c'est-à-dire de l'âme et de Dieu.8.

En un mot, toutes les parties de la philosophie supposent avant elles la psychologie, sont illégitimes, si lapsychologie qui les précède est nulle ou hypothétique, et de plus en plus légitimes et parfaites, à mesure que lesinductions de la psychologie sont appuyées sur des observations plus profondes et plus complètes. III.

De la Conscience et de la Certitude qui lui est propre. 4.

Tout ce que nous venons de dire suppose que les inductions de la psychologie s'appuient sur l'observation ; maisl'observation dont il s'agit ici est tout intérieure et diffère entièrement de l'observation qui sert de base aux sciencescosmologiques.

Ces dernières sciences reposent sur l'observation des faits qui se passent hors de nous et quitombent sous les sens; la psychologie repose sur l'observation des faits qui se passent en nous, et qui ne tombentpas sous les sens.

Ces faits nous sont connus directement, sans intermédiaires, par la propriété que nous avons desavoir ce qui se passe dans notre âme.

Ils s'appellent pour cette raison faits ou phénomènes de conscience (cum,scire).

La conscience est donc la faculté d'apercevoir les faits qui s'accomplissent en nous, comme la vue est lafaculté de percevoir les couleurs, l'ouïe la faculté de percevoir les sons.2.

Les faits de conscience nous sont connus avec autant de certitude que les faits qui tombent sous les sens.

Jesuis aussi assuré des faits exprimés par ces mots: je pense, je souffre, j'admire, j'aime, je veux, etc.., que je suisassuré de la forme, (le la dureté, de la saveur, etc., de tels ou tels corps.3.

Il y a plus : c'est que la connaissance d'un fait qui tombe sous les sens est elle-même un fait qui n'y tombenullement, et qui m'est cependant nécessairement connu en même temps que l'autre.

Non-seulement je sais que cecorps a telle couleur et telle forme, je sais de plus que je vois ce corps, autre fait qui n'a ni forme ni couleur, que lessens n'atteignent point ; et, si j'ignorais ce second fait, par là même et nécessairement j'ignorerais le premier.4.

Et en général, il est évident que nulle connaissance, nulle certitude n'est possible sans la conscience, qu'end'autres termes nous ne pouvons rien connaître, être certains de rien, si à chaque fois nous ne connaissons, nousne sommes certains que nous connaissons et que nous sommes certains.5.

La conscience n'est d'abord qu'une vue confuse et vague.

Cela tient à ce que les diverses facultés de l'espritproduisant à la fois les effets qui leur sont propres, nous ne voyons au premier coup d'oeil dans chaque fait deconscience qu'une somme, un composé, et non pas les parties et les éléments.

C'est en concentrant notreattention sur ces faits, en réfléchissant, que nous en acquérons peu à peu la conscience distincte.6.

A mesure que ce changement s'opère dans la conscience par la réflexion, il doit s'en opérer un autre dans lelangage.

En effet, les termes employés dans le cas de la conscience confuse et vague participent de cetteconfusion ; ils ont un sens complexe et dont on se rend mal compte.

Le langage de la conversation en fournit denombreux exemples.

On dit : Cet homme a du jugement, de l'honneur, de la sensibilité, de la raison, etc., et sansdoute on entend bien exprimer par là des qualités réelles; cependant, quand on cherche à préciser le sens de cesmots, on s'aperçoit que la chose n'est pas sans difficulté.

Mais, lorsque par la réflexion nous sommes venus à boutde séparer et de préciser les faits, si nous les désignons à mesure par des expressions qui n'avaient auparavantqu'un sens vague, ces mêmes expressions auront dès lors un sens parfaitement arrêté, et, sans inventer denouveaux mots, nous aurons une langue mieux faite.

Par exemple, nous avons remarqué tout à l'heure que nouspouvons être attentifs à ce qui se passe en nous.

Voilà un fait parfaitement facile à reconnaître et à distinguer; enlui donnant, comme nous avons fait, le nom de réflexion, nous attachons dès lors et pour toujours un sens précis àce mot, demeuré vague dans le langage ordinaire.7.

Mais on voit, et cette observation est d'une grande importance au moment d'aborder l'étude des faits deconscience, que ce n'est pas en définissant les mots qu'il faut éclaircir les faits, et qu'il faut au contraire examinerd'abord et distinguer les faits, et ensuite employer pour désigner ces faits des mots dont la définition sera la suitenaturelle des connaissances acquises.

La première de ces deux marches ne serait qu'une manoeuvre de langue sansvérité et sans utilité, mais la seconde amène tout à la fois un progrès dans la science et un progrès correspondantdans la langue.8.

D'un autre côté, on comprend aussi que les mots n'ont point de sens absolu ; qu'il peut arriver que deuxpersonnes désignent le même fait par deux mots différents, ou qu'elles emploient le même mot pour désigner deuxfaits différents : de là des malentendus qui ne peuvent disparaître qu'autant qu'on a soin constamment de ne pas sepréoccuper des mots, et de s'attacher fortement aux choses.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles